Face aux préoccupations de leurs membres, à savoir la défense et la sauvegarde de leurs intérêts matériels et moraux et ayant fait le constat d’une convergence parfaite de vue en ce qui concerne les voies et moyens à employer en vue de les résoudre, l’Union Nationale des travailleurs du Mali, le Syndicat autonome de la magistrature et le Syndicat autonome des administrateurs civils décident d’unir leurs efforts à travers la création d’un cadre de concertation et d’action. La signature du document consacrant cette initiative a eu lieu le 11 septembre 2012, dans la salle de conférence du gouvernorat du District de Bamako.
Le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM), l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils (SYNAC), pour répondre aux préoccupations de leurs membres, ont convenu de la mise en place d’un partenariat tripartite dénommé «Cadre de concertation et d’action ». Et, pour immortaliser ce moment historique de la vie syndicale dans notre pays, les trois syndicats étaient représentés par leur premier responsable. Le SAM était représenté par son Président, Fodié Toure ; l’UNTM par Siaka Diakité, son secrétaire général et le SYNAC par Gaoussou Coulibaly, son secrétaire général.
Par la signature du document, les trois syndicats comptent s’offrir un cadre de concertation et d’action en vu d’ « une concertation chaque fois que cela s’avère nécessaire autour des grandes questions intéressant la vie de la nation ou des problèmes propres à chacune des entités ». Autrement dit, ils comptent « se soutenir mutuellement autour d’objectifs communs partagés, convenir et d’adopter une unité d’action face aux problèmes nationaux ». Gaoussou Coulibaly, Secrétaire général du Synac, a indiqué que le cadre de concertation et d’action est mis en place par les trois syndicats pour la quête permanente de meilleures conditions de vie pour leurs militants et pour faire face aux difficultés que traverse le pays.
« La participation du Synac au cadre de concertation et d’action est conforme à la vision de notre syndicat », a-t-il ajouté. Pour sa part, Fodié Toure, Président du SAM, a estimé que la cérémonie est un fait historique dans l’espace de la vie syndicale et pour le pays. Selon lui, la naissance du Cadre de concertation et d’action ouvre une ère nouvelle pour chacune des organisations signataires de la plateforme.
« Elle nous permet d’être une force, des acteurs et des interlocuteurs incontournables et se veut une pyramide axée sur deux points : la recherche et la satisfaction des soucis de leurs membres et l’implication responsable des trois syndicats dans la recherche de solutions aux intérêts de la nation », a-t-il déclaré. Pour sa part, Siaka Diakité, secrétaire général de l’UNTM, a rappelé que « les évènements que notre pays vit depuis 2012 et qui ont connu leur seuil d’exacerbation le 22 Mars de la même année, ont fini de démontrer l’extrême vulnérabilité de nos institutions ». Il a estimé que « la démocratie n’est pas une panacée.
Elle se construit tous les jours. Elle est une exigence de notre époque ». Avant d’ajouter que « les chocs que nous ressentons aujourd’hui sont le résultat d’abord de nos propres contradictions, mais aussi celui de notre géographie qui nous soumet aux lois propres à tout pays Central. N’oublions pas que nous sommes situés au cœur de l’Afrique ». Siaka Diakité est convaincu que « les évènements d’aujourd’hui doivent nous éclairer et nous permettre de rassembler les matériaux qui serviront à rebâtir notre pays, consolider l’unité de notre nation et sauvegarder l’intégrité de notre territoire ». Il a rappelé qu’en sont temps, l’UNTM dans un souci de prendre rendez-vous avec l’histoire a « agi en dénonçant les vices qui nous ont conduits aux dérapages mortels que nous éprouvons, mais aussi aux hommes qui en assument la responsabilité ».
Dans un souci de lever tout équivoque, le secrétaire général de l’UNTM a déclaré : « Nous ne cherchons pas à jouer un rôle politique particulier dans ce contexte chaotique, ni occuper un strapontin dans un hémicycle quelconque, à travers les évènements malheureux que nous subissons. Nous appelons au calme ceux et celles qui s’agitent et les invitons à tourner leur courage vers la sauvegarde des intérêts de notre République ». Avant d’indiquer que le Syndicat Autonome de la Magistrature, le Syndicat Autonome des Administrateurs Civils et l’Union Nationale des Travailleurs du Mali ont compris le caractère de cette époque.
Selon lui, c’est pourquoi << nous nous mettons d’accord aujourd’hui pour créer un Cadre de Concertation et d’actions et agir sur les pesanteurs négatives, afin de libérer les énergies créatrices des citoyens face à leur destin dans cette République qui nous est si chère ». En conclusion, ces responsables prennent « l’engagement d’unir nos efforts pour défendre nos intérêts moraux et matériels, compatibles avec l’Etat de droit, l’Indépendance de la Magistrature et pour des services publics de qualité. Nous évitons tout corporatisme et préserverons l’indépendance de chaque Organisation membre. Nous œuvrerons à constituer une force de propositions au cœur d’un observatoire intelligent et dynamique ».
Hadama B. Fofana