SBM, sa DPG et sa majorité factice

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Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga à l'assemblée nationale (photo archives)

Le chef de parti aux anges du moment, c’est sans doute Soumeylou Boubeye Maiga. Sa famille politique, l’ASMA, a le vent en poupe depuis l’accession de son président à la Primature et n’a de cesse de s’élargir en enregistrant fréquemment l’arrivée d’élus et responsables en rupture avec leurs partis d’origine. Au point d’en devenir la deuxième force parlementaire, toutes proportions gardées. Seulement voilà : il peut avoir aussi une nuance à défaut d’un revers de la médaille. En dépit de la prorogation de la législature au-delà de son terme légal, l’Asma-CFP et SBM se sentent d’autant moins confortable dans cette position nouvelle que leur suprématie n’assure pas la totalité des besoins politiques du chef du Gouvernement. Les dispositions constitutionnelles en vigueur au Mali lui imposent par exemple de se soumettre à la tradition républicaine de passer par l’Assemblée nationale dans le cadre de la présentation de sa Déclaration de Politique Générale. Quoique sur la question les perceptions divergent à cause de la polémique autour de la légitimité d’une législature prorogée, l’épreuve de la DPG est incontournable à tous points de vue et risque d’emprunter un passage marécageux à la mesure des bouleversements spectaculaires survenus dans les apparentements politiques à l’hémicycle. Lesquels bouleversements ont le malheur de s’être opérés sur le dos du parti présidentiel, au détriment duquel par ailleurs le dévolu du chef de l’Etat a été jeté sur l’actuel Premier ministre pour diriger le gouvernement. Le Rpm de Bocari Trera saura-t-il résister à la tentation de réagir à la prochaine DPG dans les mêmes proportions que les défections infligées par l’Asma-CFP, parti du Premier ministre ? La question taraude y compris le chef du Gouvernement, qui en éprouve certainement la gêne de partager la même majorité que le parti présidentiel. Et en vue d’en contourner la déconvenue SBM semble avoir choisi de maintenir sa majorité parlementaire dans une existence factice, qui consiste pour les nouveaux députés de ne pas affirmer leur apparentement par la consécration d’un groupe parlementaire.

La Rédaction

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