A l’issue du premier tour de la présidentielle de juillet, le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita et le chef de file de l’opposition, SoumaïlaCissé se retrouvent au second tour prévu pour dimanche 12 août 2018.
Les secondes chances et les outsiders de la course pour la colline du pouvoir n’ont pas pu créer la surprise devant les candidats donnés comme favoris par les sondages d’opinion. Le duel du second tour est d’ailleurs un secret de polichinelle. Il oppose l’actuel locataire de Koulouba, en la personne d’IBK, le tisserand en chef et SoumaïlaCissé, le porte-étendard de l’URD, parti de la poignée de mains. Lorsqu’ on interroge le passé de ces deux hommes politiques, il s’avère qu’ils ont, non seulement des points de ressemblance, mais aussi des points de divergence. D’abord, au titre des dénominateurs communs, il faut noter les études au Sénégal puis en France, avant d’appartenir, tous les deux à l’Adema, parti de l’abeille solitaire et premier parti du Mali démocratique, gouverné par Alpha Oumar Konaré. Dans le gouvernement de ce dernier, IBK a occupé le portefeuille du ministère des Affaires étrangères et celui des Finances est revenu à Soumaïla. Tous les deux ont claqué la porte de ce parti pour créer leurs propres formations politiques sous les couleurs desquelles ils se sont présentés aux différentes élections présidentielles pour la conquête du pouvoir. IBK deviendra l’artisan du Rassemblement Pour le Mali(RPM) et Soumi champion a forgé l’Union pour la République et la Démocratie(URD). Ensuite, parlant des différences entre les candidats au tour suivant, IBK est un homme de Lettres alors que son adversaire a choisi l’ingénierie et l’informatique. Soumi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un champion habitué de second tour et de défaite à quelques pas de la Magistrature suprême de la Nation. Il a perdu contre ATT en 2002, contre IBK en 2013 et cette année est sa 2ème tentative contre le celui-ci qui a volé la vedette aux différents prétendants de Koulouba dans leurs propres fiefs en raflant 40,42% des voix au premier tour du scrutin présidentiel. Comme en 2013, le candidat du RPM est suivi du chef de file de l’opposition avec 17,80%, selon les 9 sages de la cour constitutionnelle. Ces deux favoris ont maintenant le temps de faire la cour aux 22 autres candidats qui ont, pour la plupart, récolté d’importants taux d’échecs. A cet effet, la totalité de la caution payée pour l’acceptation de la candidature à l’élection est perdue avec les illusions. Les grands désespoirs sont donc nés de grands espoirs que les outsiders avaient vivement nourris. Présentement, l’heure est aux ralliements et chaque perdant regarde la direction du vent pour ne pas sortir bredouille de cette présidentielle de juillet 2018. L’espoir sur le pouvoir étant évaporé, il s’agira, dans l’entre deux tours, de courir vers ces deux prétendants pour une couronne.
Bazoumana KANE