Le parti Sadi, par la voie de son premier responsable, Dr Oumar Mariko, s’est prononcé officiellement sur la tenue des élections. Il a demandé le report desdites élections eu égard aux conflits armés qui opposent les forces armées loyales aux rebelles touaregs. De nos jours, le septentrion est confronté à une grande crise, occasionnant d’une part le doute sur la tenue des élections et d’autre part le déplacement de nombreuses populations dans certains pays voisins comme le Niger, la Mauritanie, l’Algérie, le Burkina Faso.
Cette demande du Sadi s’adressant aux autres ténors de la classe politique et aussi des pouvoirs politiques sera-elle exhaussée ? L’ex-leader estudiantin a-t-il pesé tous les avantages et inconvénients liés au report éventuel de l’élection présidentielle?
Les Maliens sont invités à élire le nouveau président dela Républiqueles 29 Avril et 13 Mai 2012 s’il y a un deuxième tour. Plusieurs candidats ont exprimé leur intention de prendre part auxdites élections. La liste des candidats sera publiée parla Courconstitutionnelle dans deux semaines environ. Parmi les candidats figurent Dioncouda Traoré, Soumaïla Cissé, Ibrahim Boubacar Kéita, Jeamille Bittar, Housseïny Amion Guindo, Madani Tall, Mountaga Tall, Choguel Kokala Maiga…
Cependant, une nouvelle donne plane sur la tenue de ces élections. Il s’agit de la rébellion touarègue démarrée depuis le 17 janvier 2012. Une rébellion qui commence à embraser toutes les régions nord du pays. Qu’il s’agisse de Tombouctou, Gao et Kidal. Ce qui est inquiétant, c’est le fait que plusieurs localités tombent sous les mains des rebelles. Menaka, Anderaboukane, Léré, Niafunké, Aguel Hoc, Hombori, Tessalit, Youwarou, Tenenkou, Gomakoura, Goundam, Djiré sont soit sous leur domination ou ont reçu la visite des gens de Iyad Ag Ghali et autres. Les populations desdits localités sont aujourd’hui martyrisées et les villages quasiment vidées de leur population, alors que l’élection doit se tenir sur toute l’étendue du territoire national. Ce qui a amené le directoire du Sadi à demander le report de l’élection présidentielle par la voix du Dr Oumar Mariko. Pour le parti Sadi, il est impossible de tenir les élections. C’était lors d’une conférence de presse animée la semaine dernière. Il a été soutenu par l’ancien ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko, n°2 du parti. Ce dernier demande au gouvernement de «renoncer à l’organisation des élections dans ce contexte et de consacrer toutes les ressources disponibles à l’objectif majeur qu’est la défense de notre intégrité territoriale et de notre unité».
Cette affirmation, loin d’être gratuite, tient compte de la situation actuelle du pays. Est-ce une raison suffisante pour demander le report ? En tout cas, Mariko vient de mettre le débat sur la place publique. Pour l’instant, cette demande n’est pas surprenante de la part du Dr Oumar Mariko. Est- ce pour des raisons personnelles ou pour des raisons objectives que Mariko demande le report ? L’on s’interroge, si du coté du parti Sadi les mesures idoines sont prises pour aborder les élections avec sérénité. Il ne faut pas que Mariko profite de sa faiblesse ou de son impréparation à aborder les élections pour demander un report.
Mariko est réconforté dans sa conviction par des cadres de Kidal qui ont signifié à une délégation ministérielle que la tenue des élections dans cette zone est impossible compte tenu de la rébellion. La délégation était composée de Kafougouna Koné, Sidiki Konaté, Daba Diawara et Harouna Cissé. En réponse à ses propos, le gouverneur de la région a déclaré que les élections se tiendront. S’adressant toujours aux cadres, il affirma qu’ils ont la possibilité de faire évacuer leur famille de Kidal, mais qu’ils sont tenus de rester pour la bonne marche des élections.
