Rien ne va plus au sein de la section III du Rassemblement pour le Mali (RPM). Et pour cause, une guerre de clochers, oppose les barrons de cette circonscription électorale. Au centre de cette querelle mesquine, le nom de l’ancien secrétaire général de la dite section, Bréhima Bomboté, est cité. Suspendu par la majorité écrasante des membres de la section (30 membres contre 03) à l’occasion de l’assemblée ordinaire du 08 février 2014, l’ancien député de la commune III sous la législature de 2002-2007, a été remplacé par Alassane Dramé qui assure l’intérim du poste de secrétaire général. Devant cette situation, Bréhima Bomboté, au lieu de faire preuve de maturité politique, n’a trouvé autre moyen que de se faire justice en entreprenant des actions dans le seul but de ternir l’image du parti.
Depuis sa suspension, il s’est saisi des clés du siège, interdisant aux membres du parti, d’organiser les activités politiques. Pour ce faire, il a fait recruter des loubards pour surveiller le domaine. Selon des témoignages, cette action est soutenue par l’honorable Kalilou Ouattara qui serait à la mercie du déchu secrétaire général. En réalité, ce qui se passe, aujourd’hui, au sein de la section III RPM, n’est autre que le reflet du clanisme qui sévit au niveau du Bureau politique National du parti.
A en croire certains acteurs concernés, cette agitation vise à vilipender le secrétaire général du parti, Bocari Tréta, à qui on veut porter le chapeau de la suspension de Bréhima Bomboté. Or, il se trouve que la sœur de la présidente par intérim du RPM, Mme Wagué Astou N’Diaye, a été désignée par le clan Bomboté comme la présidente du Mouvement des femmes de la section III. Cette désignation organisée en catimini confirme le bicéphalisme au sein de cette circonscription.
Que s’est-il réellement passé ?
Cet exercice évoque les raisons qui ont occasionné la volonté de la suspension de Bomboté. Aux dires du secrétaire général du Mouvement des jeunes de la section, Me Daha Keita, tout est parti de la conférence nationale de 2010, tenue au Cres de Badalabougou. Au cours de ces assises, il avait été instruit à toutes les sections, de favoriser les conditions pour le retour des militants qui, pour des raisons diverses, avaient quitté le parti. Cette recommandation, en son temps, avait été respectée par toutes les sections nationales sauf celle de la commune III. La raison était simple puisque Bomboté et acolytes qui cherchaient à avoir la main mise sur le bureau, ne regardaient pas dans la même direction que les membres du parti.
Depuis lors, des dissensions internes ont commencé et se maintiendront jusqu’à la tenue des présidentielles où les trois millions de FCFA alloués pour la campagne, ont été gérés par Bomboté sans justification malgré l’opposition de la majorité des membres du bureau. Le même scénario s’est reproduit pendant les législatives par rapport aux 11,5 millions de FCFA.
Devant cette instrumentalisation du parti pour des fins personnelles, il a donc été décidé de rompre avec Bomboté. Selon Daha Keita, Bomboté n’a obtenu pour le parti que de piètres résultats lors des deux échéances au niveau de sa base (N’Tomikorobougou). Aujourd’hui, Bomboté a opté pour la stratégie de la division pour mieux régner. Pour ce faire, Mamadou Coulibaly a été chargé de diviser la jeunesse tandis que Sirantou Diallo avait pour tâche de détruire le Mouvement des femmes. Il s’agit pour cette dernière de détourner le bureau piloté par Yayi Mariko. Comme si cela ne suffisait pas, Mr Niakaté a eu pour mission de vilipender les cadres de la section.
Les ambitions personnelles de Bomboté
Bien qu’il soit déposé par 10 des 13 sous sections de la circonscription, l’ex député est décidé à convoiter le poste de Maire central de Bamako, d’où la raison pour lui de s’accrocher au poste de secrétaire général de la section. C’est dire que tous ces agissements, visent à repositionner Bomboté pour les communales. A qui profite donc la division ? Se basant sur des ténors au sein du Bureau politique national, Bomboté ambitionne non seulement de détruire Bocary Tréta qui a été toujours son ennemi juré, mais de créer la zizanie au sein parti.
Au regard de tout ce qui précède, il revient au Bureau politique national de prendre ses responsabilités. Si les cadres du RPM ne veulent pas cautionner la partition du parti, ils doivent tout faire pour soustraire les médiocres et mauvaises graines de la famille. Il suffit de rappeler Bomboté à l’ordre. Cependant, il faut noter que si cette affaire est gérée par laxisme, elle pourrait avoir des conséquences fâcheuses. Car, dans d’autres sections, la même situation pourrait survenir. En attendant la décision du Bureau politique national, c’est la descente aux enfers au sein de la section III. Aux abois, les militants du RPM de cette section, ont intérêt à songer à la première valeur du parti qui est «l’esprit du rassemblement ».
Jean GOÏTA
Cet article est tendancieux et veut répondre à celui paru sous le titre de “Le MNLA de la commune III”
Comments are closed.