Tout juste après la proclamation des résultats du scrutin du 29 avril dernier par la Cour Constitutionnelle qui a confirmé la réélection du président ATT, il a adressé un discours à la nation saluant tous les Maliens et particulièrement les autres candidats. Au cours de son adresse à la nation, le président Amadou Toumani Touré a précisé : “je remercie tous nos compatriotes qui ont porté leur choix sur ma personne ou accordé leurs suffrages aux autres candidats”. Avant d’ajouter: “président de tous les Maliens, je m’engage, solennellement, à continuer de faire vivre, dans le rassemblement et l’unité, les valeurs profondes de notre nation que sont la solidarité la tolérance et la paix”.
Dans la même adresse à la nation, le président a souligné “Maintenant s’ouvre pour notre pays une nouvelle page de son histoire. J’ai la ferme détermination de l’écrire avec vous tous à travers la poursuite des grands chantiers de développement socio-économique, la promotion du bien-être de nos concitoyens, dans la paix et la stabilité”. Il a affirmé que dans l’accomplissement de cette exaltante mission il a besoin de l’implication de tous les Maliens.
Oui, le président de la République a besoin de tous les Maliens pour construire notre chère patrie, mais il doit être pointu dans le choix des décideurs. Pour ce second mandat, il a besoin de cadres intègres et compétents pour renforcer la crédibilité de l’Etat dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme de Développement Economique et Social. Autrement dit, au lendemain du 18 juin, ATT aura du pain sur la planche; ça sera l’heure des choix judicieux.
ATT N’A PAS DROIT A L’ERREUR
Puisqu’il se veut chef de tous les Maliens, il n’a pas droit à l’erreur par rapport à la formation du gouvernement ou du moins aux choix des décideurs. Surtout avec l’existence d’une opposition qui se veut farouche, certainement prête à rendre les choses difficiles, en posant des problèmes même là où il n’y en a pas. Malgré tout, à travers son premier discours après le scrutin du 29 avril, le président ATT semble vouloir travailler avec les deux camps c’est à dire le camp présidentiel (ADP, mouvement citoyen, associations de soutien à ATT) et l’autre camp (FDR). En tout cas, pour son second mandat le président ATT n’a pas droit à l’erreur s’il veut vraiment tenir ses engagements, quelle que soit la situation et cela pour le bonheur de tous les Maliens.
Rappelons que dès son élection en 2002, le tout nouveau candidat indépendant a appelé toutes les sensibilités à travailler avec lui. Et cette invitation du président ATT a été répondue massivement. C’est pourquoi pendant les cinq dernières années toutes les sensibilités du pays étaient présentes au niveau de tous les postes de décisions. Toute chose qui a été qualifiée de consensus politique qui a d’ailleurs garanti la paix et la stabilité sociale dans notre pays. Et c’est seulement à l’approche des élections présidentielles du 29 avril dernier que certaines formations politiques ont commencé à se démarquer de ce consensus. Toute chose qui a permis la création d’une opposition composée des partis et associations du FDR.
Avec l’existence d’une opposition qui a même contesté la réelection du candidat ATT, les choses ne doivent plus être comme en 2002. Si le président ATT est disposé à travailler avec tous les Maliens, les partis du FDR ne sont pas surement prêts à accompagner un président dont ils contestent l’élection à la tête de la magistrature suprême. Mais, par cette invitation, le président ATT ne manifeste-t-il pas sa volonté d’éviter d’être quelqu’un qui exclut. Ne veut-il pas par là même pleinement accomplir sa lourde mission de président de tous les Maliens?
En tout cas, quelle que soit la situation l’heure est au bon choix pour le président ATT. En tout cas, il lui faut des cadres intègres compétents pour le renforcement de la crédibilité de l’Etat dans le cadre de la mise en oeuvre du Programme de Développement Economique et Social du pays.
Dado CAMARA
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