La même délégation ministérielle s’est rendue à Gao. Contrairement aux cadres de Kidal, ceux-ci s’attendent au déroulement de l’élection. Les préparatifs ont déjà commencé. Le ministre Kafougouna Koné a donné l’assurance que l’Etat prendra toutes les mesures pour assurer la sécurité des citoyens. Les autres formations politiques à savoir l’Adema, le Rpm, l’Urd, le Cnid, le Mpr ne sont pas dans l’hypothèse du report. Ils travaillent, jour et nuit, en vue de l’élection du 29 avril 2012. Ceux-ci sont déjà sur le terrain pour faire une revue de troupe avant l’ouverture officielle de la campagne. Chaque week-end, les états major des partis favoris descendent à l’intérieur du pays pour tenir soit des conférences régionales, des conférences de cercle, ou d’autres manifestations de rentrée politique. C’est une opportunité pour se faire une idée sur le degré d’implantation et de mobilisation du parti. C’est aussi un moyen de galvaniser les troupes d’ici le jour j. Ils ont les yeux et l’esprit tournés vers le scrutin du 29 avril.
Le candidat indépendant Modibo Sidibé sillonne le pays depuis plus de deux mois. En fin de semaine dernière, il était dans les confins de Kita. Il s’agit de Kassaro, Badenko, Bilifra, Kolamini, Sogonko, Dalala, Makono. Les QG des candidats ont été inaugurés, les équipes de campagne mises en place. Des moyens mis à la disposition des sections, des sous-sections, des comités, des clubs. Certains ont mis l’accent sur les moyens logistiques. Il s’agit de l’Urd de Soumaïla qui a acheté de nombreux véhicules 4/4 et plus de 500 motocyclettes.
De son coté, le Comité exécutif de l’Adema était en tournée à Kayes, le week-end dernier, pour y tenirla Conférencerégionale. Toutes ces mobilisations déterminent la volonté des partis politiques et candidats à aller aux élections. Comme le Pr Dioncouda Traoré a eu à le dire, un report des élections ouvrira la voie à toutes les brèches. Pour éviter un recul de notre démocratie, la tenue des élections s’avère comme une nécessité absolue, selon le candidat de l’Adema.
De son coté, le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna Koné, avait laissé entendre que des Maliens déplacés du fait de la rébellion pouvaient voter d’autant plus que les lieux de regroupement sont connus. Cela aussi est une autre possibilité de faire voter ceux qui ont fui leur village, hameau et campement. Le vote est un droit constitutionnel et l’Etat doit créer les conditions idoines afin que les populations remplissent librement ce droit. Qui sait aussi qu’avant les élections les armes ne vont pas se taire. Cette hypothèse reste plausible.
En tout cas, ne faisons pas le jeu des rebelles, ne commettons pas l’erreur en tombant dans leur piège. Si jamais les élections sont reportées, cela constitue une victoire pour eux. Le Mali sera dans une circonstance exceptionnelle avec des conséquences imprévisibles. Les droits des populations seront réduits, les rebelles crieront à la victoire. En cas de report, en principe, c’est le même Président qui continuera à gérer le Pays, alors qu’on se rend compte aujourd’hui qu’ATT est fatigué, il n’en peut plus. Il est pressé de partir, il le dit et il dira à qui veut l’entendre. Notre salut passe par la tenue des élections à la date indiquée. Si Mariko et son staff ne sont pas prêts, ce n’est pas un problème, il est très jeune, il a de l’avenir devant lui.
Nouhoun Dicko
Guerre larvée au Nord-Mali
Oumar Mariko opte pour le report des élections
«La situation est grave, désastreuse et tragique. Elle est grave en ce sens que l’unité nationale et l’intégrité territoriale sont en jeu. La guerre s’installe. Une partie du pays est occupée par des rebelles. Il ne faut pas se voiler la face, dans une telle situation, on ne peut pas organiser d’élections». C’est en ces termes que le secrétaire général du parti Sadi, en occurrence le célèbre Oumar Mariko, a exprimé son indignation et son opposition catégorique à l’organisation d’élections en temps de guerre.
