Situation Politique : Encore des leçons de la crise

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La crise politique que vit notre pays vient de boucler son premier semestre. Six mois d’incertitude, de soubresauts et de coup bas au terme desquels nous nous trouvons nez à nez avec les réalités têtues.
Condamnés à vivre ensemble, c’est ce que nous enseigne la première réalité. En effet, aux premières heures du coup d’Etat, certains stratèges ont, avec les moyens dont ils disposent, pris en otage l’opinion en divisant le corps social en pro et contre coup d’Etat. En ignorant superbement la grande masse d’anonymes qui ont souci du Mali, leur logique voulait qu’un camp chasse l’autre. Comme le dit le vieil adage bamanan « on ne  se rend compte de ses limites qu’en voulant seul  vider un fleuve ».
Aucun des camps n’a pu chasser l’autre. Au contraire le deux ont eu recours à ceux qu’ils voulaient étouffer sous les flots des masses medias. Aujourd’hui ils sont tous présents autour de la table pour solutionner ne serait-ce qu’apparemment les mêmes préoccupations. Avaient-ils besoin de tout ce temps pour comprendre que nous sommes condamnés à vivre ensemble, à s’accepter malgré nos différences, à regarder dans la même direction même si on ne pas forcement la même chose. Mieux vaut tard que jamais disait l’autre.
Souveraineté ne rime pas avec main tendue, le Mali n’est pas à son premier coup d’Etat et n’est pas le seul pays de la sous région à en avoir connu. Mais l’acharnement et la rapidité qui ont caractérisé les réactions de certains « amis « nous invitent à aller au delà de simple condamnation. Un coup d’Etat n’est pas la solution quand il met un terme à un processus démocratique vieux de deux décennies. Mais faudrait-il laisser un ami à vau l’eau parce qu’il y a un coup d’Etat ? C’est parce qu’on a trop compté sur la dépendance de ce pays vis-à-vis de ses voisins. On pensait l’étouffer en une semaine et lui faire courber l’échine devant ceux-là sur lesquels il a eu une ascendance depuis la nuit des temps.
Dieu merci, les experts ont passé à côté et le Mali n’a pas chaviré même s’il faut reconnaître qu’il tangue dangereusement. Notre souveraineté est à rude épreuve car la rupture de l’aide extérieure impacte négativement sur notre développement humain durable. Nous devrons choisir entre l’éternelle main tendue avec tout ce que cela à comme conséquence et une souveraineté bâtie sur le travail bien fait.
Halte au mensonge et place au travail, tel est le dernier enseignement de la situation. Le mensonge a beau courir, il se fera rattrapé a dit le sage. Un voisin dont l’économie avait été qualifiée de miracle vient de rejoindre la longue liste des pays pauvres très endettés. Ceux qui le qualifiaient de miracle et qui exaltaient  son dynamisme sont les mêmes qui l’ont rangé PPTE après avoir sucé toutes ses richesses naturelles. Ce cas explique à suffisance le mensonge d’Etat qui enveloppe le progrès des nations. Pour en échapper, il faut que nous décidions de travailler, de rompre le lien avec l’argent facile de miser d’abord sur nos propres capacités avant toute intervention extérieure bref d’instaurer une bonne gouvernance des hommes et des ressources avec la dose d’humanisme qui caractérise notre peuple. C’est en cela  et en cela seulement que nous pourrons réduire les effets néfastes de ceux qui ne souhaitent pas notre émergence en temps que nation.
MOC

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