La situation politique actuelle du Mali impose une analyse lucide vue les enjeux et les perspectives qui pointent à l’horizon.
Le Mali qui recouvre sa souveraineté et l’intégrité de son territoire est un pays victime de plusieurs traumatismes dont les plus pénibles sont issus de la classe politique actuelle.
Cette situation interdit au Mali toute crise post électorale qui contribuera à fragiliser dangereusement sont équilibre social, politique et économique.
Il faut donc à tout prix que le régime qui sera issu des prochaines élections soit de nature à restaurer l’autorité de l’Etat et à redresser la démocratie.
Présentation de la situation actuelle
La mauvaise gouvernance de ces deux dernières décennies qui a eu pour conséquence la fracture du tissu social et à l’approfondissement des injustices sociales à tous égards, a creusé un énorme gouffre entre les préoccupations quotidiennes des populations et les discours politiques.
Ce gouffre aujourd’hui se traduit par les faibles taux de participation aux différents scrutins et abouti à installer des élus quasiment illégitimes.
De façon mécanique, une telle situation favorise tout genre de révolte populaire.
L’ADEMA qui est le parti le plus représentatif au Mali se retrouve aujourd’hui dépourvu de ses cadres les plus crédibles. Ce qui explique le choix d’un piètre candidat qui n’a de mérite que d’avoir entretenu financièrement certains hauts responsables de son parti. Dramane Dembélé passe pour un pure produit de la mal gouvernance car cumulant plusieurs dossiers d’atteinte aux biens de l’Etat. Son interpellation au lendemain du 22 mars date du coup d’Etat qui emporta ATT, laisse trainer derrière lui une nauséabonde senteur de mal propre.
Dénoncée par plusieurs hauts cadres du parti dont Souméilou Boubèye Maiga, sa candidature à l’élection présidentielle du 28 juillet rencontrera à coup de farouches adversités. Il peut être classé à ce titre comme un vrai tocard.
Quant à Soumaila Cissé de l’URD qui doit sa réputation à l’insolence de ses ressources financières, il est fragilisé par la création de l’ARP de l’ex ministre Oumar Ibrahim Touré qui a débauché plusieurs militants et cadres de son parti.
Entre les deux tendances, les accrochages risquent d’être virulents et aboutiront certainement à des déballages tant elles se connaissent.
L’URD est malgré tout un parti bien implanté au Mali et à l’étranger.
Sûr d’être le premier favori, Soumaila Cissé peut bien prétendre être au second tour.
En ce qui concerne Modibo Sidibé, son plus grand handicap viendra du milieu religieux (musulman) très représentatif et politiquement agressif de plus en plus, du fait des rumeurs populaires qui courent sur sa tendance sexuelle.
L’autre handicap qui l’affaiblira face à ses adversaires, c’est qu’il aura du mal à se désolidariser du bilan politique des deux ex présidents qu’il a servi au plus haut niveau, dans un pays où on aspire au changement.
Fort du soutien d’un important lobby financier, il pourra, drainer la foule, remplir les stades et pourquoi pas les électeurs le jour du vote.
IBK, qui passe pour être un homme d’Etat, manque de ressources et ne dispose d’aucun appareil électoral. Pourtant, tous les sondages le donne favori à l’élection présidentielle. Certaines rumeurs pour la plupart non fondées font croire qu’il est le candidat de la communauté internationale à cause de sa sagesse, de son expérience et de sa capacité d’instaurer l’autorité de l’Etat. Aussi, il bénéficie du soutien de la majorité des forces de sécurité surtout au sein de la police et de l’armée pour lesquels il a voué un respect catholique depuis le temps où il était premier ministre.
Quant aux petits candidats, il est difficile de cerner leur mouvement. Mais il serait périlleux pour le Mali d’avoir un président sans aucune expérience et dépourvu de sagesse après cette crise sécuritaire.
Perspectives
Le Mali ne sera pas de sitôt un pays stable à cause des menaces sécuritaires sur la sous région ouest africaine. Si l’on se réfère au cas afghan, il serait hasardeux et naïf de croire que la fin de l’occupation territoriale du nord consacre la fin de l’instabilité sécuritaire.
Au contraire, le régime issu des prochaines élections aura essentiellement pour tâche de faire face au règlement définitif de la question sécuritaire.
La gestion calamiteuse de la crise du Nord, l’audit des ressources mobilisées pour le financement des programmes de développement en général et en particulier ceux du Nord, l’initiative riz, l’opération pluies provoquées, le financement des infrastructures, des logements sociaux, et la revue des rapports du Vérificateur Général doivent donner au nouveau Président l’opportunité de corriger dans la justice la mal gouvernance du régime sortant.
Faire la lumière sur les exactions financières, sur les dénis de justice, corriger les atteintes a la constitution du Mali serait un début encourageant pour la restauration de la confiance des maliens au nouveau pouvoir.
Que dire à propos de l’indépendance de la justice, de la situation scolaire ?
Conclusion
Le Mali de l’après SERVAL avait besoin d’un président rassembleur et intègre.
Un président issu d’une fracture ou d’une crise aurait été susceptible de créer une opposition redoutable qui peut à coup sûr déstabiliser le pays et anéantir tous les efforts. Ce serait le cas de Modibo Sidibé, Soumaila Cissé, et autres.
La Rédaction