Le secrétaire général du RPM aux abois !

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Le secrétaire général du RPM aux abois !

En accusant, sans  preuve,  Soumaïla Cissé, alors président de la Commission de l’UEMOA,  de vouloir transférer 27 milliards CFA d’un compte de la BCEAO à son compte personnel d’ECOBANK, Dr Bocari Tréta, secrétaire général du RPM (Rassemblement Pour le Mali), voudrait – au-delà des démentis produits par les uns et les autres –  faire d’une pierre, deux coups. Mais  ce qu’il considérait, entre ses mains, comme une « arme de destruction massive » contre le chef de file de l’opposition s’est révélée comme  une « arme de distraction massive ». Un pétard mouillé.

Ce n’est plus un secret : entre le président du RPM, Mr Ibrahim Boubacar Keïta, aujourd’hui président de la Rue publique et son secrétaire général, Dr Bocari Tréta, rien ne va plus. Du moins, depuis la veille du premier tour de l’élection présidentielle de juillet 2013.

 

Les griefs d’IBK contre Tréta

 

Quelques semaines auparavant, le candidat IBK aurait appris par ses proches, que son secrétaire général s’apprêterait à rejoindre les rangs de l’URD (Union pour la République et la Démocratie), dont le candidat n’est autre qu’un certain Soumaïla Cissé. Car, pour Dr Bocari Tréta, dit-on, les « cairotes », pardon les carottes étaient cuites pour IBK : il ne sera pas élu président de la Rue publique.

Sitôt informé, IBK aurait – du moins selon nos sources – appelé son secrétaire général pour lui faire remonter les bretelles. Avant de conclure, dans un accès de colère : « tu m’as trahi, moi et tous les autres camarades qui comptaient sur toi ! Mais saches que Dieu ne dort pas ».

Certes, le transfuge de Dr Bocari Tréta à l’URD n’a plus eu lieu. Il est resté secrétaire général du RPM. Mais depuis, il semble avoir perdu la confiance d’IBK. Lequel aurait avoué, à ses proches, qu’il le gardera au RPM, au regard du long et difficile parcours politique qu’ils ont  fait ensemble. Mais, aurait-il ajouté, qu’il ne lui ferait plus confiance. Mieux, il peut occuper un poste ministériel ; mais il ne le nommera jamais Premier ministre.

 

Neutraliser Soumaïla Cissé pour reconquérir  la confiance d’IBK

 

En se servant des allégations de notre « con-frère », l’observateur du Sénégal, contre Soumaïla Cissé, Dr Bocari Tréta entendait, d’une part, cloué le bec au chef de file de l’opposition. Qui n’entend pas se taire face aux dérives du régime IBK.

Trois seulement après son accession au pouvoir, la Rue publique a été secouée par plusieurs scandales, dont les plus illustres sont : la sulfureuse affaire des équipements militaires, celle du Boeing présidentiel qui a fait voler en éclats le gouvernement Mara et le scandale de l’engrais dit frelaté avec, comme ministre de tutelle, Dr Bocari Tréta, ministre du Développement Rural à l’époque des faits. Des scandales et affaires devant lesquels l’opposition refuse de croiser les bras, de se taire.

En accusant Soumaïla Cissé de tremper dans cette affaire des 27 milliards CFA, démentie tour à tour par le directeur de la BCEAO-Mali  et le deuxième conseiller de l’ambassade de France à Bamako, le secrétaire général du RPM entendait, d’autre part, enterrer  ses « liens suspicieux » avec le leader de l’URD. Et, du coup, raffermir davantage ses relations avec IBK. Surtout, au moment où la presse privée…… de presse annonce à longueur de page un remaniement ministériel imminent.

 

L’espoir brisé du  Dr Bocari Tréta

 

Or, le vœu pieux du secrétaire général du RPM, soutenu par une frange importante du parti, c’est de succéder à Mr Modibo Keïta, l’actuel chef du gouvernement. Pour y arriver, tous les moyens sont bons. A en croire nos sources, généralement bien informées, IBK aurait été clair à ce sujet : il pourrait le nommer à d’autres postes ; mais jamais, il ne le nommera chef du gouvernement. Récemment, il était soupçonné d’être derrière la cabale contre l’actuel Premier ministre en vue de prendre sa place. C’est suite à cette affaire, qui a défrayé la chronique, qu’il a été débarqué du gouvernement.

Entendu, dit-on,  par le juge du Pôle Economique et Financier, dans le cadre du dossier dit de l’engrais frelaté, Dr Bocari Tréta est depuis dans l’œil du cyclone. « C’était un avertissement et il a intérêt à se tenir à carreau, sinon ! », avertit notre source.

Reconquérir la confiance perdue d’IBK, d’une part, et, d’autre part s’ériger comme son défenseur devant l’éternel, en vue de sa prochaine nomination au poste de Premier ministre…. Tels sont, entre autres, les objectifs visés par le secrétaire général du RPM dans sa sortie médiatique contre le chef de file de l’opposition.

Mais  contre toute attente, elle a produit l’effet contraire. Aux dernières nouvelles, le président de la Rue publique aurait qualifié ses accusations d’ « abjectes ». Au sein de l’opinion publique nationale et internationale, la colère le dispute à l’indignation. Parmi les présidents des commissions qui se sont succédé à la tête de l’UEMOA, Mr Soumaïla Cissé est l’un des rares à  pouvoir se targuer d’un bilan aussi honorable. Sous les deux mandats de Soumaïla Cissé à la tête de l’UEMOA,  l’organisation sous régionale a injecté dans notre pays la bagatelle de 113 milliards CFA. Notamment, dans les infrastructures. Au rang de celles-ci, l’axe routier reliant le Mali à la Côte-d’Ivoire, via Sikasso ; celui reliant le Mali au Burkina Faso. Sans compter les interconnexions et les postes frontières. Dans le domaine agricole, un investissement de 11 milliards CFA a été consenti dans la zone office du Niger. Une centrale électrique de 60 mégawatts a été, aussi, financé. Afin de suppléer à la crise énergétique, dont les populations sont victimes. Le tout pour un coût global de 20 milliards CFA…… La liste des réalisations de l’UEMOA, sous Soumaïla Cissé, est loin d’être exhaustive.

En se faisant l’écho des allégations de notre « con-frère » sénégalais, le secrétaire général du RPM vient de se tirer une balle dans le pied. Et sa carrière politique s’annonce, désormais, en pointillés.

Oumar Babi

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