Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a décliné au Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, les axes prioritaires du gouvernement durant son second mandat. «La gouvernance et les réformes politiques et institutionnelles, la promotion d’une croissance inclusive, le développement du capital humain et l’inclusion sociale, l’environnement, le changement climatique et le développement durable et enfin la diplomatie, la coopération internationale et le partenariat » sont les cinq (5) axes prioritaires pour ce premier gouvernement du second quinquennat d’IBK.
La mission du premier gouvernement du second quinquennat d’IBK s’articule autour de cinq axes prioritaires. Cette mission commence dans un contexte socio-politique et économique difficile. Mais l’équipe autour de Soumeylou Boubèye Maiga est composée de plusieurs ministres ayant fait leurs preuves dans les gouvernements précédents ou dans d’autres domaines. Voici les cinq axes prioritaires assignés au gouvernement :
La Gouvernance, les réformes politiques et institutionnelles
En ce qui concerne la gouvernance et les réformes politiques et institutionnelles, IBK a instruit au chef du gouvernement de poursuivre avec célérité, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, avec comme seul souci, la promotion du développement global du Mali. Pour le président IBK, ceci participe du nécessaire renforcement de la cohésion nationale par la prise en charge des défis sécuritaires. Il a engagé le gouvernement à poursuite et renforcer de manière qualitative et quantitative, les forces de défense et de sécurité. Mais aussi à optimiser les moyens opérationnels pour un maillage cohérent et dissuasif, faisant ainsi de la force de défense, l’outil de décision politique souhaité.
La promotion d’une croissance inclusive
Pour la promotion d’une croissance inclusive, le président IBK attend du gouvernement, une démarche prompte et efficace à travers des réformes pertinentes et ambitieuses par la transformation structurelle de l’économie, la rendant plus inclusive pour une répartition équitable des fruits de la croissance. Il a demandé au gouvernement de relever le défi de la promotion de la finance islamique comme mode de financement alternatif à travers le renforcement et l’accélération de sa mise en œuvre.
Le président de la République a instruit au gouvernement de procéder à un diagnostic approfondi et sans complaisance du tissu économique afin d’améliorer significativement le niveau de vie des populations et les recettes de l’Etat. Mais aussi, de relever les défis liés à la préservation de l’écosystème et des ressources naturelles pour les générations futures, à la modernisation des systèmes de production afin d’accroître la productivité dans le respect de l’environnement socio-économique et culturel des acteurs concernés. Il s’agit également de la valorisation de la filière coton qui doit nécessairement être réorientée vers la satisfaction des besoins nationaux et sous régionaux, des actions efficaces et efficientes à adopter pour la maîtrise et la gestion rationnelle de l’eau et des surfaces cultivables, la prise en compte de la diversification de la production agricole, la poursuite de la mécanisation de l’agriculture basée sur une typologie des exploitations agricoles et la sécurisation foncière sur la base d’immatriculation des exploitations agricoles, le développement de l’agro-industrie pour la transformation et la valorisation des produits agricoles pour l’amélioration des conditions de vie en milieu rural, la problématique de la gestion de l’habitat et du foncier à travers le développement de l’offre de logements décents pour les revenus faibles et intermédiaires, en partenariat avec les promoteurs immobiliers.
Le développement du capital humain et l’inclusion sociale
Pour IBK, le développement du capital humain et l’inclusion sociale sont la clé de voute de la réalisation de son ambition pour le Mali. Selon lui, les défis liés à la problématique de la santé des Maliens, du développement social, de l’efficience de l’action humanitaire, de la place de la famille, de la femme et l’enfant, occupent une place prioritaire dans son projet de société. Il a instruit au gouvernement d’adopter une réforme visant à améliorer l’offre de soins de qualité par le relèvement du plateau technique des services sanitaires sur l’ensemble du territoire national.
