De Sebenicoro à Koulouba : Ibrahim Boubacar Keita ou la solitude du pouvoir

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Palais presidentiel - amateurisme
Le palais presidentiel de Koulouba a Bamako.

Aller de Sébénicoro à Koulouba a été un chemin glorieux pour le président Ibrahim Boubacar Keita. En effet, revenu de la solitude et de l’impuissance de l’éternel opposant jamais gagnant dans la course du pouvoir, il a été catapulté après le fameux coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo, dans une irrésistible ascension sur la voie royale jusqu’au faîte du pouvoir, porté par un peuple quasi unanime. Elu principalement par les Maliens pour assurer l’intégrité territoriale en libérant, comme promis Kidal et sa région occupées par le Mnla, actuellement renforcé par les jihadistes et narcotrafiquants armés et sécuriser tout le Septentrion.

 

Une croisade douloureuse dans laquelle il mesure toute sa solitude, lui qui se trouve pratiquement désarmé, dépourvu face aux exigences de l’heure et au peuple désormais impatient.

 

 

Face à la grogne sociale actuelle, aux difficultés de vie quotidiennes, réelles, que voudrait malicieusement catalyser ses adversaires, c’est de bonne guerre ! Entre la fronde de son parti dont certaines têtes de proue ulcérées et revanchardes contre son entêtement à ignorer le fait majoritaire, comme les pressions  de la Communauté internationale et la France par sa gestion de la crise du nord et son refus du dialogue avec le Mnla, qui voudraient qu’il baisse les bras ou s’enfonce, la marge de manœuvre d’Ibrahim Boubacar Keita est entrain de s’amenuiser comme une peau de chagrin..

 

 

La solitude du pouvoir comme son usure sont deux phénomènes qui attendent au tournant de la gouvernance tout homme qui assume les charges suprêmes à la tète d’un pays. Cela est encore plus dur et stressant dans un pays comme le Mali, qui se trouve, pour avoir demandé le secours de Hollande et de la France pour vaincre les jihadistes, dans un état de sujétion lamentable dont profite notre amie ex colonisatrice, cette France éternelle, pour pousser ses pions à Kidal et dans le Septentrion dont elle a déjà fait un protectorat à sa dévotion.

 

 

Le Mali est touché par la malédiction du pétrole et des richesses minières, accablé par la volonté de puissance impérialiste devant lesquelles l’honnêteté intellectuelle, l’intégrité et la parole donnée d’IBK pèsent de peu de poids. Pourtant, pour se défaire du nœud impitoyable tressé par les occidentaux et sortir le Mali du guêpier de l’ingérence internationale, il a tout essayé ou presque : les tournées de sensibilisation pour rencontrer leurs chefs d’Etat et leurs parlementaires, l’utilisation de la tribune de l’ONU pour plaider la cause de l’intégrité territoriale du Mali, les pistes des médiations algérienne et marocaine, l’attache avec les chefs de fraction touaregs, les assises sur le Nord et celles de la Décentralisation, les tête à tête suivis avec le président François Hollande, « l’ami de trente ans ».

 

 

Les Maliens ont suivi ces différentes péripéties, non sans un certain optimisme, avec une grande sympathie. Puis est venu le temps de la lassitude et du scepticisme quand les Maliens ont compris, malgré les carences criardes d’une communication désastreuse, grâce à d’autres canaux crédibles, qu’il n’avait pas les cartes suffisantes en main, ni la liberté d’agir pour libérer définitivement Kidal et résoudre la crise du Nord. IBK en est-il au point où il doit reconnaître son impuissance devant ce peuple  exigeant qui l’a élu pour lui redonner son honneur et sa fierté bafoués par les suppôts de la France de Sarkozy et de certaine puissance pétrolière du Golfe arabique ?

 

 

Sa solitude est encore plus grande parce qu’il prend tout sur lui- Est-ce la providence divine ? Cet entêtement est assimilé pour certains à la naïveté, pour d’autres à de la suffisance ou à de la morgue. Saura-t-il  jamais comment se décharger de ce lourd fardeau qui pèse extrêmement lourd pour ses frêles épaules ? Le peut-il seulement ? S’il ne peut aucunement mettre le Nord entre parenthèses, un certain recul est nécessaire, pour ne pas subir éternellement les oukases de la France et de la communauté internationale dont les intentions sont désormais claires. Le peuple doit savoir que c’est un complot contre le Mali et son président qu’une campagne médiatique dangereuse désigne comme « Un inutile commis voyageur incapable de défendre les intérêts du Mali, sauf à se vanter aux yeux de ses concitoyens qu’on ne peut pas le trimballer ? Alors qu’il est tout le temps trimballé et humilié par Hollande ».

