Situation socio- politique : Les Maliens victimes de 44 ans de mauvaise politique et de trahison

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En faisant le bilan des différentes gestions des différentes rebellions du nord Mali, nous voyons qu’elles ont été mal gérées par les trois régimes qui se sont succédé de 1968 à 2012 c’est-à-dire les régimes Moussa Traoré- Alpha Oumar Konaré-Amadou Toumani Touré. Ces trois anciens présidents avaient tous des liens étroits avec les Touaregs.

Après la chute du président Modibo Keïta qui a eu à faire face à la première rébellion, le putschiste de 1968 a essayé d’avoir une image au près des Touaregs. Un ministre délégué au près du CMLN, ancien cadre de l’US-RDA qui avait participé au coup d’Etat de 1968, qui a été un concepteur et l’un des premiers cadres de l’UDPM, l’avait conseillé dans ce sens. Pour ce cadre, le président Modibo a massacré les Touaregs et il a favorisé les sédentaires.

Avec l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), les cadres touaregs ont été coptés et imposés dans les différentes sections du parti UDPM. Ils sont devenus députés et leurs projets réels ou fantaisistes financés. Malgré tous ces privilèges, ils ont déclenché des hostilités en 1990 qui ont  abouti à la chute du régime Moussa Traoré. Le Pr. Mamadou Lamine Traoré un des barons  de l’ADEMA, issu du PMT, affirmait à l’époque que les rebelles sont des «démocrates en armes».

Le lieutenant Amadou Toumani Touré, président de la transition malienne en 1991-92, pour justifier la signature du Pacte national, avait fait un grand discours à la Nation pour expliquer aux Maliens qu’ils ne pouvaient pas gagner la guerre contre les groupes touaregs. La guerre est coûteuse. Ils ne peuvent pas aussi abandonner le Nord qui a un rôle stratégique pour le reste du Mali. Qui l’avait conseillé ? La France d’où il venait de rentrer après son passage à l’école de guerre, moins de 3 mois avant son coup d’Etat contre celui qu’il était chargé d’assurer sa protection extérieure ou bien ses amis de l’ADEMA.

Ce qui est sûr, dans le «Face à Face» Alpha Oumar Konaré-Tiéoulé Mamadou Konaté, ce dernier avait laissé entendre que «s’il est élu, le Pacte national ne l’engage pas». C’est Alpha Oumar Konaré qui a promis de prendre le Pacte national en compte. La suite est connue parce qu’il avait eu à annoncer lors de sa première sortie en visite officielle en Côte d’Ivoire, que «les rebelles d’aujourd’hui, sont les orphelins de la rébellion de 1963-64».

Le président Alpha a oublié que chaque régime fait des orphelins. Sous son régime, il y a eu beaucoup d’orphelins. On ne peut pas quand même le taxer de tortionnaire ou de dictateur. Il n’avait pas abandonné les différents postes militaires aux rebelles. Il a fait quand même une gestion laxiste de la rébellion. Il est à la base de toutes les dérives de Bahanga. Il a plusieurs fois eu l’occasion de neutraliser Bahanga mais il ne l’a pas fait.

Pour la paix, il a intégré la majorité des rebelles dans l’armée, les forces de sécurité, la douane, les eaux et forêts, intégré des fonctionnaires à la fonction publique en foulant au pied la loi et les règlements. Tout ça au nom de la paix. «Une paix qui n’a pas de prix» si on reprend le terme du général Kafougouna Koné.

Le président ATT a continué l’œuvre de son mentor le président Alpha. A chacun son rôle. Le président Alpha a tué l’école malienne. La mission de son poulain était de tuer l’armée malienne. Pas d’école, pas d’armée pendant 20 ans, le Mali est déposé au cimetière depuis les évènements d’Aguelhoc en janvier 2012.

Le comportement des nordistes à travers le Collectif des ressortissants du Nord (COREN) n’inspire aucune confiance. L’un des grands leaders du COREN est l’un des grands leaders du MNLA, un ancien ministre de la Fonction publique du président Moussa Traoré. Beaucoup de cadres du COREN sont responsables de la situation que traversent  leurs trois régions aujourd’hui. Ils ont tous pactisé et ont fait une allégeance totale à ATT. Ce dernier est l’un de ceux qui ont nommé et imposé le maire de Gao à travers celui qui est à la tête du COREN. Sadou Diallo est un  ami du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui avait couvert sa fuite sur le Niger.