La formation, l’emploi, promotion de la jeunesse font partie des priorités du président IBK pour son second mandat. Pour lui, le développement du capital humain passe par une bonne formation. C’est pourquoi, il a instruit au gouvernement d’envisager la réalisation et le renforcement d’une éducation de qualité pour tous, en privilégiant la formation technique et professionnelle, qui ouvrira plus de perspectives d’emplois pour les jeunes. Il a également engagé le gouvernement à la promotion de la jeunesse par l’émergence d’un citoyen nouveau ancré dans les valeurs maliennes et ouvert à l’idéal universel. De même qu’il a instruit au gouvernement d’envisager la création d’un Conseil Supérieur de la Jeunesse et d’un Centre National de Promotion des Adolescents et des Jeunes.
L’environnement, le changement climatique et le développement durable
C’est un autre axe prioritaire pour le président IBK. Pour lui, le binôme eau/environnement sera au cœur de l’approche du gouvernement au regard du changement climatique et ses conséquences néfastes sur le développement durable. A cet effet, le président de la République a invité le gouvernement à veiller à l’optimisation et à l’amélioration de la gestion de la subvention des intrants agricoles par une bonne orientation desdites subventions vers les maillons de la chaîne de valeur agricole, afin d’assurer leur efficience et leur durabilité. Il a recommandé au gouvernement, une étude sur l’impact des 15% des ressources du budget national alloués au secteur agricole pour une meilleure orientation des actions d’investissements, de promotion de l’emploi et de l’habitat en milieu rural. En matière d’industrialisation, il a évoqué les défis relatifs à l’industrie, à la promotion des investissements et du secteur privé, au commerce, à l’artisanat et au tourisme par des actions d’amélioration de l’environnement des PME et du climat des affaires. Il a demandé l’accroissement de l’appui de l’Etat aux PME, la restructuration et la mise à niveau des entreprises industrielles durant la période 2018-2023, l’appui à la promotion du commerce par l’accréditation des laboratoires nationaux et la promotion de la certification des produits « Made in Mali ». En matière d’infrastructures, il a instruit la poursuite du vaste chantier de désenclavement intérieur et extérieur du pays ainsi que le renforcement et la réhabilitation des infrastructures et des équipements, l’accroissement de l’offre énergétique, le développement du sous-secteur minier porté essentiellement par les nationaux formés aux métiers des mines.
La diplomatie, la coopération internationale et le partenariat
A ce niveau, le président IBK a insisté sur cinq (05) défis à relever à savoir : la défense des intérêts du Mali et la protection des Maliens à l’étranger, la mobilisation des ressources financières en faveur du développement du pays, la promotion de l’intégration africaine, l’orientation des fonds de la diaspora en faveur du développement économique du pays et la capitalisation des bonnes pratiques en matière de gestion de la migration. Pour ce faire, il a demandé au gouvernement de renforcer la visibilité et l’image du Mali à l’extérieur par l’adoption de la Politique Nationale de Coopération et de Développement et l’actualisation de la carte diplomatique et consulaire de la République du Mali.
«J’attache du prix à la réorganisation et au renforcement de la présence du Mali à l’étranger et dans les instances internationales », a précisé le président de la République, qui a mis un accent particulier sur l’intégration africaine. A cet effet, il a instruit au gouvernement de donner plus de visibilité dans la conception et la mise œuvre des politiques publiques en matière d’intégration par les structures instituées à cet effet.
« J’ose espérer que vous et votre gouvernement attacherez la plus haute importance à cette feuille de route que je viens de décliner. Nul besoin pour moi de souligner que vous traduirez dans les faits et ce dans les meilleurs délais, le contenu de cette lettre de mission en actions concrètes pour le bonheur de nos concitoyens. En ce qui me concerne, j’entends mettre en place un mécanisme de coordination et de suivi-évaluation permettant d’analyser les progrès accomplis, de déterminer les obstacles et les contraintes dans la mise en œuvre de mon programme présidentiel 2018-2023 », a conclu le président Ibrahim Boubacar Keita.
Moussa Sékou Diaby