Pour manque de démocratie interne et l’engagement de certains responsables du parti aux côtés des putschistes contraire aux principes fondamentaux de la formation, plusieurs militants ont décidé de faire chemin avec l’ex-commissaire principal de la jeunesse, Ibrahima Kébé. Le scandale relance une fois de plus le débat sur le système de gouvernance du CE, son management des ressources humaines et le manque de démocratie interne devenue difficile à supporter pour certains camarades. Explications.
72 h après la tenue du 4e congrès ordinaire du parti de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), le bureau exécutif présidé par le tonitruant député de la circonscription électorale de Kolondiéba, Oumar Mariko fait face à une série de démissions des militants de la première heure. La nouvelle est tombée mardi 16 décembre tel un couperet. L’ex-commissaire principal de la jeunesse, Ibrahima Kébé et plusieurs militants de Koutiala ont démissionné de toute leur fonction de militants.
Joint au téléphone, Ibrahima Kébé est formel : “Je quitte le parti Sadi aujourd’hui, l’âme en paix, fier d’y avoir livré des combats que je ne renie pas, en restant fidèle à mes convictions politiques conformes à la ligne qui, sûrement, aboutira à faire du Mali un pays d’hommes et de femmes libres et dignes”. Cette déclaration de l’ex-commissaire de la jeunesse Sadi indique une “collaboration difficile avec certains camarades”.
Selon M. Kébé et le secrétaire général de la jeunesse du parti, Dr. Etienne F. Sissoko, la Sadi alors réputée alternative au pouvoir en place, a toujours clamé son désir de voir s’opérer dans notre pays, un changement profond pour le bonheur des Maliens. Elle n’a pas pu saisir les évènements de mars 2012 qui ont plongé notre pays dans une crise multidimensionnelle.
Au contraire certains responsables du parti ont imposé et fait adopté une ligne aléatoire et peu sérieuse notamment dans la réflexion de sortie de crise avec le soutien aveugle de certains responsables l’ex-junte militaire aussi pourrie et corrompus que la vielle garde, foutant ainsi les principes fondamentaux du parti.
Aussi la participation à une majorité présidentielle qui enchaine scandale sur scandale avec son cortège de victimes au sein des populations que le parti prétend défendre. Pour les démissionnaires, les leçons auraient du amené les militants Sadi à se démarquer de telles politiques et se positionner du coté du peuple.
“La caporalisation du parti par certains responsables du comité directoire, qui n’ont visiblement d’autres soucis que la défense de leurs intérêts et de leur fauteuil ont transformé le parti en une entreprise individuelle au solde du tout puissant commandant du bateau Sadi. Ce qui est aujourd’hui un handicap majeur pour le parti”, a affirmé Etienne F. Sissoko, ajoutant que les évènements du dernier congrès tenu à Sikasso du 13 au 14 décembre 2014, avec l’exclusion de Sidiki Diabaté sur des bases mensongères et fallacieuses lui conforte de ne pas suivre Sadi.
Le combat des démissionnaires semble être soutenu par nombreux militants. C’est pourquoi une centaine de poids lourds ont quitté le bateau d’Oumar Mariko.
Au sien de la formation politique, certains proches de Mariko expliquent que le choix des camarades découle avant tout d’un souci de préserver leur mode politique et de ne pas l’abandonner à son sort. Cette démission intervient après celle de son ex-colistier Moussa Coumbré, qui à son tour a défendu sa thèse par de série d’évènements malheureux depuis de nombreuses années. “Le soutien sans faille du parti à la politique actuelle est aujourd’hui la principale raison de ma démission”, a-t-il avancé.
Le départ des cadres de poids hâte les esprits des proches de Mariko. Cependant, précisent-ils nous respectons la décision des camarades même s’ils n’en partagent pas l’opportunité. “La volonté des démissionnaires est une grosse perte. On ne démissionne pas d’un parti pour des raisons personnelles. Une lutte politique se mène autour des valeurs et des principes démocratiques. Dans un parti, on ne s’identifie pas à une personne, mais à des convictions. Malheureusement, je doute que ces démissions soient prises en tenant compte de cette dimension. Encore faudrait-il préciser que le parti respecte la décision des démissionnaires”, nous a expliqué, un membre du bureau exécutif.