 

 

Les sept mois passés à exercer le pouvoir, que certains croient délicieux, lui paraissent d’autant une éternité. Il a vent des rumeurs et sait que pour le peuple qui l’a élu, le compte à rebours a commencé. A défaut de la résolution hypothétique de la crise du Nord, il lui faudrait d’autres résultats, plus tangibles, dans la lutte contre la corruption qui heureusement va s’accentuer avec le vote de la loi sur l’enrichissement illicite. Il faudrait encore pour desserrer l’étau d’une formidable fronde sociale en gestation dont il n’a pas conscience, malgré tous les signes avant coureur, assurer aux citoyens un accès et une distribution équitable à moindre coût de l’eau potable et de l’électricité qui manquent en cette période de grande chaleur. Il faudrait en outre subventionner très rapidement les denrées de première nécessité indispensables au panier de la ménagère dont la famille est, du fait de la pauvreté, à un seul repas quotidien. Il faudrait qu’il rencontre personnellement les petits commerçants et les commerçantes informelles de Bamako, ce peuple confiant qui l’a élu en majorité et d’autres couches vulnérables pour rétablir d’abord la confiance et leur promettre qu’il se mettra en quatre dans la résolution de leurs problèmes et au-delà leurs aspirations légitimes, parce qu’ils sont importants aux yeux du pouvoir.

 

 

Il doit ensuite s’adresser aux jeunes et aux femmes, les éternels laissés pour compte de la gouvernance démocratique qui comptent pour 70% de la population totale, ses électeurs en majorité, qui ont plus que jamais besoin de se rassurer qu’ils comptent pour lui. Ils sont une majorité de déscolarisés, de jeunes diplômés sans emploi, de victimes de l’exode rural, de compressés et de partants volontaires, de ménagères et de jeunes chômeurs qui se débrouillent dans l’informel et les petits métiers. Ils ne demandent pour quitter le rang des marginaux, qu’à être insérés dans le tissu économique, aspirant à retrouver ainsi leur dignité d’hommes, de femmes et de citoyens à part entière.

 

 

Enfin, il doit convoquer un Conseil National où seraient représentées toutes les couches socioprofessionnelles, les Institutions de la république, les associations de la société civile, de femmes, de jeunes, les mouvements patriotiques, les familles fondatrices, les autorités religieuses et coutumières y compris celles du septentrion, les autorités de l’Education, la classe politique sans exclusive pour dire son sentiment et faire toute la lumière sur Kidal, les négociations en cours, la position de la France. Après des échanges francs et directs, sans langue de bois, les propositions dégagées par la Nation représentée à tous les échelons face à la crise permettront de faire pièce au complot international qui assiège le Mali, dont l’une des preuves, parmi tant d’autres est l’embargo international contre notre pays dans la fourniture des armes de dernière génération et surtout des hélicoptères de combat, des avions bombardier et de chasse, dont la cheville ouvrière est Hollande et la France devenue notre sœur ennemie.

 

 

Ibrahim Boubacar Keita et le peuple entier doivent décider et réagir de concert. C’est désormais une question de vie ou de mort pour notre patrie, pour nos populations éprouvées et meurtries, pacifiques dans l’âme, au destin subitement mis entre parenthèses, qui n’aspirent pourtant qu’à la paix, en souhaitant la  même harmonie pour l’Afrique et le monde. Que la France, martyrisant cruellement cette nation dans sa volonté de puissance, n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas. Car il sonnera pour elle.

 

Oumar Coulibaly

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7 COMMENTAIRES

  1. Voici un article de qualité qui mérite d’être salué. L’analyse est clairvoyante et objective. Seulement, je crains que IBK ne soit pas l’homme de la situation. Il faudrait pour cela qu’il ait une vision claire de sa mission et que cela soit bien soutenu par le Peuple. Or, le sieur IBK semble avoir des préoccupations plus “terre à terre”.

  2. IBK doit descendre sur terre.IL doit revenir a la source.IL doit se connecter au pays reel et au peuple souverain qui l'a elu a plus de 77%.En negligeant nos partenaires traditionnels comme la Chine et la Russie,IBK a laisse la voie a la France et Hollande de faire ce qu'ils veulent.IL doit troquer son costume de bourgeois gentilhomme contre le grand boubou.Redynamiser notre relation avec l'est en general et la Russie en particulier,mais aussi la Chine et le reste de l'Asie.
    QUE LE SEIGNEUR PROTEGES ET BENISSES LE MALI.

  3. ibk et famille n ont jamais connu la pauvreté comment voulez vous qu il s occupes du peuple d en bas ibk voulais le pouvoir il la eu le reste il s en fout ses peuples de se réveiller

  4. partial et parcellaire l’auteur ne pipe mot de la famille d’abord et du bling-bling promu au rang institutionnel

  5. C’est la plus grosse erreur dans l’histoire du Mali que les maliens ont commise en votant pour IBK.
    Nous avons oublié que tout ce qui brille n’est pas or et qu’aussi en Bambara on dit que : DONGO FEN NI FENYOUMA TE KELE YE.

  6. Pour sortir le Mali de sa torpeur, il s’entoure de sa famille…. se paye un avion qui coute le budget de la défense , fait des affaires obscures avec la mafia et des conseillers douteux…. qui se tapent sans créer gare une centaine de milliards..
    IBK la nouvelle Honte du Mali et du Mande.
    Les cinq peches du President:
    1-Il ment
    2-Il vole
    3-Il se saoule
    4-Il calomnie
    5-Il est traitre

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