Beaucoup de cadres du Nord avaient cru au MNLA mais ils  se sont trompés. Le président ATT est un militaire, il est loin d’être un démocrate. Un démocrate n’impose pas des hommes contre la volonté de leur peuple.

Nous avons été surpris de la position de Monsieur Soumana Sako, ancien Premier ministre de la transition de 1991-92, depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. Sa position a été ambigüe même vis-à-vis du soutien de la France à la rébellion. N’oublions pas que c’est la France de Sarkozy qui est la conceptrice du MNLA.

Dans une interview accordée au journal ivoirien «Fraternité Matin», interview réalisée par Sylvain Namoya le 19 février 2012, il ne reconnaissait pas le soutien de Sarkozy et son clan à la rébellion, mais il pense que la France de Sarkozy utilisait seulement le MNLA pour chasser AQMI qui est un mouvement terroriste et qu’elle ne  voit pas de mal à une autre force de faire le travail à la place du gouvernement malien «qui ne peut pas ou qui ne veut pas faire le ménage avec AQMI».

C’est une interview intéressante où à la fin, nous voyons certaines idées contenues dans la dernière déclaration de la CNAS FASO-Hèrè. C’est maintenant que la CNAS-FASO Hèrè a compris. Elle a été trompée par le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR) qui l’a miroitée le pouvoir et l’a embarquée dans l’avion pour Ouaga II. Nous ne pouvons pas comprendre, Monsieur Soumana Sako, un homme propre s’allier avec des vautours. L’ADEMA ne donnera pas le pouvoir à quelqu’un. C’est un parti bâti sur fond de trahison. Les grands militants du PMT et du PMRD, qui ont porté M. Alpha Oumar Konaré au pouvoir en 1992, ont été trahis par ce dernier. Il nous a été même rapporté qu’il aurait dû leur dire après son élection, «que lui, il n’a pas besoin de militants mais d’électeurs».

Vraiment, la recherche du pouvoir rend souvent  aveugle. Nous l’avons dit, pour le pouvoir, il ne faut pas aussi s’allier au diable. Chaque homme doit avoir ses principes et sa ligne de conduite. Faites tout pour ne pas donner à vos adversaires des brèches sur vous. La déclaration du candidat Soumana Sako sur la création du ministère des Affaires religieuses et du Culte est mal venue.

Ses électeurs sont des musulmans à 95%, sa ville natale, Niamina, est un grand centre religieux islamique. Il y a des déclarations qui grillent un homme politique. Nous disons que créer un ministère du Culte ne contrarie en rien à la laïcité de l’Etat malien. Heureusement pour le  candidat  Sako. La CNAS FASO- Hèrè vient de faire une déclaration importante, responsable et capitale, le 08 octobre 2012 sur des problèmes intéressants de la Nation malienne :

1. «les noms et qualités du médiateur qu’ils auraient choisi pour traiter des aspects de la crise qui relèvent de la souveraineté du Peuple ;

2. les termes de référence dudit médiateur ;

3. quel est le schéma politique et institutionnel envisagé pour garantir la forme républicaine, la laïcité et la forme unitaire de l’Etat malien».

Ainsi la CNAS FASO- Hèrè vient de réviser sa position vis-à-vis de la France et du FDR, sa position sur le MNLA, sur le comportement de la France, de la médiation de la CEDEAO : c’est- à-dire pour l’ADPS, c’est au Mali de désigner un médiateur et de fixer ses prérogatives et sa ligne de conduite.

 

Quand l’ADEMA est reçu à la primature par l’UDPM

Dieu est Grand ! Dans la marche organisée par le FDR et le COREN, le président de l’ADEMA a été reçu par l’UDPM à la primature. Ironie du sort ! Mais on comprend que c’est grâce au COREN que les gens sont sortis.

L’ADEMA rattrapé par des casseroles à la fonction publique : affaire des 263 faux fonctionnaires radiés, le cas particulier de Mabo Touré qui a fêté ses milliards cette année (c’est ça le slogan du «renouveau de l’action publique» de Modibo Sidibé. Ils auraient dû mettre la forme même s’il s’agissait de recruter leurs parents.