Après avoir réitéré les condoléances du bureau politique national du parti Sadi aux familles des victimes de cette guerre larvée qu’il qualifie d’injuste, le tonitruant Oumar Mariko manifeste sa solidarité et son soutien aux soldats de notre vaillante armée. Il signale cependant que son «parti mesure la hauteur du sacrifice qu’ils consentent dans des conditions défavorables de combat. Notre parti salue leur héroïsme». En plus, Oumar Mariko dénonce la mauvaise gestion de cette crise désastreuse sous le magistère du chef suprême des armées, sous la houlette de ses généraux dits redoutables.
Cette indifférence, qui remet manifestement en cause l’unité nationale et la démocratie de notre pays, préoccupe à plus d’un titre le parti Sadi pour qui cette calamité ressemble, vraisemblablement, à la politique de l’autruche que diligente le gouvernement, essayant du coup de distraire le Malien par la tenue, au forceps, d’élections mal préparées, cousues de fraudes depuis leur conception.
En tout cas, les Maliens, loin d’être des tarés et des demeurés, ne croient plus à la parole du mentor du Mali et ses ouailles, a-t-il ajouté.
Oumar Mariko recommande donc de «renoncer à l’organisation des élections et de consacrer les ressources disponibles à la défense de l’intégrité territoriale. Quelle sera la légitimité d’un président élu sans les 2/3 d’un pays en guerre? Il ne faut pas se voiler la face. On ne peut pas organiser des élections dans cette situation», avertit le patron du parti Sadi.
C’est dire que ce parti désavoue et condamne une aventure électorale qui conduira, sans doute, les Maliens à cautionner, comme des veaux, une passation de pouvoir entre ATT-Cratie et son candidat préféré. Pour le bureau politique national du parti Sadi, cette guerre plus que larvée n’est pas une fatalité. C’est justement la résultante, depuis 20 ans, d’une gestion calamiteuse.
Il faut noter que dans une déclaration salace, le secrétaire politique du parti Sadi est monté au créneau pour mesurer à sa juste valeur l’ampleur de la guerre au Nord-Mali : «La situation est grave, désastreuse et tragique. Elle est grave en ce sens que l’unité et l’intégrité territoriale sont en jeu. La guerre s’installe. Une partie du pays est occupée par des rebelles», se désole Akératane.
Dans ladite déclaration, le parti propose au gouvernement, une fois de plus, de renoncer à l’organisation d’élections en ce temps de guerre et d’affecter les ressources qui leurs sont destinées à la défense de l’intégrité territoriale, l’unité et la paix. Oumar Mariko exige, pour ce faire, la convocation d’une session plénière de l’Assemblée nationale du Mali pour débattre de la question et permettre aux élus de la nation de prendre une décision pour que le Mali reste entier.
En plus, du renforcement de l’équipement de l’armée malienne, le parti Sadi exige que le gouvernement prenne toutes les dispositions pour informer, en temps réel, l’opinion nationale et internationale sur la boucherie en cours au septentrion.
Nouhoum DICKO
MARIKO,il faut aller aux elections,des pays ont organise’ des elections dans des conditions pires que les notres.Il faut eviter d’ouvrir les portes d’une nouvelle crise,l’etat est une continuite’ alors organisons les elections et laissons ATT se reposer pour que quelqu’un d’autre que sa soit vous MARIKO ou quelqu’un d’autre prenne la releve avec des idees fraiches pour gerer la situation.Notre vie ne va pas se limiter a cette seule crise,sincerement nous pensons aux Maliens deplace’s par cette crise ,mais comme l’a dit notre frere BABEMBA ,il faut considerer les refugiers comme des Maliens de l’exterieur pour qu’ils votent dans leur pays de residence.Nous ne devrons aucunement ceder aux exigences de ces minables bandits criminels de MNLAQMI,non MARIKO il faut aller aux elections si nous aimons reellement notre pays.
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