La tenue très prochaine du référendum continue d’alimenter le débat entre les partis politiques de la majorité et de l’opposition. En effet, le secrétaire à la communication de l’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba), Me Abdoulaye Sidibé a livré, le samedi 10 juin, au siège du parti, son analyse sur la question.
Selon lui, l’adoption du projet de révision constitutionnelle par 111 députés de la majorité prouve que ces élus sont à la solde du « prince ». En procédant ainsi, ils viennent de franchir le Rubicon, et ce, pour cause : « La loi fondamentale, manifestation de la volonté populaire, vient d’être agressée, transgressée et malmenée par ceux-là qui ont, pourtant, la charge de la protéger ».
À le croire, le point surprenant dans tout le processus c’est la volonté effrénée de l’initiateur qui se résume à la jouissance du pouvoir pour mieux se mouvoir, « pour arriver à cette fin, peu importe, l’essentiel est que le goût et les vœux du prince du jour soient satisfaits même si cela passe par des justificatifs les plus incongrus. Estimant trouver la parade, il est évoqué que cette révision serait exigée par les accords dits d’Alger », a-t-il ajouté.
Pourtant, dit-il, la constitution constitue la norme suprême à laquelle doivent se conformer toutes les autres sources du droit. À ce titre, « comment comprendre qu’une révision ait comme seule justification la mise en œuvre d’un accord devenu lui-même obsolète ? », s’est-il interrogé.
Pour l’avocat, le drame c’est que ce sont, des élus de la nation censés représenter le peuple et défendre le principe démocratique qui ont accepté de donner leur onction à ce projet de révision constitutionnelle, « ce vote banal sans jamais en mesurer ses conséquences est une mascarade orchestrée par la majorité. Malheureusement, comme de par le passé, le peuple considéré comme une marionnette sera mis en spectacle lors d’une scène théâtrale qui se tiendra le 9 juillet pour jouer la mélodie d’une comédie déplaisante », a-t-il déploré.
Et de poursuivre que « nul ne se trompe, car l’objectif déguisé de cette modification est de changer le statut du président en celui du monarque et tant pis pour le peuple ».
MAMA PAGA