Sixième scrutin présidentiel sous l’ère démocratique : Leçons d’une élection qui n’a pas tenu ses promesses

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Après vingt-six ans de pratique démocratique, le Mali peine toujours à amorcer un véritable décollage sur ce plan. L’élection présidentielle de 2018 est la sixième depuis 1992, mais à tous ces nous enregistrons  les mêmes plaintes et dysfonctionnements. A quand l’organisation d’élections crédibles et transparentes dont les résultats seront acceptés par tous les acteurs ?

Rentré dans le cercle restreint des pays qui avaient fait le choix de la démocratie en Afrique, le 26 Mars 1991, le Mali peine toujours à se doter d’instruments juridique et institutionnel  afin d’organiser des élections crédibles acceptées par tous les acteurs politiques. Sinon, comment comprendre qu’après plusieurs élections présidentielles, plus ou moins acceptables, et compte tenu des avancées technologiques, que le Mali puisse connaitre des dysfonctionnements graves entachant la crédibilité des scrutins. En 2018, l’élection présidentielle n’a pas tenu toutes ses promesses de transparence, d’inclusivité et des conditions sécuritaires permettant aux électeurs d’exercer librement leur droit de vote. Que reproche-t-on à ce scrutin présidentiel ? C’est d’abord, la faible affluence des électeurs due à un manque de sensibilisation et à l’inaccessibilité aux cartes d’électeur. Ensuite, la non couverture d’une bonne partie du territoire par l’Etat, toute chose  qui n’a pas permis aux autres candidats d’avoir des délégués et un regard  sur les opérations de vote, ce qui a suscité un soupçon de bourrage d’urnes. Et enfin,  le sentiment chez tous les candidats, excepté IBK, d’un achat de conscience et des voix, couplé à la création des bureaux fictifs en faveur du Président sortant. En plus de ces insuffisances, il convient de noter le retard accusé dans la proclamation des résultats provisoires à l’ère des nouvelles technologies. Le Nigéria qui fait plus de cent millions d’habitants, a les résultats quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote.

Les autorités qu’elles soient administratives, judiciaires ou politiques,  chargées de l’organisation du scrutin endosseront l’entière responsabilité de tout dérapage parce qu’elles auront manqué de volonté. Il serait alors impérieux, pour la survie de notre démocratie,  de procéder non seulement à un toilettage des textes qui régissent les élections et cela dans un dialogue inclusif, pour aboutir à la mise en place d’une structure indépendante unique avec tous les pouvoirs et moyens financiers conséquents. Le Mali doit s’inspirer de l’exemple des pays où l’élection présidentielle se déroule sans heurt.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com           

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2 COMMENTAIRES

  1. Tant que IBRAHIM BOUBACAR KEITA est sur la scène politique malienne le Mali n’aura jamais l’occasion de faire une réforme nécessaire des institutions de l’ ÉTAT afin de l’ adopter à la pratique d’une démocratie enviable.
    IL EST LE PRINCIPAL RESPONSABLE DE L’ÉCHEC DES IDÉAUX DE MARS 1991 RÉSUMÉ DANS LE KOKADJE.
    Si IBK était un homme politique méritant faisant la politique pour produire des idées,on l’aurait connu parmi les hommes politiques les plus brillants du mouvement démocratique:ALPHA OUMAR KONARE ,Mohammed LAMINE TRAORÉ ,TIEBILE DRAME ,MOUNTAGA TALL ,cheikh OUMAR SISSOKO,OUMAR MARIKO….
    Il s’est allié à une des branches de ce mouvement dirigé par ALPHA OUMAR KONARE pour trouver sa place.
    Une fois nommé premier ministre et placé à la tête du parti par ALPHA OUMAR KONARE,il a voulu rester sur le devant de la scène pour succéder à ALPHA OUMAR KONARE.
    Au lieu d’avancer des idées alternatives à celles de son MENTOR pour avoir la confiance du peuple,il a usé des deniers publics grâce à sa position de super premier ministre pour attirer L’ÉLECTORAT.
    Le signe d’un homme politique médiocre.
    AMADOU TOUMANI TOURÉ soutenu et aidé par ALPHA OUMAR KONARE pour accéder à la magistrature suprême devait mettre fin à cette médiocrité instaurée par le président de l’ ADEMA-PASJ pour permettre à la démocratie malienne d’être dominée par les idées seules capables d’atténuer la souffrance des maliens.
    Il a ,au contraire,amplifié cette pratique par une gouvernance consensuelle instaurée car une grande majorité des hommes politiques se sont lancés à acheter des voix par l’argent acquis grâce à la corruption dans les différents ministères occupés.
    La démocratie malienne est ainsi devenue mercantile,au lieu d’être soutenue par les idées.
    Le père de cette pratique a pu se faire élire par l’intermédiaire des putschistes.
    Un père peut il tuer son enfant,même ignoble?
    C’est le peuple qui va devoir se lever pour défendre sa démocratie.
    Il va y être contraint grâce aux souffrances engendrées par la pratique médiocre du pouvoir en place.
    Ces souffrances sont ses carburants.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE !
    La lutte continue .

  2. @Youssouf Sissoko. «En Afrique on n’organise pas une élection et la perdre soi-même». Pour le cas du Mali en 2018, les 2 camps qui sont arrivés au 2ieme tour ont tous les 2 fait de l’achat de conscience interdit par la loi électorale donc ont tous 2 fraudé! C’aurait été IBK contre un des petits partis (sans ressource nécessaire à l’achat de voix, qui ont été éliminés dès le premier tour), on pourrait accuser le président sortant de fraude. Sinon une élection présidentielle n’est jamais “propre” à 100% il y a toujours des irrégularités même dans les démocraties les plus avancées. Vous parlez ici de ce que le camp RPM a fait mais vous ne dites jamais combien l’autre partie a payé pour faire adhérer le CDR et Rasta BATH. Il y a des candidats qui gagnent toujours les sondages mais jamais les votes. Soumi fait partie de ce lot…D’après Rasta BATH “Soumi doit prendre sa retraite et se consacrer à la prière à la mosquée: il aurait tout donné de son possible au Mali”.

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