Situation sociopolitique et sécuritaire : Le FDR fait le point, six mois après le putsch !

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Six mois après le coup de force militaire et l’occupation des 2/3 du territoire national, le Mali n’est ni à la veille d’une offensive de l’armée nationale, ni à la veille d’une intervention étrangère pour libérer le Nord.

Tel est le triste constat fait par le Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et la République (FDR) qui était face à la presse pour faire le point de la situation sociopolitique et sécuritaire du Mali. Et cela six mois après le coup de force militaire qui a interrompu le processus démocratique et entrainé l’occupation des 2/3 du territoire par des bandits armés. C’était à la maison de la presse, le 22 septembre dernier, jour du 52ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale. Le thème était : ‘’ la situation sociopolitique et sécuritaire du Mali, six mois après le coup d’Etat ’’. Elle a enregistré la présence de membres influents du FDR dont Tièbilé Dramé, Président du Parti pour la renaissance National (Parena) ; les ministres N’Diaye Ba et Oumar Hamadoun Dicko, plusieurs autres personnalités non moins importantes.

La Situation sociopolitique !      

Les conséquences politiques  de la crise ont été suffisamment exposées par Sidi Bocoum qui dira que six mois après le renversement du régime, les 2/3 du pays sont occupés par des groupes armés jihadistes.  Sidi Bocoum a évoqué « la prise de trois aéroports, l’effondrement de l’Etat, la décapitation de l’armée et la rupture de la chaîne de commandement, les atteintes à la dignité nationale et l’honneur du malien, les lots de déplacés internes ou de réfugiés etc. ».

Au plan économique, le conférencier dira que le Mali a perdu 1 milliard d’euros soit 655 milliards de francs CFA de financements. La baisse du taux de croissance, dit-il, passera de 4% à -4% d’ici la fin de l’année. A l’en croire, l’industrie,  l’hôtellerie, le tourisme traversent un marasme sans précédent. Il a parlé aussi de l’immobilisme du gouvernement avec un premier ministre qui n’a ni vision, ni plan pour faire la guerre ou même la paix. L’orateur s’est longuement appesanti  sur les graves violations des droits humains : lapidation à mort, amputation des mains et de pieds, châtiments corporels, viols et agressions contre les femmes, exécutions sommaires, tortures, arrestations et détentions illégales, agressions  etc. « Face aux rebelles du nord, aucun plan pour la paix, ni aucun plan pour la guerre n’a toujours été dégagé » a déploré M. Bocoum.

La Situation sécuritaire               

Pour le colonel Youssouf Traoré, « près d’un demi siècle durant, la situation sécuritaire de notre pays se situe bien en dessous de la norme requise … ». Selon le Colonel Traoré, la prise de Ménaka, les atrocités d’Aguelhok ont conduit au grand déballage sur la mauvaise condition de vie de l’armée. Le Coup d’Etat du 22 mars, reste persuadé Youssouf Traoré, a plongé le pays dans un cauchemar sans précédent et qui a précipité la prise des villes de Kidal, Gao, Tombouctou et aujourd’hui Douentza.

Sur la question des armes bloquées dans certains ports et sans lesquelles la libération du nord serait difficile, le conférencier dira que ces armes constituent effectivement une aubaine pour les autorités de la transition. Mais pour l’heure, précise-t-il, elles n’ont dégagé aucune piste conduisant à la libération des zones occupées.

Le colonel s’insurge contre l’attitude des militaires et de certains politiques qui s’opposent à la venue des troupes de la Cédéao à Bamako. « Il est surprenant qu’un malade, dans son lit d’hôpital, exige à son médecin traitant, un somnifère à la place d’un antibiotique »,  s’insurge le colonel. Il faut libérer le nord, exige le FDR.

Binta Gadiaga

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Accord Bamako-CEDEAO /  Le début de la fin d’un calvaire ?

Le Mali aurait finalement accepté que le Quartier général des troupes de la Cédéao soit installé dans la capitale pour être plus efficace dans la coordination des opérations au nord. 

Et ce serait le début d’un bon dénouement si seulement les esprits mal intentionnés laissaient le Président de la République, Pr Dioncounda Traoré, et le gouvernement gérer la situation.  Parce que tous les jours qui passent, certaines personnes assimilables aux ennemis de la république tirent un avantage quelconque de cette situation et leur vœu ardent est que cette souffrance du peuple s’installe dans la durée. Ceux qui  soutiennent qu’ils ne veulent pas d’aide d’une armée quelconque savent que notre armée seule  ne peut pas venir à bout de la rébellion. Ce sont eux qui tiennent des phrases du genre : « Venez nous aider mais ne mettez pas les pieds à Bamako » ou   « On veut les armements, la logistique, les renseignements etc. et non les hommes ».

