Ce renouvellement qui a consacré la victoire sans bataille du clan du vieux briscard Soumaila TAMBE a permis aux observateurs de se faire une idée de la profondeur de la crise qui secoue le parti des tisserands et de comprendre les enjeux pour lesquels les amis d’hier ne veulent plus se sentir aujourd’hui.
Visiblement les dés étaient pipés dès l’ouverture des travaux. La tentative de faire une liste consensuelle au nom de l’unité du parti échouera car la majorité des délégués acquis au clan TAMBE imposera le vote à main levée poste par poste.
En réaction, le camp adverse drivé par le secrétaire général sortant M. Léopold DIARRA a vidé la salle. Résultat, TAMBE et ses hommes n’avaient qu’à satisfaire aux rituels pour la mise en place du bureau qui présidera désormais aux destinées du parti dans la commune urbaine de Ségou.
La majorité a triomphé, mais que restera du RPM après les partants? Pourquoi n’a-t-on pas privilégié le consensus comme souhaité par la majorité silencieuse des militants anonymes? À qui le prochain tour ?
Des supputations vont bon train pour trouver des éléments de réponses à ces différentes questions. Selon des sources bien renseignées, on savait depuis la veille que les choses ne seraient pas faciles pour des raisons évidentes :
Le Clan défendeur, celui du secrétaire général sortant Léopold DIARRA a profité du moratoire pour démarcher les militants et était parvenu à rallier à sa cause une masse critique de délégués qui lui assureraient la victoire en cas de vote à bulletin secret. A l’opposé, se trouve le camp TAMBE déterminé à faire la différence quel que soit le prix. Ici la stratégie repose sur le vote à main levée et l’opposition à toute idée de liste consensuelle. La suite est connue.
Mais qu’est ce qui justifie cette posture quand on sait que les deux listes se chevauchent à plus de 90%. C’est la politique répond un vétéran du parti. TAMBE selon lui joue son jubilé politique et veut pour cette occasion maitriser les reines du parti au pouvoir et supposé donner le futur maire de la commune urbaine de Ségou. En qualité de secrétaire général de la sous-section stratégique de la commune de Ségou, M. TAMBE prendra une longueur d’onde sur ses rivaux pour le reste du processus électoral. En plus de cet intérêt particulier, M. TAMBE serait la tête de pont des forces qui veulent contrôler le parti depuis la périphérie jusqu’au au niveau national. Parmi ces forces se comptent des élus en postes et qui veulent rempiler. Ces derniers disposant d’assises financières solides seraient prêts à tout pour atteindre leurs objectifs. Quitte à ce que les frelons chassent les vraies abeilles de la ruche comme ce fut le cas au parti Adema après la victoire. Doublement motivé, M. TAMBE n’aurait en aucune manière laissé filer entre ses doigts cette ultime occasion de réaliser des rêves plus vieux que le RPM, conclut notre interlocuteur.
Ceux qui ont vidé la salle constituaient à peu près 45% des délégués. Doit-on cracher sur cette force ? Le risque est grand, reconnaissent certains gagnants qui pensent qu’il faut rapidement ouvrir les négociations pour ramener les autres camarades au bercail. Une opération qui pourrait difficilement réussir à cause des réserves formulées et surtout de la détermination de certains ténors du parti à faire payer à També son audace.
Mais jusqu’ où s’arrêteront les tenants de la rénovation ? La prochaine cible porterait sur le poste de secrétaire général de la section attestent des sources proches du dossier qui précisent que le vieux professeur devrait se contenter de son poste de député et de faire ses valises au profit d’un jeune présomptueux. Reste à savoir si le général Bolitié va se laisser faire.
Bouba