Situation socio-politique : Les concessions faites de part et d’autres depuis le début de la crise

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Acculé par le M5-RFP, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a fait des concessions pour apaiser la tension socio-politique.

 Le Président de la République a pris son courage à deux mains pour abroger le décret de nomination des restants des membres de la Cour constitutionnelle.

Le Chef de l’Etat a usé de tout son pouvoir et en droite ligne des recommandations de la Cedeao et des exigences du M5, pour signer le décret de nomination des nouveaux membres de la Cour constitutionnelle, qui du reste ont pris fonction en début de semaine dernière.

Et c’est cette Cour constitutionnelle qui a la responsabilité de fixer le sort des 31 députés contestés par le M5-RFP. A ce niveau, le mouvement contestataire est en train de gagner son pari.

Pour les 9 sages, la première mission de la plus haute importance, dans le cadre de la stabilisation du pays, est la révision de l’Arrêt N°2020-04/CC-EL du 30 avril 2020 portant proclamation des résultats du deuxième tour de l’élection des députés à l’Assemblée nationale, en l’occurrence pour ce qui est du cas des 31 députés dont l’élection est contestée, y compris le Président de l’Assemblée nationale,  comme l’a souhaité la Mission de la Cédéao.

Comme on a pu le constater, dans la constitution, c’est le Président de l’Assemblée nationale qui désigne les 3 membres. Mais, poursuit-il, en raison de la situation de crise, le Conseil Supérieur de la Magistrature a proposé au Président de la République qui a accepté que le Président de l’Assemblée nationale ne désigne pas les 3 membres, mais qu’il les fasse choisir par le bureau de l’Assemblée nationale sur une liste proposée par la Commission de la société civile. Donc, une double restriction à la liberté de choix du Président de l’Assemblée nationale, « qui de bonne grâce, s’est plié à ces exigences », comme l’a dit le ministre de la Justice.

Aussi, comme le prévoit la Constitution, « 3 membres de la Cour qui ont été nommés par le Président de la République, ont été choisis sur une liste de 6 membres d’une commission de la société civile mise en place par la CEDEAO. L’on a vu que le chef de l’Etat a accepté de restreindre sa liberté de désignation ».

Autre concession de taille faite par le pouvoir, c’est la promesse de mise en place d’un gouvernement d’union nationale, une autre exigence du M5. D’ores et déjà, le chef de l’Etat a satisfait une doléance du Chérif de Nioro avec la nomination de trois ministres sur les six ministres du gouvernement restreint. Ce n’est pas tout. Le fils du Président de la République, député à l’Assemblée nationale, qui était le Président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale, a démissionné de son poste. Avec ce geste de Karim Keita, le Chérif de Nioro obtient satisfaction ne serait ce que partiellement, puisque Bouye Haidara voulait à tout prix la tête du fils d’IBK qu’il accusait de s’interférer dans les affaires dont la gestion relève du pouvoir discrétionnaire du Président de la République.

Du coté du M5-RFP ou du moins de la CMAS, on affirme avoir fourni beaucoup d’efforts avec le renoncement de la démission du chef de l’Etat et de son régime. En lieu et place, le mouvement piloté par Mahmoud Dicko, imam de la Grande Mosquée de Badalabougou, demande par contre la démission du Premier ministre Dr Boubou Cissé. Pour l’imam, Dr Boubou Cissé dont il est à l’origine de sa nomination à la Primature, n’a plus sa confiance. Si Mahmoud Dicko n’a pas donné d’éléments convaincants demandant le départ du Chef du gouvernement, toujours est-il, qu’il pense que l’enfant de Mopti n’a ni base politique, ni soutien de la majorité présidentielle encore moins de l’opposition. Et que s’il refuse de démissionner c’est qu’il y a un soutien extérieur à savoir la France.

Hamidou B Touré

 

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