Après la réplique de l’ancien ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga au rapport provisoire du Vérificateur Général, sur les contrats d’achat des équipements militaires, le ‘’Collectif Y’en A Marre’’ Mali brise le silence et s’interroge sur la moralité de cette race d’hommes d’Etat, tel Boubeye. Il se pose la question de savoir, s’ils ont surfacturé le ‘‘secret défense’’ ?
Lisez plutôt l’intégralité de leur contribution déposée à notre rédaction.
Le Gouvernement vient de réviser les dispositions de l’article 8
Objet de diverses interprétations, le fameux article 8 au nom duquel les contrats d’acquisition de l’aéronef ainsi que de fourniture d’équipements militaires et des pièces de rechange, de tenues, de couchage, de campement et d’alimentation, à la Défense, vient d’être complété par décret du Président de la République.
En effet, le reproche fait à la Défense à travers les audits et notamment celui du BVG, était de souligner qu’en l’état, tout recours à l’article 8 pour la fourniture de HCCA au nom du ‘‘secret défense’’, était irrégulier et inapproprié. Pour cette raison, cette disposition devait aussi définir le ‘‘secret défense’’ sous l’angle du Code des marchés publics et dresser une liste des travaux, matériels et autres biens devant être exclus du champ du code des marchés publics. Tel n’était pas le cas et n’a jamais été le cas au Mali. Pour mieux comprendre, l’article 8 était devenu un moyen, par exemple, de payer un stylo Bic du boutiquier au prix de 10 000 FCFA l’unité, sans que personne ne puisse contester, parce que ce serait ‘‘secret défense’’.
Y’en a marre !
Pour résumer donc, pour la première fois au Mali, suite aux conclusions des audits menés, le Gouvernement a reconnu et corrigé cette irrégularité qui était devenue un moyen pour des gestionnaires de se remplir les poches en se servant de l’article 8 et du ‘‘secret défense’’. Ces gestionnaires agissaient délibérément pour contourner les règles des marchés publics.
Ce nouveau décret a été adopté après des séances de travail entre le Gouvernement et les spécialistes de la Banque Mondiale qui sont venus à la conclusion qu’un texte complémentaire devait être pris pour encadrer les dispositions actuelles de l’article 8.
C’est avec une grande fierté que notre collectif exprime un réel bonheur de constater que, contre vents et marées, le Vérificateur Général et la Cour Suprême ont démontré leur expertise et leur indépendance grâce auxquelles ce nouveau décret vient d’être adopté pour circonscrire les différents abus opérés depuis fort longtemps en matière de dépenses publiques, au nom du ‘‘secret défense’’.
On peut donc en conclure que le marché de GUO STAR de 69 milliards a été placé sous l’article 8 simplement pour faire une surfacturation de 29 milliards. Ne peut-on pas dire qu’ils ont surfacturé le ‘‘secret défense’’ ? Car au Mali, le ‘‘secret défense’’ dans les marchés publics n’existait pas et ne voulait rien dire avant le nouveau décret de rattrapage du 9 octobre. Merci au FMI pour nous avoir ouvert les yeux.
Y’en a très marre !
Pourquoi on parle aujourd’hui de ‘‘secret défense’’, alors que beaucoup d’autres marchés similaires ont été passés à la Défense sans ‘‘secret défense’’ ? Quel ‘‘secret défense’’ quand on donne des marchés à des fournisseurs de commerce général pour acheter des chaussettes et des tentes ? Combien de marchés la Défense a passés comme ça sans ‘‘secret défense’’ ? Est-ce le mandat de la Présidence donné à KAGNASSY qui est la source de tous ces problèmes ?
Par ailleurs, le Collectif veut comprendre vraiment ce qui s’est passé ! :
Pourquoi Kagnassy, qui avait un mandat du Président de la République pour rechercher un vendeur, est devenu lui-même le vendeur ? Comment en tant qu’intermédiaire de la Présidence, KAGNASSY a pu signer avec la Défense en sa qualité de Directeur de Guo STAR et au nom de GUOSTAR ? Et pourquoi alors le même contrat est ensuite signé deux fois par deux personnes différentes au nom de la même société GUO STAR ? D’un côté, la Défense a signé avec KAGNASSY comme directeur de GUO STAR et de l’autre elle a signé avec Amadou KOUMA aussi directeur de GUO STAR ? Qui est le vrai directeur de GUO STAR, Monsieur le Juge ? Y’en a vraiment marre!
S’il y avait un vide juridique dans l’article 8, celui qui gère l’argent des Maliens ne devait pas laisser faire ce qui a été fait !
L’adoption de ce nouveau décret en octobre 2014 est un premier pas. On attend maintenant les sanctions.
Collectif Y’en A Marre