Les cadres de la Convergence Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso-Hèrè) ont animé, la semaine dernière, une conférence de presse. Objectif : donner la position du parti par rapport aux activités du gouvernement de transition.
La conférence était animée par Edmond Dembélé, secrétaire politique du parti. Il était assisté d’autres cadres du parti.
Situation actuelle du Mali, élections, situation de Kidal, forces africaines au Mali, Commission Dialogue et Réconciliation, passation des marchés publics, aide public aux partis politiques sont, entre autres, les sujets abordés au cours de cette conférence de presse.
Dans une déclaration liminaire lue par son secrétaire général, la CNAS-Faso-Hèrè indique, clairement, sa position par rapport aux activités entreprises ou prévues par le gouvernement de transition. A l’entame des débats, les conférenciers ont précisé que les prises de position de la CNAS-FASO-Hèrè s’inspirent, des principes cardinaux de la démocratie.
Parlant de la situation actuelle du Mali, les cadres du parti estiment que le Mali fait, aujourd’hui, l’objet de quatre menaces, distinctes mais enchevêtrées les unes dans les autres. Il s’agit de la menace contre la démocratie, la menace sécessionniste, la menace terroriste et la menace intégriste.
S’agissant de la résolution de la crise politico-sécuritaire, la CNAS rejette le schéma institutionnel proposé par le président de la République par intérim, notamment la création de certains organes comme le Haut Conseil d’Etat. Elle s’oppose, aussi, à la transformation de la MISMA en force de « maintien de la paix » sous l’égide et le contrôle de l’ONU. Entre quelles forces et le Mali doit-on maintenir la paix ? Ne s’agit-il pas d’une force d’interposition qui empêcherait l’armée malienne et les troupes de la MISMA de mâter le MNLA, consacrant ainsi la partition du Mali ? S’interrogent les leaders de la CNAS Faso-Hèrè.
Concernant la situation de Kidal, les conférenciers la qualifient de « jeu trouble et troublant de la France ». La France, disent-ils, semble être nostalgique de l’OCRS (Organisation Commune des Régions Sahariennes). Aussi, elle lorgnerait, indiquent-ils, les richesses minières du Sahara malien. Face à cette situation, la CNAS-Faso-Hèrè s’oppose à toute idée d’autonomie ou de fédéralisme, imposée sous couvert d’un mandat Onusien. Elle exprime, aussi, son opposition à l’établissement d’une base militaire étrangère permanente sur le sol malien.
S’agissant de la « Commission Dialogue et Réconciliation », la CNAS, rejoint le COREN et la communauté Belah, qui estiment que cette commission n’est pas inclusive et représentative. Elle exige un élargissement de cette commission.
Autre sujet abordé au cours de la conférence de presse : l’aide publique aux partis politiques.
La position de la CNAS est sans équivoque : reverser cette aide à l’Armée comme contribution à l’effort de guerre. Pour les conférenciers, un tel renoncement élèverait le sens de responsabilité de la classe politique malienne et permettrait de soigner son image. En cette période, ajoute t-ils, où l’Armée est confrontée à de nombreux besoins matériels et logistiques cet argent doit servir à la restauration de l’intégrité territoriale de notre pays.
Au sujet des élections, la CNAS Faso-Hèrè dit avoir pris acte du calendrier annoncé par les autorités. Cependant, elle met en garde contre des élections bâclées. Aussi, la CNAS- Faso-Hèrè insiste sur la suppression du parrainage qui est devenu, selon elle, source de corruption et de chantage.
Par ailleurs, elle propose la mise en place d’un système fiable de distribution des cartes d’électeurs numérisés, ainsi qu’une procédure transparente de centralisation des résultats.
Une précision de taille : la CNAS-Faso-Hère n’est pas prête à aller aux élections avant la libération totale de Kidal.
Abou BERTHE