Entre ATT et la classe pourritique, la crise de confiance est consommée. Ou presque. Le premier a beau rassurer sur son bon foie, le second le croit capable de le manger. Sa foi, avec.
Dans certains milieux politiques, on appelle ATT « Maradona », du nom du footballeur argentin réputé pour ses dribles. Parce que notre « ATT national » cultive, non seulement, le goût du secret ; mais il n’est jamais, aussi, là où on l’attend.
ATT a beau rassurer sur sa volonté de ne pas proroger son second mandat, ou de ne pas briguer un troisième, nombreux sont les politicards qui y voient un écran de fumée, destiné à aveugler les aveugles… politiques.
Prévenir vaut mieux que guerroyer, dit-on. C’est ce que fait la classe politique. Après la réaction des barons de l’Adema, voilà qu’IBK, le leader du RPM, met en garde, à son tour, l’entourage d’ATT qu’il qualifie d’opportunistes qui cherchent à l’induire en erreur.
Cependant, le président ATT, dans une interview accordée au journal « Les Afriques », regrette que personne, au Mali, n’ait demandé son avis sur la rumeur qui court dans la citée des trois caïmans, sur la prorogation de son mandat. A l’en croire, il n’est pas intéressé par ce que dit la rumeur. Encore moins par ce que pourraient mijoter certains de ses « fidèles ». « Je m’en vais, en 2012 ». Voilà en substance, ce qu’il faut retenir de cette interview.
d’accord, mais…
On voudrait bien croire, sur parole, Sa Majesté. Mais peut-on avoir confiance en son entourage, notamment sa cour royale dont les courtisans rivalisent de courbettes ? La mue du Mouvement Citoyen en parti politique, est un coup de force contre la volonté du chef de l’Etat. Et prouve – si besoin est – que ceux qui s’emploient aux côtés du président ATT, ne sont pas prêts à lâcher prise. Faut-il, alors, donner raison à ceux qui pensent que Sa Majesté est l’otage de son entourage ? « Ils n’ont pas besoin de mobiliser qui que ce soit. La seule personne qu’il faut mobiliser, c’est moi-même, et je suis d’avis que le mandat finit le 8 juin et qu’il faut partir le 8 juin ». Ces propos tirés de l’interview que le président ATT a accordée au journal « Les Afriques », confirme les manœuvres opérées par son entourage l’amenant à prolonger son mandat. Difficile, pourtant, de croire que ATT ignore tout de ces manoeuvres. « Je suis même étonné de voir discuter de mon sort, sans que personne, ne vienne me demander ce que j’en pense. Je pense que ce sont des artifices », confie-t-il au journal « Les Afriques ». « ATT a toujours su bien cacher son jeu. Il regarde, il observe, mais il ne dit jamais rien », analyse un observateur de la scène politique nationale. S’agissant de la transformation du Mouvement citoyen en parti politique, ATT a déclaré qu’il n’en a pas été informé. Tout comme il avoue ne rien connaître des « manigances » qui viseraient à prolonger son mandat.
La stratégie des trois singes (ne rien entendre – ne rien voir – ne rien dire), adoptée par le Général ATT, renforce la méfiance de la classe politique à son égard. Et c’est cette méfiance qui rend « suspecte » sa reforme constitutionnelle. Pour ses anciens « compagnons de route », il veut aveugler les… aveugles.
Aimé
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