Série de coups d’Etat en Afrique : Ses dirigeants sont-ils mûrs?

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L’abolition de l’esclavage en Europe et en Amérique et la proclamation par l’occident de l’indépendance des Etats africains dans les années 1957 à 1960 annonçaient le début d’une nouvelle vie politique, économique et sociale meilleure et radieuse pour certains africains. Mais en réalité, dit-on, certains Etats du continent n’étaient pas mûrs pour accéder à la souveraineté nationale.

Faut-il le signaler au passage, certains responsables qui croyaient avoir atteint la maturité ont poussé leur pays respectif vers l’indépendance. Comme il fallait s’y attendre, dès les premières heures, la mauvaise gestion des affaires publiques et le désir de s’éterniser au pouvoir ou parfois le tripatouillage constitutionnel des dirigeants ont abouti à des dimensions particulières (soulèvement populaire ou coup d’Etat).

C’est un phénomène qui devient aujourd’hui un modèle en Afrique. La plupart des cas sont liés à des situations politico-socio-économiques souvent même ethniques dans certains pays. Depuis 1963, c’est-à-dire au lendemain de l’indépendance de plusieurs Etats africains à nos jours, le continent noir voit toujours son histoire endolorir. Les coups d’Etat, guerres civiles ou conflits ethniques ne font que ralentir le processus de son développement.

Cette situation peut être due à plusieurs aspects : le tripatouillage constitutionnel par les présidents en exercice ou l’incapacité du régime face aux problèmes brûlants du pays. Le coup d’Etat perpétré par Gnassingbé Eyadema en 1963 contre Sylvanus Olympio au Togo fut le premier du genre après les indépendances. Le même vent violent a soufflé à travers l’Afrique.

Le coup d’Etat du colonel Moussa Traoré contre le régime socialiste de Modibo Kéita en 1968 au Mali en Afrique de l’ouest, de Gaafar Nimeïry contre Ismaïl Azhari en 1969 au Soudan en Afrique orientale, de Zine El Abidine Ben Ali contre Habib Bourguiba en 1987 en Tunisie au Maghreb et celui de Jean Bédel Bokassa contre David Dacko au centre Afrique en 1966 constituent une illustration.

Pourtant dans une résolution prise à Alger, l’Union africaine avait décidé de ne plus tolérer la prise du pouvoir par les armes. Cette résolution ne fut qu’un gaspillage des salives des initiateurs. Déjà en un demi-siècle, l’Afrique est le seul continent au monde à connaitre plus de 78 renversements la plupart perpétrés par des militaires. S’ajoutent les guerres civiles (tribales ou ethniques) et les tentatives de coup d’Etat échouées.

Toutefois, certains de ces tristes évènements s’inscrivaient dans l’optique de l’instauration de la démocratie ou son redressement. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où l’on parle de la globalisation ou de la mondialisation. Alors qu’est-ce qui fait que l’Afrique échoue sa démocratie? N’est-elle pas encore mûre pour amorcer sa voie de la démocratie?

Ainsi a-t-on l’habitude de dire que la démocratie : c’est quand les titulaires du pouvoir acceptent de quitter leurs fonctions après avoir perdu les élections. Car, sans les élections libres et concurrentielles, il n’y pas de démocratie.

Bréhima Coulibaly

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