Comment peut-on vouloir une chose et son contraire ? Pas plus que le 22 septembre 2012, le Front pour la sauvegarde de la démocratie et la république (FDR) s’indignait contre le comportement de ces personnes, qui s’opposent à la venue des troupes de la CEDEAO à Bamako. « Comment peut-on demander à un médecin : soigne moi mais ne touche pas à mon cœur », a déclaré le ministre Oumar Hamadoun Dicko. Le Président Dioncounda, en disant non au déploiement des forces dans la capitale dans son discours du 22 septembre, n’a-t-il pas les mains liées ? Quand on sait aujourd’hui comment les choses sont en train de se passer. Aussi, en dehors de Bamako, où ces forces devraient-elles s’installer pour être efficaces ? Si on peut bien se permettre, les autorités ont même tardé à accepter un tel déploiement. Ce sera le début de la fin d’un calvaire, vu l’immense désolation qui meuble le quotidien des ressortissants des villes occupées. Peu importe l’endroit où se situera le QG de l’état major de la mission de la Cedeao au Mali (Micema), l’important est que les forces de l’organisation sous régionale arrivent, avec les forces de défense et de sécurité du Mali, à bout de l’ennemi. Et que cette occupation ne soit plus qu’un vieux souvenir.

Binta Gadiaga

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7 COMMENTAIRES

  1. Je n ai pas besoin ni du FDR ni de la COPAM, quel est l homme conscient ici qui peut que la tableau dressé par ces gens là est faux.
    Ici ils ne disent que vrai. Si dire qu ils sont complice ou qu ils ont été avec ATT ou aLPHA peut eradiquer la crise actuelle allez y. il y a certains qui sont aveugler par l egoisme et la haine ds ce pays. Demander tout etant realiste , quoi le coup d’état a servi au Mali et aux maliens????

