La une de l’actualité de la semaine à Gao fut l’intervention du président IBK lors de l’audience qu’il a accordée aux représentants locaux de la majorité présidentielle à Ségou. Maniant divinement l’art de la parabole, Ibrahim Boubacar Keïta, que la critique la plus pointue présente comme l’homme d’Etat au Sud du Sahara qui, après Léopold Sédar Senghor, possède l’usage le plus élaboré de la langue française, a fait un sermon historique à la majorité présidentielle, en général et au RPM, en particulier.
S’adressant aux leaders du RPM, engagés dans une lutte sans merci de positionnement, le Président IBK, les a exhortés à la retenue. S’agissant de la gestion de l’adhésion populaire de militants de différents bords politiques vers le RPM, et les tiraillements que cette migration provoque, IBK a demandé aux cadres du RPM de ne pas avoir peur. «Sachez-vous ouvrir! Acceptez l’adhésion des autres. Ce n’est pas une histoire de club, ni de clan, mais celle du pays» a-t-il lancé.
Il n’en fallait pas plus pour que l’information prenne l’allure d’une onde tellurique à Gao, où justement le parti du Président de la République est dévasté, à cause de la gestion de nouveaux adhérents au Parti.
Le discours de Ségou devant la majorité présidentielle fait écho à la visite, entreprise par le collectif des sous-sections de Gao (qui n’a pas encore sa section), du 16 au 29 novembre, pour appeler le RPM, à travers le Dr Boulkassoum Haidara, Président par intérim, Bocari Tréta, Secrétaire Général, l’Honorable Moussa Timbiné, Président du Groupe parlementaire RPM et le ministre Mahamane Baby, leader de la jeunesse RPM, tout à tour rencontrés, afin qu’ils s’impliquent et impliquent le Président IBK, s’il le faut, pour régler la crise du RPM à Gao.
A l’origine, dans la foulée du renouvellement des organes du RPM à Gao, la crise du RPM a transparu du refus obstiné de deux fils emblématiques de la Cité des Askias, Abdoulaye Idrissa Maiga et Malick Alhousseini, à s’accepter et se tolérer au sein de la même formation. Bien introduit cependant qui pourra remonter le fil du différend entre ces deux ressortissants de Gao. L’on sait que le tempérament des deux personnalités, boosté par un parcours atypique, porté par des ambitions personnelles à l’aune de la région, ont fini par rendre le terroir exigu pour leur besoin d’expression et d’épanouissement.
Abdoulaye Idrissa Maiga, l’ainé, Ingénieur du Génie civil, du prestigieux IPR de Katibougou, est révélé à l’audience nationale et internationale, en 2013, à la faveur de sa nomination comme Directeur de campagne du candidat IBK, après une hibernation administrative de près de vingt ans, à la Direction de l’Elevage et au projet Mali Nord-Est, de laquelle toutefois même ses plus vifs opposants lui savent gré d’une déontologie à toute épreuve et d’une rare hauteur de l’éthique managériale.
Malick Alhousseini, Ingénieur des Sciences Appliquées, de la non moins prestigieuse ENI – ABT, est repéré par des «chasseurs de tête» à sa sortie fraiche de l’école, entame une activité d’expert dans le système des Nations-Unies, entre Lausanne et Ouaga, avant d’entrer au pays comme Directeur National de l’Hydraulique. S’ensuit une fulgurante ascension comme Secrétaire Général du puissant ministère de l’Equipement et des transports et ministre délégué à la décentralisation. Il a dirigé de grands travaux d’embellissement et de désengorgement de Bamako.
Si le premier croit qu’il est le maître d’ouvrage de la victoire plébiscite d’IBK et l’élection de trois députés RPM dans la circonscription électorale de Gao, au regard de faits intangibles, le second réplique, qu’en tant qu’élu et chef coutumier de l’ilot de Bagoundié (commune de Gounzoureye), il est l’architecte du score d’IBK dans le cercle et surtout de l’élection des députés, statistiques à l’appui.