Le concours d’entrée à la fonction publique est régi par une loi de 1968 votée à l’Assemblée Nationale sous la première République. Mais les premiers concours n’ont lieu qu’en 1983 sous l’UDPM. Personne ne peut contester le bon déroulement des concours organisés par le ministre Modibo Keïta à l’époque en charge de la Fonction publique et du travail. C’est seulement sous l’ère des démocrates que ladite loi a été foulée sous les pieds.

Dieu est Grand ! Quand l’ADEMA a dans ses rangs au nom du FDR une de ses anciennes victimes qui a été dépouillée de son immunité parlementaire et jetée en prison dans «l’affaire de Tinèni». Ce sont  tous ces gens qui ont oublié leur gestion désastreuse et calamiteuse sous le Comité militaire de libération nationale (CMLN), qui critiquent aujourd’hui et veulent donner des leçons de vertu. Vive la démocratie.

L’affaire de la fonction publique ne doit pas s’arrêter là. Il faut que le ministre touche tous les secteurs et toutes les années passées pour que les hommes et les femmes qui ont des diplômes valables puissent accéder à la fonction publique. Le secteur de la santé, le secteur de l’éducation doivent faire l’objet d’un audit parfait. Il faut extraire toute la souillure et la déposer à la poubelle. Ce travail doit continuer même au sein des forces armées et de sécurité. Pourquoi ne pas reprendre les visites médicales et le dépouillement des diplômes ? L’image de la fonction publique est l’image de notre pays actuellement.

Le Mali n’a toujours pas de ministre des Affaires étrangères depuis la chute d’ATT. Il faut reconnaître que depuis l’avènement d’ATT au pouvoir en 2002, notre diplomatie est morte. Elle a connu un coup de fouet seulement lorsque M. Soumeylou Boubèye Maïga a été nommé mais cette nomination a trouvé un ATT moribond. L’actuel ministre des Affaires étrangères n’est pas à la hauteur. Il fait plus de gestes que de paroles. A notre avis même son vieux serait mieux à sa place.

Aujourd’hui, c’est le Burkina Faso qui représente le Mali sur l’arène politique internationale par le canal de son ministre Djibril Bassolé. Le Mali est loin de sortir du trou. Quand un homme a vu son destin confié à son ennemi, c’est fini pour lui. C’est le cas de notre pays aujourd’hui.

Le Mali ne doit pas discuter avec le MNLA mais plutôt avec sa marraine, la France. Le Mali doit réellement revoir toute sa coopération et sa politique avec la France. Il faut se demander si le discours du président François Hollande tenu à Dakar ce vendredi 12 octobre 2012 est honnête. Il vient d’annoncer la fin de la Françafrique qui a été annoncée par son prédécesseur Nicolas Sarkozy.

M. Hollande demande aux Etats de respecter les minorités. Cette doléance s’adresse au Mali, de respecter la minorité touareg. Cette doléance figure déjà dans la résolution déposée à l’ONU par la France. Mais, il faut dire à Hollande que la minorité doit aussi respecter la majorité. La France est au courant de tout ce que le MNLA et ses alliés ont fait dans le nord du Mali.

Déjà, l’association des cadres sédentaires de Gao vient de fournir un document à l’opinion nationale et internationale sur toutes les destructions des services publics et le pillage des magasins de céréales et des dépôts de médicaments de l’Etat et des ONG. Il faut reprendre tous les travaux des services à 90 ou 100%. Tout le butin de guerre a été transporté dans les campements touaregs. A bas l’apartheid et le racisme. C’est ça le slogan «l’Azawad appartient aux Touaregs, aux Songhoïs, aux Peuls, etc».

Le président Hollande doit rappeler son ambassadeur à l’ordre. Ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures du Mali. Si Hollande vient d’annoncer au Sénégal, que les Etats doivent respect mutuel, nous espérons que son ambassadeur a pris acte. Il doit se tenir à sa fonction d’ambassadeur.

La position de la CNAS FASO- Hèrè, de ne pas discuter avec les apatrides est la meilleure solution. Tous les cadres militaires et paramilitaires qui ont déserté l’armée malienne et les forces de sécurité, qui ont pris les armes contre leur pays, ils ne doivent plus revenir dans les rangs.

