A la fin de la conférence de section de Bougouni délocalisée à Koumantou le dimanche 23 décembre 2012, M. Seydou Diawara, secrétaire général de la section URD de Bougouni, membre du Bureau National Exécutif, nous a donné d’amples détails.
L’interview !
Relais : Pourquoi cette conférence de section a été délocalisée à Koumantou ?
Seydou Diawara : Je pense, une conférence de section est une réunion statutaire. Nous avons voulu délocaliser la conférence de section à Koumantou au moins pour que les structures de base se sentent intéressées, car tout ne doit pas être concentré au niveau de Bougouni. Ce qui est la justification de la délocalisation de la conférence, une expérience qui a réussi.
C’est un moment de prise de décision dans la vie du parti, c’est le moment d’information des militants et des cadres du parti. Nous sommes dans ce contexte aujourd’hui. C’est tous les membres de la section, tous les présidents de mouvements des femmes et des jeunes et les délégués des sous-sections qui constituent le collège pour tenir une conférence de section.
Nous avons voulu élargir cette conférence à tous les militants du parti qui peuvent y assister pour qu’ils bénéficient de l’information vraie.
Les événements de mars 2012, qui ont vu reporter les échéances présidentielles donc il fallait informer les militants sur les questions suivantes : quel est aujourd’hui l’état du parti ? Quelle est la position du parti sur les grandes questions nationales ? Comment le parti a œuvré dans cette période difficile ? C’est tout ce qu’il fallait expliquer aux militants.
Il fallait aussi demander aux structures de base de redonner vie au parti. C’est sûr qu’après les événements du coup d’état il y a eu un délaissement et un sentiment d’abandon au niveau de beaucoup de militants. Il fallait lever cette équivoque.
Ce qui justifie cette conférence de section.
La délégation du BEN est venue pour expliquer aux militants toutes les positions du parti sur les événements passés. Quelle est notre vision par rapport à la double crise que nous vivons, crise institutionnelle et sécuritaire que le pays vit. Et donner les points de vue du parti et prendre l’avis des militants à la base.
Relais : Qu’est ce que vous avez appris des militants et quelles sont les recommandations de cette conférence de section ?
SD : Les militants ont affirmé leur satisfaction par rapport à cette initiative. Certains membres étaient dans le flou, tout le monde n’a pas accès à la bonne information. Il y a assez de rumeurs qui circulent et c’est fait à dessein pour nuire à l’image du parti ou à l’image de notre candidat.
Chacun à son niveau a exprimé sa vision par rapport à l’avenir de ce pays. Les deux questions essentielles à savoir : faut-il faire les élections avant la libération du Nord ? Faut-il aller à la libération du Nord par la négociation ou par la guerre ? Je crois qu’aucun avis ne doit être minimisé.
C’est pourquoi nous avons expressément posé la question à chaque militant.
Vous avez vu vous-mêmes que les avis sont assez divergents. Chacun a soutenu sa proposition par des explications convaincantes.
Donc, ça indique la maturité des militants à la base. En prenant leurs préoccupations et leurs visions par rapport à la situation, ça va nourrir le débat qui va s’instaurer au niveau de la direction du parti, pourquoi pas au niveau du regroupement qu’est le FDR, dans lequel l’URD et beaucoup d’autres partis et associations sont membres.
Nous prenons toujours une position commune et ça permettra d’argumenter les débats au niveau de ces groupements.
Relais : Avez-vous un appel à lancer aux militants ?
L’appel à lancer c’est que chacun doit rester mobilisé et travailler avec intelligence, cibler les vrais militants. Ce n’est pas la grande foule qui fait gagner les élections, mais il faut avoir les militants sûrs qui vont voter utile et qui peuvent amener d’autres personnes à voter.
Donc, c’est cet appel qu’on lance. Là où il n’y a pas encore de structure solide du parti que les gens se mettent à installer les comités dans tous les villages, de mettre en place des structures dans les communes où il y a une défaillance et de se réunir régulièrement. Je pense que c’est la seule façon de faire passer l’information. Et c’est la seule façon de signaler que vous êtes une structure du parti qui vit.
On le mesure à travers les réunions statutaires qui sont obligatoires. Egalement, il faut œuvrer à rester en partenariat avec les partis amis. Je pense aujourd’hui, aucun parti ne peut dire, seul je peux gagner une élection quelle qu’elle soit. C’est important d’avoir les partenaires avec lesquels nous partageons la même vision, de la gestion communale, locale et nationale. C’est important, c’est ce travail qu’il faille faire pour que le parti ne soit pas surpris. Les élections sont annoncées pour 2013, mais à quelle date, nous ne connaissons pas, nous ne savons pas les conditions dans lesquelles vont se tenir ces élections. Donc, chacun doit rester vigilent et se préparer pour participer utilement aux élections qui vont venir.
Propos recueillis par B.S