Mais ce n’est pas tant la position figée des protagonistes que l’émergence, entre temps, d’affidés, mal inspirés et d’une culture assez limitée, qui trouvèrent dans cette guerre de Titans, un terreau fertile à leurs ambitions. L’exclusion et la stigmatisation, charriés par des discours populistes, ont eu cours à Gao, lorsque des cadres politiques, dont des députés, élus de la Nation, ont pu opposer à des militants le hasard de leur naissance, somme toute malienne, leur parcours administratif, reconnus par le Mali, comme handicaps à l’exercice de leur droit civique au RPM à Gao, cité violée et meurtrie, qui, quelques mois plus tôt, s’arc-boutait de toutes ses forces au fleuve Niger, pour rester malienne. Comble de l’ironie!
La situation du RPM est tragique, mais pas désespérée. Abdoulaye Idrissa Maiga et Malick Alhousseini sont interpellés, eux qui aiment trouver la muse de leur action publique, l’un en Jean Jaurès, l’autre en Emile Zola; l’un garant par procuration du Président de la République, en sa qualité de ministre de l’Administration Territoriale, de l’exercice du droit civique et l’autre ancien ministre de la république, à se démarquer des discours et comportements d’exclusion, de haine. Le Mali n’a pas besoin de ca. Gao non plus.
Les responsable du cadre de concertation des sous-sections, réunis ce samedi au siège du parti, à Gao, ont abondamment commenté le discours du Président de la république, souhaitant qu’il augure des meilleures perspectives pour le RPM, appelant notamment le ministre de l’Administration Territoriale et son frère, l’ancien ministre Malick Alhousseini, à faire preuve d’humilité, mettant en avant leur ambitions d’homme d’Etat, pour se rencontrer, faire la paix, sauter dans le même avion, pour venir mettre en place une section RPM consensuelle, à même de porter haut les ambitions du parti à l’occasion des consultations électorales prochaines.
La gageure est de taille, mais pas insurmontable. Le RPM, affaibli, est en proie à la déstabilisation à l’interne, entreprise par des hommes mis en mission par ceux-là même qui, candidats malheureux de l’élection législative de 2013, ne pardonnent ni à Abdoulaye Idrissa Maiga la stratégie par laquelle il les expurgea de l’hémicycle, ni à Malick Alhousseini, d’avoir assuré la victoire à cet effet du score du RPM, par la mobilisation, sans pareille, de ses électeurs de Bagoundié et du Barbando.
En tout état de cause, le Président par intérim du parti, Boulkassoum Haidara et le Secrétaire Général, Bocari Tréta, ont l’occasion, le soutien le plus explicite, à travers cette intervention du Président de la République, pour redorer le blason du RPM à Gao. A prendre ou à laisser.
Salam Maiga, correspondance particulière depuis Gao
“Ibrahim Boubacar Keïta, que la critique la plus pointue présente comme l’homme d’Etat au Sud du Sahara qui, après Léopold Sédar Senghor, possède l’usage le plus élaboré de la langue française”.
On ne peut pas avoir une langue plus mielleuse.
Sauf que quand IBK parle français, on a de la peine à comprendre une seule phrase et que ses discours sont toujours creux.
Bref, les nuls sont toujours pédants et les opportunistes comme vous, journaliste sont toujours entrain de serrer la pompe aux dirigeants pour avoir votre pitance.
Va comprendre de son discours ce que tu veux. C’est toi qui confond éloquence et élocution. Ceux qui le connaissent savent qu’un accident a touché sa langue et les conséquences transparaissent sur son élocution, mais tu ne peux trouver, comme lui, le mot qu’il veut pour un fait donné, la phrase pour décrire une situation, la syntaxe pour être agréable et la grammaire pour être docte.
Au demeurant, même la Bible peut être qualifiée de “foutaise” par ceux-là qui n’en veulent pas. Par ailleurs, on ne “serre” pas les pompes, on les cire.
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