Au contraire, ils doivent répondre de leurs actes posés devant la justice de notre pays. Un mandat d’arrêt international doit être lancé contre eux. Tous les pays de la CEDEAO sont membres de l’Interpol, ils sont tenus de les extrader. Il faut laisser le MNLA devenir comme les divisions de soldats allemands pendant la Seconde Guerre mondiale en URSS et en Afrique du Nord. Ces soldats abandonnés par le Reich ont fini par la faim, la maladie et le peu qui était resté a fini par se rendre sans chaussures.

Des journaux comme «Le Challenger», «Les Echos», «La Nouvelle République» et un homme politique, Lancéni Balla Keita, ont tous critiqué l’Algérie soit en l’accusant de pactiser avec les rebelles ou bien sa position tardive. Nous disons qu’il ne faut nulle part accuser l’Algérie. Il est vrai que les régimes passent et les peuples demeurent éternels. Mais, ce sont les régimes qui dirigent les peuples et ce sont les régimes qui forgent l’amitié entre les peuples. C’est vrai que le président Bouteflika avait son QG à Gao Djoulabougou et Gao avait comme gouverneur à l’époque un responsable de l’US- RDA M. Bakara Diallo (paix à son âme) et qu’il y a aujourd’hui un médaillé d’Or de l’indépendance qui vit et qui a eu à rencontrer Bouteflika à Gao.

Beaucoup de Maliens ne savent pas que la délégation algérienne du Front de libération nationale (FLN) avait séjourné à Kati et a été reçue par le président Modibo Keïta à Koulouba. Dans cette délégation, figurait le grand écrivain Dr. Frantz Fanon (cherchez à lire son livre intitulé «Pour la révolution africaine»).

Les Maliens doivent comprendre que le Mali du président Modibo Keita n’est pas celui des vautours de 1968 à 2012. C’était un régime qui a le sens de la dignité et de l’honneur. C’est aux Maliens de travailler et de se défendre comme ils l’avaient fait en 1963-64. A l’époque, les dirigeants maliens et algériens pouvaient se regarder les yeux dans les yeux.

De 1968 à 2012, c’est une bande de rapaces qui était aux commandes et qui n‘ont aucun amour pour leur pays. Ils sont moins que leurs maîtres français qui au moins meurent pour leur pays. Tous les actes qu’ils posent c’est dans l’intérêt de leur pays, la France. Nous Maliens, nous ne sommes même pas braves. Moussa Traoré a été destitué sans qu’on ne voit ses partisans lever le petit doigt, ATT a été destitué sans qu’on ne voit ceux qui disaient qu’ils vont mourir pour sa cause. Au contraire, nous sommes tous lâches et hypocrites.

En conclusion, les Maliens doivent être vigilants vis-à-vis de la France et de ses secondes mains africaines : le Burkina, la Mauritanie. Il ne faut pas que la France vienne massacrer nos populations noires, faire d’elles des minorités et placer son MNLA au-dessus. Les populations du Nord doivent faire beaucoup attention.

N’oubliez jamais ce que Dieu a dit dans le Coran sur les annassaras et les allihouds. La France ne libérera jamais le Nord gratuitement. Aucun blanc ne donnera son argent gratuitement. Quand quelqu’un vous aide, il a toujours droit de regard sur vous. Les Maliens doivent réellement compter sur leurs propres forces. C’est ça leur dignité et leur honneur. Personne ne sait ce qui se cache derrière la libération du Nord. Que Dieu nous donne la meilleure solution.

Que Dieu anéantisse comme Il a anéanti Pharaon et son peuple, le MNLA, ceux qui l’ont conçu, ceux qui l’ont aidé, ceux qui l’ont porté refuge.

Vive le Mali.

Yacouba Aliou

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Mr. Yacouba Aliou, journalisme veut impartialite. Les autres 8annees precedentes. Il y a de tres mauvaises choses et actes en certain temps la aussi. Je suis pourtant un petit heritier de l’USRDA. Il que nous apprenions a dire la verite et etre honnete envers la nation et nous memes. 😉 .

  2. Mr. Yacouba Alioun, journalisme veut impartialite. Les autres 8annees precedentes. Il y a de tres mauvaises choses et actes en certain temps la aussi. Je suis pourtant un petit heritier de l’USRDA. Il que nous apprenions a dire la verite et etre honnete envers la nation et nous memes. 😉 .

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