Présenté aux autorités politiques, coutumières et religieuses par le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, le projet de la nouvelle Constitution acquiert l’adhésion des membres du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD). Ses responsables ont tenu à le faire partager aujourd’hui avec la presse et l’ensemble de la Communauté nationale et internationale à la faveur d’un point de presse tenu, le samedi 08 avril 2023 à son siège à Badalabougou, en commune V du district de Bamako.
Présidé par le premier vice-président du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), le professeur Salikou Sanogo, alors président du parti Union pour la République et la démocratie” (URD), parti de feu président Soumaïla Cissé, le point de presse a regroupé un grand nombre de responsables des partis et associations qui composent ce front.
À l’entame de ses propos, le professeur Sanogo a commencé par renouveler le soutien et les encouragements du Front pour la sauvegarde de la Démocratie (FSD) à nos Forces armées (FAMa) pour les succès engrangés dans la lutte contre l’insécurité, ensuite adresser les condoléances les plus émues aux familles endeuillées, souhaiter un prompt rétablissement aux blessés avant d’inviter à observer une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes militaires et civiles.
Ensuite, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), vice-président du FSD, poursuit en précisant les raisons de cette invite de la presse nationale et internationale au siège du FSD. Selon lui, le FSD a voulu cette rencontre avec les hommes de médias pour partager avec eux et à travers eux l’ensemble de la Communauté nationale et internationale, le point de vue qui reflète la position de leur regroupement suite à la présentation du projet de la nouvelle Constitution par le président de la transition, Son Excellence, le colonel Assimi Goïta aux forces vives de la nation.
Pour le Pr Sanogo, le front, après analyse du projet de la nouvelle Constitution, constate avec satisfaction la prise en compte de l’essentiel de ses préoccupations.
Pour rappel, laissera- t-il entendre, déjà depuis novembre 2018, l’URD, membre fondateur du FSD, sous le leadership de feu l’honorable Soumaïla Cissé (paix à son âme), s’est inscrit dans une logique de réformes profondes institutionnelles, électorales et administratives.
Ses principales propositions de réformes qui ont inspiré le FSD, aux dires de son vice-président, avaient fait l’objet de discussions avec de nombreux acteurs politiques avant d’être remises à feu le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en personne et aux organisateurs du Dialogue national inclusif de décembre 2019 (DNI) pour être versées dans les débats, a-t-il poursuivi. Ce sont ces mêmes propositions amandées et adoptées par Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) qui ont été versées aux travaux des Assises nationales de la refondation et à la Commission Loi du Conseil national de transition (CNT) lors des discussions sur le projet de la loi électorale.
Ces propositions qui sont entre autres: adopter une nouvelle Constitution pour passer à une 4ème République; exiger la déclaration de biens des candidats lors du dépôt de candidature; prévoir dans la nouvelle Constitution la possibilité de destitution du président de la République dans certains cas avant la fin de son mandat; créer un Parlement à deux (02) chambres: une Assemblée constituée des députés et un Sénat composé des représentants des Collectivités, des autorités coutumières et religieuses; instaurer l’appel à candidature pour pourvoir les postes de responsabilité de l’État; introduire la proportionnelle pour l’élection des députés et le principe de la suppléance en cas de transhumance ou de décès d’un député, etc.
La plupart de ses propositions ayant été prises en compte par le projet de Constitution présenté par le président de la République, Son Excellence, le colonel Assimi Goïta, aux Forces vives de la nation, ce dernier ne pouvait qu’obtenir l’assentiment et l’adhésion des militants et sympathisants du FSD. C’est pourquoi, selon les dires du conférencier, le Front pour la sauvegarde de la démocratie, fidèle à ses principes de défense des intérêts supérieurs du Mali, est résolument déterminé à accompagner le processus jusqu’à son aboutissement. Car, en plus de ces raisons évoquées plus haut, le soutien du FSD à ce projet s’explique également par le fait que cette transition est aussi l’aboutissement d’une lutte du peuple malien tout entier à travers le Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP) dont le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) est membre fondateur avec Espoir Mali Koura (EMK) et la Coordination des mouvement et associations et sympathisants à l’imam Mahamou Dicko (CMAS).
À noter que le FSD est un regroupement de partis politiques, d’associations, de leaders d’opinion, de personnalités de toutes obédiences, de citoyens attachés au respect des libertés démocratiques fondamentales, créée en octobre 2018 autour de feu Soumaïla Cissé, suite aux vives contestations post-élection présidentielle de l’année 2018.
Dès sa création, ses initiateurs s’étaient fixés comme objectifs de rassembler les Forces vives de la société civile, des syndicats, des partis politiques et de la diaspora pour réaliser les fondements d’un Mali nouveau adossé sur des réformes institutionnelles et politiques susceptibles de moderniser notre État; contribuer à la mise en place d’un système électoral transparent et accepté par tous les acteurs politiques; permettre l’expression sans contraintes des libertés fondamentales reconnues par la Constitution et les lois de la République du Mali; restaurer le respect de la Constitution, des lois et règlements aussi bien par les citoyens que par les Institutions de la République; veiller à l’instauration d’un système de gouvernance transparent et inclusif luttant résolument contre la corruption, la dilapidation des fonds publics; contribuer à instaurer des mécanismes de dialogue politique et social inclusif pour éviter plus de fracture au sein de notre société; contribuer à renforcer la protection des droits et libertés individuels et collectifs; réaliser les réformes institutionnelles et politiques susceptibles de moderniser notre État, notamment par la relecture et l’adaptation de Loi électorale; mettre en place un Organe unique indépendant des élections chargé de l’organisation des élections (OUGE); approfondir la décentralisation et la libre administration des Collectivités; réduire la fracture sociale et éviter toutes dissensions entre les Communautés; instaurer des mesures visant à assurer plus d’Inclusivité et de transparence dans la gouvernance; réduire sensiblement le train de vie de l’État, définir et l’approprier par tous les citoyens, en particulier par les acteurs politiques, la direction stratégique à donner au pays; prohiber l’usage direct ou indirect des ressources et moyens de l’État à des fins électorales; adopter, enfin, des stratégies fortes capables de vaincre l’insécurité grandissante qui perturbe le quotidien des Maliens presque sur la quasi-totalité du pays.
Cette sortie médiatique du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) intervient au moment où de nombreuses voix discordantes s’activent pour exiger l’abandon pur et simple du projet pour diverses raisons qui sont les leurs. En tout cas, une chose est claire, c’est que le colonel président n’est pas du tout près à abdiquer. Alors qui de pour ou de contre l’emporterait ? Rendez-vous serait donné très bientôt dans les urnes.
Daouda DOUMBIA