La « cité des Askia » compte 7 sous-sections : Intillit, Inchawach et Tilemsi considérés comme des communes sans problème ; mais aussi, les sous-sections de Gounzoureye, de Gabero, de la commune urbaine de Gao et la sous-section de Soni.
Mais le problème, c’est que chaque commune de Gao s’est présentée, à cette conférence de section, avec 2 sous-sections. Or, chaque commune doit être représentée par une seule sous-section. Avec, à la clé, deux tendances prêtes à s’affronter : la tendance de Malick Alhousséïni Maïga, un transfuge du PDES (Parti pour le Développement Economique et la Solidarité), et celle d’Abdoulaye Idrissa Maïga, secrétaire général du RPM et non moins ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation.
Selon nos informations, les trois sous-sections qui n’avaient pas été supervisées par la mission, dépêchée à Gao par le Bureau Politique National du RPM) serait celles favorables au ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. De l’avis de l’écrasante majorité des délégués, le bureau de la section qu’il dirigeait ne sera pas reconduit à l’issue de cette conférence de section. D’où les manœuvres entreprises par ses hommes de main sur place. Au rang de ceux-ci, on cite le nom de Me Baber Gano, membre du Bureau Politique National (BPN) du parti et, de surcroît, chef de la mission de supervision de la conférence de section.
LE SECRETAIRE GENERAL DU RPM ET Me BABER GANO INDEXES
Samedi 15 février, 11h : la délégation de Bamako, avec à sa tête Me Baber Gano, entre dans la salle bondée de monde. Sentant que l’écrasante majorité des délégués des sous-sections était défavorable à son « candidat », Me Gano déplore, à la surprise générale, le « nombre élevé de délégués dehors ». Avant d’ajouter que « sa sécurité est menacée ». Du coup, il convoque le secrétaire administratif de la section, le député Ag Issa et le secrétaire politique du parti à son hôtel, en lieu et place du siège du parti. Ils sont rejoints, plus tard, par Ousmane Ag Rhissa, ancien ministre de l’Environnement et de l’Assainissement et de l’Environnement sous le gouvernement Tatam Ly.
C’est là, que les discussions ont tourné court. Notamment, autour du contrôle des mandats, chose que la tendance Abdoulaye Idrissa
Maïga n’apprécie pas. Visiblement. Face à l’insistance de la tendance Malick Alhousséïni Maïga de tenir la conférence de section, favorable à son bureau, Me Gano demande à s’entretenir avec la direction du parti à Bamako.
La suite, on la connaît. De retour dans la salle, aux environs de 15 heures, Me Gano et le secrétaire général du RPM décident de reporter, sine die, la conférence de section de Gao. Et, circonstance aggravante, sans demander l’avis des 7 secrétaires généraux de Gao, présents dans la salle.
Comment une mission de supervision, censée être neutre, peut-elle se substituer à la conférence ? s’interrogent-ils. Alors que son rôle est de rendre compte à la direction du parti à travers un rapport de mission. Sur ce point, les textes du RPM sont clairs : la conférence de section est souveraine. Et l’article 12 du règlement intérieur du parti de préciser, que la conférence de section peut délibérer, dès lors que la moitié des sous-sections est représentée. Ce qui est loin d’être le cas.
Pour les délégués, c’est Me Gano qui a pris la conférence de section de Gao en otage. Car, le bureau de son candidat, la tendance Abdoulaye Idrissa Maïga, courait droit à l’échec. Ils dénoncent, aussi, la complicité du député Ag Issa qui, selon eux, a validé les 3 sous-sections proches d’Abdoulaye Idrissa Maïga. Trois sous-sections non reconnues par le Bureau Politique National du RPM.
Préparée depuis novembre 2014, la conférence de section de Gao a fini en eau de boudin, 4 heures seulement après son ouverture. Assis à la porte de la salle, un vieillard de Gao résume ainsi la scène : « c’est un duel entre celui qui n’a pas de pouvoir, mais qui draine les électeurs et celui qui a le pouvoir, mais qui n’a aucun électeur à ses côtés ».En clair, le pot de terre contre le pot de fer.
Nous y reviendrons !
Oumar Babi