  2. 1. Je crois qu’il faut positiver enfin. Bien qu’ ATT avait déjà une promesse ferme de 7 millions de dollars d’aide militaire de l’Afrique du Sud, le coup d’état a permis d’avoir enfin ce qu’il a toujours demandé sans trop de succès: l’internationalisation de la lutte contre le terrorisme et le banditisme armé, en n’oubliant pas de traiter aussi l’anarchie libyenne qui se répercute inévitablement sur le Mali. Si l’ONU vote bien sûr. On semble oublier aussi que bien plus que les otages actuels, le plus important ce sont les otages futurs avec en prime l’impossibilité d’investir au Nord Mali, donc à pérenniser le banditisme et le terrorisme.
    2. Les militaires de la CEDEAO se feront discrets, probablement vers l’aéroport de Bamako, pour NE PAS EFFRAYER NOS BRAVES MILITAIRES REFUGIES A KATI. Sinon, les autres militaires seront obligés d’aller au front avec les soldats de la CEDEAO qui les couvriront. La plus grave erreur serait d’oublier les milices d’autodéfense qu’on a trop souvent tendance à confondre avec les milices anarchiques. Comment les centaines de villes et de villages de la ligne de front seront protégés contre LES EXACTIONS DES BANDITS ARMES QUI ONT CHOISI COMME STRATEGIE, LE HARCELEMENT DE TOUTES LES ZONES DEGARNIES, DE KAYES A ANSONGO ET KIDAL ? Bien sûr qu’il ne faut pas encourager les milices anarchiques, elles doivent simplement être encadrées, mais SUREMENT PAS ËTRE DETRUITES. TOUTES LES ARMEES DE LA CEDEAO REUNIES NE POURRONT PAS PROTEGER TOUS LES VILLAGES ET VILLES DE LA LIGNE DE FRONT. BREF, IL EST PLUS QU’INDISPENSABLE D’AVOIR SUR LA LIGNE DE FRONT DES BRIGADES D’AUTODEFENSE DE FILLES ET DE GARCONS RECRUTES, ENCOURAGES, ARMES ET SUPERVISES PAR L’ARMEE MALIENNE. Et surtout, ces malheureux six mois nous prouvent, s’il en est besoin, QU’IL FAILLE MAINTENANT PERENNISER LE SYSTEME DE BRIGADE D’AUTODEFENSE qui comme son nom l’indique n’a pas de mandat offensif et reste soluble dans la population civile.
    3. C’est malheureux d’être réduit à tirer sa subsistance rien que dans la réaction. Il faut quand même reconnaître qu’il fut un temps au Mali où l’on était récompensé en fonction de son pouvoir de nuisance, que l’on soit bandit armé du nord, du sud, politicien, syndicaliste ou religieux. Mais nous sommes en démocratie, système qui n’est guère très éloigné de l’anarchie : tous les avis semblent permis. Même Dieu ne fait pas l’unanimité. Ce qui est déplorable au Mali, c’est l’infime minorité réactionnaire et sadomasochiste que l’on entend le plus, que l’on voit le plus dans la rue avec quelques badauds qui les suivent, et qui donne l’impression de représenter une force. ON A LA TERRIBLE IMPRESSION QUE LES LEADERS POLITIQUES, CIVILS ET RELIGIEUX SONT COMME TETANISES PAR LES SERVICES SECRETS ET LES SANCTIONS ADMINISTRATIVES, CAR AU MALI TOUT LE MONDE NE VIT QUE DE L’ETAT, DU FONCTIONNAIRE A L’OPERATEUR PRIVE…
    4. On semble oublier que personne au Mali ne veut du MNLA et d’ANE SARDINE allié à AQMI, surtout pas les tamasheqs de Kidal. Tous leurs faits et gestes démontrent à souhait qu’ils ne se soucient guère du sort de leurs frères et sœurs touareg et du développement du Nord Mali. Tous leurs actes sont antireligieux (vols, viols, alcool, drogue, assassinat d’innocents). MAIS ILS S’ACCROCHENT A LA CHARIA, CAR MEME EUX NE PEUVENT PAS SOUTENIR QUE LA SEULE CHOSE QUI LES INTERESSE VRAIMENT, CE SONT LES TRAFICS DE DROGUES D’ARMES, DE CIGARETTES ET LES ENLEVEMENTS. Les nomades sont les premières victimes de cette insécurité. Ils sont pratiquement tous refugiés au Sud Mali ou dans les pays voisins. Certains dans leur fuite ont abandonné leurs animaux qui souffrent par ailleurs du surpâturage dans les pays voisins. Le tourisme dont ils sont les premiers bénéficiaires est mort. Tous les projets de développement du Nord sont suspendus (Routes Niono -Tombouctou, Bourem – Kidal, Barrage de Taoussa, etc.) Les Communes du Nord, à l’instar de toutes les Collectivités territoriales du Mali, ont déjà leur ‘’indépendance’’, ‘’leur fédéralisme’’ selon les textes de la décentralisation. En dehors du rôle régalien de l’Etat (Défense, Sécurité intérieure, Justice, Monnaie, Diplomatie), les Collectivités territoriales maliennes peuvent tout entreprendre, localement, entre collectivités ou avec des collectivités étrangères. L’on semble oublier que c’est le Nord Mali qui ne veut pas de fédéralisme ou d’autonomie. La triste réalité est que c’est l’Etat central (autant dire le Sud Mali) qui entretient toutes les Collectivités et tous les services étatiques du Nord Mali. Ce que ces BANDITS DU MNLA APPELLENT AUTONOMIE, C’EST LA GESTION DU NORD PAR DU PERSONNEL RESSORTISSANT DU NORD, MAIS FINANCE ET ENTRETENU PAR L’ETAT MALIEN, LES COLLECTIVITES DU NORD ETANT ACTUELLEMENT SANS RESSOURCES PROPRES.

  3. Est – ce – qu’un poulet peut refuser d’être encagé? Si le Mali peut se libérer seul, il n’a qu’à le faire. Sinon, un mendiant ne peut dicter sa loi sur le plat qu’on lui offre. A moins que la réalité simple soit qu’il ne veut simplement être nourri. Ce serait plus honnête de dire: le Nord ne nous intéresse pas, et nous ne voulons non plus que la CEDEAO nous aide à le libérer : tant pis pour le développement et la sécurité du Nord Mali, tant pis pour la récession du Mali en entier, tant pis pour la sécurité des pays voisins, voire même du monde…

    • Au lieu d’aboyer contre eux (et je suis pas du tout leur sympathisant!), interesse toi plutôt à leur bilan et dis-moi s’il y un seul point qui est faux!…

  4. Mr Dicko, je cite: “Comment peut-on demander à un médecin: soigne moi mais ne touche pas à mon cœur », a déclaré le ministre Oumar Hamadoun Dicko. Mais bien sûr que oui si ce n’est pas un mal de coeur. Un médecin peut bien soigner une dysenterie sans qu’il ai besoin d’ouvrir le coeur du patient.

    • Mais aucun malade de la dysenterie ne va interdire à son médecin de toucher à son cœur si le médecin le juge ainsi. Le Mali disait clairement à la CEDEAO: aidez-moi, je suis incapable, mais je vous interdis l’arrivée de vos troupes qui m’effrayent. Et je m’en fiche de tout ce qui se passe d’horrible au nord…

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