L’une des trois vocations que s’est fixées SBM, dans sa Déclaration de Politique Générale (DPG), issue des 4 axes de la Feuille de route du Président IBK, porte sur la ‘’protection’’ par devoir de gagner la guerre asymétrique qui nous est imposée par le terrorisme et de préserver toutes les valeurs qui fondent notre vivre ensemble.
Selon le Chef du Gouvernement, le premier axe est la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation qui reste un vaste chantier en ce qui est des questions politiques et institutionnelles, ainsi que des questions de défense et de sécurité. À ce niveau, il y a un fil d’Ariane qu’est le chronogramme issu de la 23e Session du Comité de Suivi de l’Accord, sur la base duquel le Gouvernement a élaboré une feuille de route signée par toutes les parties prenantes, le 22 mars 2018 qui récapitule une liste d’actions prioritaires dont l’exécution permettra d’imprimer une nouvelle dynamique au processus de mise en œuvre. Assurant ne pas faiblir dans la volonté de travailler à l’union et à la cohésion, SBM a situé ses déplacements dans les Régions du Nord, et particulièrement à Kidal, dans la dynamique de porter le message de la paix, de l’unité, de la citoyenneté et prêcher le vivre ensemble. Aussi, fallait-il montrer à tous, l’urgente nécessité d’une présence de l’État partout sur le territoire, afin de livrer les services de base auxquels les populations ont droit.
C’est dans cette veine, a annoncé le PM que le Gouvernement accordera une attention particulière :
– à l’amélioration du fonctionnement des Autorités intérimaires et des Collèges transitoires en les dotant de moyens financiers et matériels adéquats en vue de la fourniture de services sociaux de base à la population et de leur participation dans l’organisation des élections à venir ;
– ainsi qu’à l’accélération du transfert effectif des compétences et des ressources de l’État aux Collectivités territoriales pour l’atteinte de l’objectif de 30 % des ressources transférées aux collectivités territoriales en fin 2018.
– D’ailleurs, dans les prochains jours, le décret consacrant le transfert aux Collectivités territoriales des services déconcentrés relevant de leurs domaines de compétences sera adopté…
Le deuxième axe de la politique de protection est le rétablissement de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, prioritairement dans les Régions du Nord et du Centre. Concrètement, cela passera par le renforcement du personnel de commandement, la colonne vertébrale de l’administration territoriale et l’incarnation de la souveraineté de l’État sur le terrain ; le redéploiement progressif et méthodique de l’Armée qui recevra les moyens nécessaires tel que prévu dans la Loi de programmation militaire, de même que les autres Forces de sécurité ; l’effectivité des Mécanismes Opérationnels de Coordination (MOC), là où ils sont prévus d’ici la fin du mois de mai 2018, l’État mettant à leur disposition les moyens indispensables aux patrouilles, les armements conséquents qui en feront de véritables forces dissuasives au service de la paix et capables de relever le défi de la lutte contre le terrorisme et les trafics illicites.
Une autre mesure phare, concomitamment à la montée en puissance et en efficacité de nos Forces armées et de Sécurité, c’est l’accélération du processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR). Un processus qui a commencé avec la formation des chefs de base et les responsables des mouvements armés dans les Régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit et Ménaka. Tous ont été initiés à l’enregistrement des combattants et de leurs armements en vue de leur dénombrement et de leur identification précise pour les besoins du DDR et du contrôle des armements.
En ce qui concerne l’intégration, le débat est clos, a fait savoir SBM, avec le consensus obtenu sur les critères d’intégration dans les différents corps et sur les principes d’éligibilité au programme de réinsertion.
Le troisième axe de la politique de ‘’protection’’ fait porter une attention toute particulière aux victimes civiles et militaires des conflits. Cela comporte des projets de réinsertion pour les communautés victimes de violences ; un dispositif de solidarité en faveur des victimes civiles employées de l’État, notamment les préfets et sous-préfets qui ont perdu la vie lors des regrettables événements de Kidal en 2014 ; un volet spécial d’assistance pour les familles des militaires tombés sur-le-champ d’honneur (dispositif de pupilles de la nation pour prendre en charge les enfants mineurs des soldats tombés au front. Ces enfants se verront notamment assurer la couverture de leur scolarité jusqu’à leur majorité. À court terme, un quota important des logements sociaux en voie de finition sera réservé aux ayants droit au cours de la prochaine distribution).
Pour ce qui est de la situation spécifique du Centre, SBM a assuré que le Gouvernement a déjà initié des réponses rapides et concrètes pour contrer aussi bien la montée du banditisme que l’extension des menaces terroristes dans cette partie du territoire national. Ce, à travers le renforcement de l’effectif militaire sur le terrain avec l’opération DAMBE qui aujourd’hui mobilise plusieurs milliers d’hommes dont la mobilité sera facilitée par d’importants moyens logistiques. À cela, s’ajoute le Plan de Sécurisation Intégrée des Régions du Centre, notamment la création de plusieurs dizaines de postes de sécurité.
Enfin, SBM a plaidé pour la nécessaire implication de tous pour éradiquer définitivement un péril qui a prélevé, à ce jour, un tribut humain, social et économique très lourd. D’autant plus que la traque engagée par nos forces armées et de sécurité ne laisse le plus souvent aux terroristes et aux bandits de grand chemin d’autre alternative que celle de tenter de se fondre dans la population.
Par Bertin DAKOUO