Lors de l’ouverture des travaux des états généraux du Barreau du Mali, hier dans un hôtel de la place, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, est revenu sur les sanctions économiques des États-Unis d’Amérique contre le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, et des officiers de l’Armée de l’Air.
Ces personnalités ont été sanctionnées par les États-Unis pour leur rôle supposé «dans la facilitation d’un groupe paramilitaire russe au Mali».
«Depuis quelques jours, nous entendons parler des fameuses sanctions contre notre brave ministre de la Défense et des officiers de l’armée de l’Air. Je leur dis, souvent, l’Armée de l’Air, vous êtes la fierté du Mali. Même hier soir (mardi), le président Goïta est parti à l’extérieur.
Ce sont des pilotes de l’Armée de l’Air qui pilotent l’avion. Avant, c’était des étrangers, même pour donner à boire. Aujourd’hui, ce sont des Maliens», a félicité le chef du gouvernement. Dr Choguel Kokalla Maïga a indiqué ensuite que le pilote de l’avion présidentiel fait partie des personnalités sanctionnées. «On nous a dit qu’on va les sanctionner et geler leurs avoirs. Est-ce qu’ils ont des avoirs là-bas?», s’est-il interrogé avec ironie.
Cependant, dira le Premier ministre, il y a une catégorie de cadres dans notre pays à qui si l’on refuse le visa, ils meurent. «Parce qu’ils ont mis tellement d’argent que quand on dit que les comptes sont fermés, ils meurent. Ce n’est pas le cas de ceux, en tout cas, avec qui je travaille», a dit Dr Choguel Kokalla Maïga. Selon lui, il y a une bataille géopolitique et géostratégique dans laquelle on veut mettre le Mali.
« Nous ne voulons pas être dans une bataille qui n’est pas la nôtre. Nous voulons que notre population survive et en paix. La Russie, elle-même, peut se défendre. Ce n’est pas la peine de nous mêler à la guerre russo-ukrainienne. Nous avons donné notre avis et ça suffit», a tenu à préciser le patron de l’Administration malienne.
Le chef du gouvernement a rappelé qu’un conseiller de l’ancien président américain Bill Clinton a trouvé que ces sanctions sont disproportionnées et injustes.
Bembablin DOUMBIA