Dans une déclaration qu’il nous a fait parvenir, le Secrétariat exécutif national du parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare Anka Wuli) demande au gouvernement de conduire les pourparlers avec vision et cohérence. Après avoir analysé la situation nationale du pays, les responsables du parti réaffirment «qu’il n’y a de solution véritable et durable à la crise du nord que globale et nationale, comme indiqué dans la contribution des Fare aux négociations d’Alger en date du 30 août 2014».
Lors de la session ordinaire de son Secrétariat exécutif national du samedis 11 octobre 2014, le parti Fare s’est dit fortement préoccupé par le déroulement des négociations de paix entre le gouvernement et les groupes politico-militaires du nord du Mali et par la nette dégradation sécuritaire, ainsi que la détérioration avérée de la gouvernance. Il condamne fermement les attentats terroristes perpétrés contre les troupes de la Minusma entraînant des pertes parmi les contingents tchadien, nigérien et sénégalais, et s’incline pieusement devant la mémoire des casques bleus tombés sur le champ d’honneur et présente ses condoléances à leur pays, à leur famille et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Il salue en outre la détermination des gouvernements du Tchad, du Niger, du Sénégal, de la Cédéao, de la France et des Nations unies à poursuivre le combat commun contre le terrorisme au Mali.
Par ailleurs, les responsables des Fare dénoncent également l’absence de toute concertation souhaitée par les partis politiques de l’opposition et des acteurs de la société civile et les populations qui se sont mobilisées pour exprimer leur ferme opposition à toutes velléités de partition du pays. Le parti Fare soutient et salue cette mobilisation qui constitue un avertissement face au manque de vision et aux ambiguïtés dans la démarche du gouvernement. Il salue aussi la réaffirmation par la communauté internationale de l’unité territoriale du Mali et l’invite en conséquence à renforcer les capacités opérationnelles de la Minusma pour faire respecter par les groupes armés signataires de l’accord de Ouagadougou leurs engagements et pour lutter contre les djihadistes, en rapport avec l’opération Barkhane et les forces armées et de sécurité du Mali.
Dans cette perspective, les Fare demandent au gouvernement de remettre en confiance les forces armées et de sécurité et de renforcer leurs capacités opérationnelles, mais également de conduire les pourparlers avec vision et cohérence. Tout en réaffirmant qu’il n’y a de solution véritable et durable à la crise du nord que globale et nationale, comme indiqué dans la contribution des Fare aux négociations d’Alger en date du 30 août 2014.
Le Parti Fare invite le gouvernement à déployer dans la durée, une diplomatie et une communication stratégique appropriées sur le problème du nord et demande aux populations de rester mobilisées pour un Mali indivisible et pour qu’aucune partie du territoire national ne puisse bénéficier d’un quelconque statut spécifique.
S’agissant de la gouvernance, le parti regrette que la mauvaise gestion avérée des ressources allouées à l’équipement de l’armée longtemps dénoncée par l’opposition démocratique et aujourd’hui épinglée par nos partenaires techniques et financiers, au rang desquels le Fonds monétaire international, n’a pas permis la reconstruction de l’outil de défense. Il demande en conséquence au président de la République de tirer dans les meilleurs délais toutes les conséquences des conclusions et recommandations de la mission du FMI et des audits. Et, en particulier, d’engager toutes les mesures administratives et judiciaires utiles.
Enfin, le parti Fare demande au président de la République, comme ce fut le cas en mai dernier suite aux événements douloureux de Kidal, de redonner du sens et de la cohérence à l’action gouvernementale avec un cap clair et une gouvernance remodelée au profit des priorités de reconstruction et de développement de notre pays.
Diango COULIBALY