Session d’avril de l’Assemblée nationale : Le projet de révision constitutionnelle et la loi d’entente en ligne de mire

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Cette session examinera une soixantaine de projets et propositions de lois qui intéressent aujourd’hui la vie de la Nation

Le top départ de la session ordinaire d’avril de l’Assemblée nationale a été donné lundi après-midi par le président de l’Institution, Issiaka Sidibé. Cette session doit durer 90 jours pour une soixantaine de projets et propositions de lois sont inscrits au programme.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, des membres du gouvernement, des présidents des Institutions de la République, des représentants du corps diplomatique, de la hiérarchie militaire et de nombreuses autres personnalités.

A l’entame de son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée nationale a d’abord fait observer une minute de silence en la mémoire de toutes les victimes des événements dramatiques, rappelant que notre pays vit des moments extrêmement difficiles sur le plan sécuritaire. A ce propos, Issiaka Sidibé est revenu sur les récents événements de Dioura, d’Ogossagou, de Boulkessi, de Siby, du camp de Koulikoro, etc.

A tous les ennemis de la paix, à tous ces terroristes dissimulés sous le manteau de la religion, Issiaka Sidibé a rappelé que notre pays est une vaillante nation depuis la nuit des temps, une nation qui ne recule jamais devant l’adversité et qui a toujours su surmonter les épreuves les plus difficiles. « En tout état de cause, l’Assemblée nationale condamne fermement toutes ces violences gratuites destinées uniquement à gâcher les efforts de paix et de réconciliation déployés par le Mali », a martelé le président de l’Institution parlementaire. Il a félicité le Chef de l’Etat et le Gouvernement pour les mesures supplémentaires de sécurité adoptées à la suite de ces actes crapuleux ainsi que les changements effectués au sein de la hiérarchie militaire. Assurant les FAMa du soutien de l’Assemblée nationale, il a exhorté nos forces armées à être dorénavant plus alertes, à redoubler de vigilance et de discipline.

Par ailleurs, selon le président du Parlement, les Maliens sont de plus en plus angoissés par l’accointance alarmante entre la religion et la politique dans notre pays. à ce sujet, il a mentionné l’épisode de l’appui apporté par le gouvernement à l’organisation de la cérémonie de prières pour le pays, initiée par certains religieux, le 10 février dernier, au stade du 26 Mars. Il est donc urgent, a proposé Issiaka Sidibé, que des correctifs adéquats soient envisagés sur ce plan en vue de restaurer convenablement l’autorité de l’Etat, fortifier nos institutions et redéfinir le rôle des acteurs sociaux.

Toujours selon le député élu à Koulikoro, depuis un certain temps, les pouvoirs publics font face à une série de revendications syndicales et à de nombreuses grèves. Il serait bienséant que les demandes corporatistes ou sociales tiennent véritablement compte de deux paramètres majeurs : d’une part, les capacités réelles de l’Etat à les satisfaire et d’autre part, les séquelles des mouvements sociaux sur la vie de notre nation. « Nul ne doit se sentir si fort pour tenter d’entraver le fonctionnement normal de l’Etat » a-t-il insisté.

Sur le même registre, Issaka Sidibé dira qu’aujourd’hui, la situation de l’école est déplorable, voire alarmante. Ainsi, il a regretté que depuis plusieurs semaines, les établissements d’enseignement fondamental et secondaire, du public comme du privé, soient paralysés par des grèves intempestives, au risque de compromettre dangereusement l’année scolaire. « Il faut y remédier de toute urgence pour que les enfants reprennent sereinement le chemin de l’école ! J’en appelle au patriotisme de tous les enseignants et des autres acteurs de l’éducation, afin que cette crise scolaire soit enfin derrière nous, à jamais » a invité le président de l’Assemblée nationale.

Sur un tout autre plan, il a félicité le président de la République pour les initiatives heureuses qu’il a prises dans le cadre de la décrispation du climat politique. L’Institution parlementaire, a assuré son président, est totalement en phase avec le Chef de l’Etat pour l’instauration d’un dialogue constructif et fructueux avec tous les acteurs de la scène politique nationale. « En retour, l’engagement total des acteurs concernés serait plus que nécessaire pour affronter durablement les défis communs de l’heure  qui ont pour noms : paix et réconciliation nationale, réussite des réformes politiques et institutionnelles, amélioration des conditions de vie des populations », a souligné l’honorable Issiaka Sidibé.

Outre plusieurs projets de loi, cette session se prononcera certainement sur le projet de loi de révision constitutionnelle en préparation qui devrait être soumise très prochainement à l’Assemblée nationale. « Ce projet de loi ainsi que tous les autres textes prévus dans le cadre des réformes institutionnelles et politiques devront faire l’objet de la plus grande attention de notre part » a indiqué le président de l’Assemblée Nationale.

Il a mis également l’accent sur le projet de loi d’entente nationale pour lequel tous les regards sont tournés vers l’Assemblée nationale, en raison de sa sensibilité et du rôle crucial qu’il est appelé à incarner dans la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale.

Seydou Diamoutene

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