Pour d’autres membres du nouveau bureau, la série de démissions n’est pas surprenante au regard de l’atmosphère de travail devenue assez tendue. C’est du moins ce qui ressort de l’avis de ce jeune responsable de la Commune VI. “Nous prenons acte de la décision, et notre défit est de travailler pour combler le vide qu’ils ont désormais laissé”, analyse notre interlocuteur.
Le grand gâchis !
Les militants et les observateurs politiques sont unanimes : le départ de Sidiki Diabaté et les autres responsables de Koutiala est un coup dur au parti. Nul n’est indispensable certes, mais les démissionnaires constituaient un maillon essentiel du parti Sadi. Reconnu “bosseur” par les militants du parti, l’animateur de la Radio Kayira II de Koutiala reste un artisan de la forte plantation du parti dans le cercle de Koutiala.
Le départ du modéré Cheick Oumar Sissoko à la tête du parti qui était considéré par bon nombre de militants comme la caution morale du parti rendra peu crédibles les actions politiques, l’orientation politique et idéologique de Sadi.
Aujourd’hui sans démagogie, le parti leur doit cette reconnaissance. S’ils les faisaient sans doute pour eux-mêmes par devoir de militant, ils croyaient aussi aux idéaux du parti et à la responsabilité des hommes qui les incarnent.
Plusieurs militants dénoncent certaines prises de position de Mariko faisant le parti souffert de querelle de leadership et de dysfonctionnement multiple. “Souvent nous apprenons la position du parti suite aux déclarations de l’homme. Après, on nous réunit pour prendre une décision commune. Sans doute, c’est pour entériner la position déjà prise par le CE. Ce n’est pas une attitude démocratique”, nous confie un responsable du parti.
Et d’ajouter que les épreuves redoutables sont venues affaiblir davantage une organisation, déjà fortement ébranlée par les principes incohérents du CE. Le départ des cadres de poids de la direction du parti peut être considéré à cet égard comme un des signaux d’une distanciation progressive entre le Comité exécutif et leur responsabilité. Ce qui l’agace, comme beaucoup de camarades, c’est qu’on souvent l’impression que c’est le C E qui gère le parti comme un patrimoine.
Mariko doit revoir ses rapports avec les camarades
Sadi persiste dans une allégeance inconditionnelle à la politique actuelle, et si cette politique doit rester la même, il serait difficile pour l’ex-leader de l’AEEM de prospérer parmi les partis du peloton de tête. C’est dû moins les démissions qui vont être déterminantes que le choix actuel de la direction du parti qui risque à terme d’être suicidaire.
Le comité directeur à sans doute failli. Le positionnement actuel du parti sur l’échiquier politique est une rupture avec les exigences. C’est pourquoi les valeurs sûres du parti réagissent face à une perte d’idéologie et à une dégradation en terme de crédibilité. Il s’en suit un dépérissement physique et idéologique.
De sources proches du parti, certains cadres de la direction ne comptent plus faire mystère de son agacement envers les dirigeants du parti qui ne font rien pour les aider à mieux supporter la parenthèse douloureuse qu’inflige désormais le parti présidentiel dans sa médiocrité habituelle. Certains seraient déjà avancés dans les négociations avec d’autres familles politiques.
Il n’y a donc pas de doute, le CE contribue à affaiblir le parti. L’instance directionnelle doit revoir sa copie. Son management des hommes souffre d’énormes lacunes, son comportement despotique et ses décisions incohérentes agacent les camarades. Toutes choses qui handicapent aujourd’hui Sadi de se prospérer à la tête du peloton. A croire que dans ce contexte, le parti Sadi a de possibilité de rafler la mise aux échanges communale et régionale, il y de quoi douter.
Bréhima Sogoba
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Mariko se croit irremplaçable cela fait plus de 30ans qu’il fait de la politique il est finie mais il ne veut pas l’admettre mieux vaut qu’il part par la grande que d’être humilié
@mon cher Sikasso.Mariko n’est pas politiquement fini, la preuve il vient d’être reélu député de Kolondièba!Tu veux connaitre les noms des potiliciens en fin de carrière comme genre “la guerre est finie”?Eh bien c’est les Tièblé-Soumi-Modibo SIDIBE-Iba N’Diaye….eux ils doivent être au chemin mosquée-maison à présent.
😉
ceux que tu cite ont eu plus de votes que Mariko .
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