Selon la ceni… Le processus électoral a franchi le seuil de l’illégalité

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Quoi que dépourvue de la plénitude de ses moyens de contrôle du processus électoral, la CENI reste vigilante et continue de veiller au grain autant que faire se peut. C’est le principal enseignement qu’on peut tirer des échanges que son président, Mamadou Diamoutani, a eus avec la presse, la semaine dernière, en vue de tirer la sonnette d’alarme sur les violations de la loi par l’administration électorale.

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Mamadou Diamoutani

Dépourvue de ses 785 démembrements en veilleuse pour des contraintes budgétaires, la CENI n’est point disposée de Mamadou Diamoutani  n’est point disposée à baisser la garde et compte jouer pleinement sa partition dans le processus électoral – une des deux priorités de la transition politique enclenchée depuis le retour à l’ordre constitutionnel. Cet engagement a été réaffirmé, mercredi, à la faveur d’une rencontre où le président de l’institution de supervision des élections s’est à peine embarrassé d’euphémisme en prenant à partie le ministère de l’Administration Territoriale pour certains écarts vis-à-vis de la loi électorale encore en vigueur au Mali. Après un compromis autour d’une suspension des activités des démembres de la CENI, les deux parties arriveront difficilement à accorder leurs violons sur un report de la révision des listes électorales. Et pour cause : cette option unilatéralement décidée par le MATCL est en flagrante contradiction avec les dispositions légales en vertu desquelles les opérations de révision des listes se déroulent chaque année du 1er Octobre au 31 Décembre dans toutes les circonscriptions électorales du Mali. Lesdites opérations visent en effet une mise à jour annuelle des listes en vue de la prie en compte des cas de décès ; des changements de domicile électoral et d’inscription de nouveaux électeurs, entre autres.

Le Ministère de l’Administration Territorial ne manque pas d’arguments pour renoncer à la révision des listes, au regard notamment d’un contexte marqué par l’occupation des deux tiers du territoire national et de revendications de plus en plus pressantes quant à l’audit du fichier électoral en vigueur. Toutefois, ces arguments, aux yeux de la CENI et de son président, ne paraissent pas assez solides pour tolérer une escalade jusqu’au Rubicon de l’illégalité. D’autant plus que la loi autorise également une ouverture et une marge de manœuvre par la possibilité d’une révision exceptionnelle, point n’est besoin de verser dans la violation de la loi au détour du contexte, a tacitement soutenu le président Diamioutani, pour la circonstance.

La Commission Electorale Nationale Indépendante ne s’est par ailleurs pas contenté d’une dénonciation publique de la dérive vers laquelle tend le processus de la transition. Son président a confié également avoir officiellement saisi le Premier Ministre d’un vice apparemment consommé car les démembrements de l’administration électorale ont longtemps reçu instruction du Ministre Sinko Coulibaly  pour suspendre les opérations de révision des listes électorales dans les circonscriptions respectives.

Tout en le constatant, le président de la CENI estime qu’il est du devoir de son organe de dénoncer la mesure, en vertu notamment de ses attributions et prérogatives légales de veille sur l’ensemble des étapes du processus électoral au Mali.

M. Diamoutnai a par ailleurs profité des échanges avec la presse pour lever toute équivoque sur les tentatives de manipulation des opérations électorales que certaines rumeurs ont véhiculé au lendemain de la chute du régime d’ATT.

A.Keïta

 

 

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1 commentaire

  1. Ce president de la CENI veut juste qu’on lui donne une autre chance de gaspiller des milliards.

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