Second tour de l’élection présidentielle au Mali: Quand les électeurs expriment leur désillusion

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C’était il y a 26 ans, en 1991 que l’on traitait Moussa TRAORÉ de dictateur quand il disait: “Oui à la démocratie, mais mon peuple, qui est le peuple malien n’y est pas prêt’’.

 La démocratie qui consiste à donner le choix au peuple de choisir la meilleure personne (de son point de vue) pour diriger une communauté (commune, pays ou assemblée) a-t-elle été bien expliquée au peuple malien par le mouvement démocratique qui n’avait pour objectif que le départ de Moussa TRAORÉ afin d’instaurer le multipartisme?

Le mouvement démocratique, arme de propagande de la conférence de laBaule qui avait dictée à tous les présidents francophones de l’époque la démocratie, s’il avait bien expliqué la démocratie au peuple malien avant son instauration, elle n’allait pas être d’une époque éphémère comme ça se passe actuellement.

Seulement 26 ans après, le constat de la participation du peuple aux activités démocratiques est plus qu’amère. Le faible taux de participation du peuple malien au second tour de la présidentielle du 12 août 2018 en est l’anecdote. À cet effet, la question de donner raison au Général Moussa TRAORÈ peut-elle se poser? Doit-on affirmer que c’est aux membres du mouvement démocratique qu’incombe la responsabilité du dégoût du peuple à la politique?

 

A l’analyse, la responsabilité peut se situer entre les membres du mouvement démocratique et les partis politiques qui se disent l’essence du multipartisme au Mali. Si réellement les politiques du mouvement démocratique avaient écouté et compris ce que disait GMT, à l’époque afin de mieux former et sensibiliser le peuple sur la démocratie. Après l’instauration de la démocratie, au prix du sang de certains patriotes, si réellement les partis politiques s’investissaient, comme l’exige d’ailleurs la démocratie, à informer, à sensibiliser et à former leurs militants partout dans le pays, les choses iraient sans doute mieux.

Pourtant, ces partis politiques sont mieux financés et considérés au Mali plus que la presse qui se lance gratuitement, la plupart des temps, dans des larges campagnes de sensibilisation du peuple pour le bon fonctionnement de la démocratie malienne. Ces partis politiques, à cause du double langage de la plupart de leurs dirigeants perdent de jour en jour, leur crédibilité vis à vis du peuple. Le comble est que le premier parti qui a eu la confiance de la majorité du peuple malien, au lendemain de l’avènement de la démocratie, a été le plus mauvais maître. Le parti ADEMA-PASJ qui devrait servir de bon exemple, a inculqué de mauvaises habitudes (l’achat de conscience et autres fraudes) dans la tête de l’électorat pour le seul intérêt de certains de ses leaders. Alors quand deux candidats issus de ce même parti se retrouvent à la finale d’une élection présidentielle, ça donne le résultat de faible participation comme celui de ce dimanche 12 août 2018. Le peuple manifeste sa désillusion et son manque de confiance tout en estimant que les deux candidats sont pareils.

Dognoume DIARRA

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