Comme pour le 1er tour, nous avons voulu porter notre pierre à l’édifice, raison pour laquelle nous nous sommes rendues dans certains centres de vote dans la commune, notamment celui de Banankabougou, Magnambougou et de Sogoniko.
Ainsi, à Banankabougou où nous avons débuté notre journée, déjà à 8 heures, dans le bureau N°15, tout était sur place pour le bon démarrage du scrutin et en présence effective de l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux, de même que l’ensemble des agents électoraux.
L’envol fut donné par Mme Madjo Soucko, laquelle a souhaité que le vote se fasse dans la transparence totale et que l’on parvienne à choisir uniquement celui dont on croit pouvoir faire avancer le pays. Suivi à son tour par M. Soungalo Sacko qui a estimé que « pour un patriote, c’est le devoir pour tout un chacun de voter et ma présence va dans ce sens ».
Un peu plus loin, dans le bureau N°6, aux environs de 9h25, ce fut l’arrivée de Maître Demba Traoré, candidat de l’URD en alliance avec l’Adema PASJ et le MPR. Ayant enregistré son vote, il s’est prêté à nos interrogations en livrant ses impressions concernant le déroulement du scrutin : « Je suis heureux d’accomplir mon devoir de citoyenneté et à chaque fois que l’occasion se présente, je n’hésiterai pas en tant que candidat ou pas, c’est mon devoir et je l’accomplis. Par ailleurs, il est difficile d’accomplir un acte aussi symbolique dans un pays instable. Raison pour laquelle, je désire le retour de la paix et de la réconciliation dans le pays. Cette réconciliation de même que la paix ne peuvent se réaliser sans les élections lesquelles sont effectuées par le peuple qui, à son tour fait des élus d’eux-mêmes. Telle est la valeur réelle de la démocratie. »
Arrivé 2ème au 1er tour, Maitre Demba se sent très confiant en ajoutant : « si le vote se limitait simplement à faire sortir les gens pour aller remplir le stade, je pourrais dire qu’on allait emporter le match haut les mains avant 10 heures.»
Mais hélas ! Comme ce n’est pas un match de ce genre, toujours espérant sur le bon déroulement du scrutin dans le même centre, nous avons constaté des manques en matière de documentation dans les bureaux N°25, 33 et 3 où certains ont signalé le manque de la loi électorale, du cachet du président, de l’ancre rigide. Mais ciblé à temps avant la clôture, ceux-ci sont parvenus à s’en procurer.
Dans ce centre, en ce qui concerne l’affluence, elle a connu une nette amélioration par rapport au 1er tour, contrairement aux 2 autres centres (Magnambougou et Sogoniko) où les électeurs se faisaient rares à certains moments de la journée.
De même, à Banankabougou, à Magnambougou, le vote a débuté à 8 heures comme prévu, sauf dans le bureau N°5 où il y avait une crise d’isoloir, laquelle fut signalé à la coordinatrice engendrant du coup un léger retard dans le démarrage normal du scrutin.
Toujours dans le même centre, se posait également un problème de taille majeure qui affectait les 3 centres : le positionnement des isoloirs. Si certains isoloirs faisaient face aux murs, d’autres faisaient face aux agents électoraux.
En ce qui concerne ce problème de positionnement des isoloirs, les idées se divergeaient. Cette situation a suscité la colère d’un électeur du nom de Moussa Soumbounou dans le bureau N° 13 de Magnambougou. Il n’a pu retenir face à la situation. Selon lui, « l’isoloir ne doit pas faire face au public ouvertement. Ce n’est pas normal, j’estime qu’il n’y a pas d’isoloir dans mon bureau de vote et pour la simple raison que mon vote est su par tous les éléments du bureau et même par ceux de passages par les fenêtres, dans la mesure où il n’y a que 2 camps, même en faisant dos aux agents rien qu’en levant les bras, on saura pour qui j’ai voté .»
Comme ayant justement coïncidé avec la venue de M. Diamoutani, président de la CENI en visite dans le centre. Qui mieux lui pour lui répondre?
L’électeur, à la recherche des observateurs nationaux et internationaux s’en est saisi de l’occasion pour lui exposer directement le problème.
Selon M. Diamoutani : « si l’isoloir fait face aux agents, c’est juste pour garantir le caractère transparent du vote, éviter que les électeurs ne puissent pas se servir de leurs téléphones, ou glisser dans l’isoloir un bulletin autre que celui remis à l’initial. »
Peu convaincu par des raisons avancées par M. Diamoutani, l’électeur a répliqué tout en soutenant que «cela va nuire fortement au caractère discret du vote et le Mali ne saurait faire exception au processus électoral, étant donné que dans certains pays, l’on se sert même de petits rideaux servant d’isoloirs, mais ici on n’est pas du tout isoler.»
A ces mots, l’électeur s’en est allé sans être satisfait.
Toujours pour le même souci, le coordinateur du centre de Banankabougou affirme : « les divergences s’expliquent simplement par le message véhiculé par l‘Administration Territoriale. Alors qu’on avait appris aux agents électoraux que l’isoloir doit leur faire face et dont plusieurs s’en sont inspirés, l’administration territoriale a passé le message à placer les isoloirs face au mur. »
Apparemment, le message n’a pas été suivi dans ces 3 centres puisque nombreux sont les bureaux dont l’isoloir faisaient face aux agents. Seuls quelques-uns en étaient face au mur. La situation est restée telle jusqu’à la fermeture. Espérons que d’ici les élections communales, il y ait unanimité sur le positionnement idéal des isoloirs.
Alimatou Djénépo