Révision Constitutionnelle : Le Président ATT persiste et signe

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D’aucuns disaient que le Président ATT, dans sa magnanimité, avait finalement renoncé à son désir ardent. Celui de changer la Constitution de 1992. Et qu’il attendait donc le 22 septembre 2011 pour l’annoncer au peuple. Hélas ! Hélas !

C’est méconnaître la personnalité d’ATT. Une personnalité qui ne cesse de faire ombrage à l’institution qu’il représente. Forte personnalité dont nous aimons d’ailleurs la passion et la spontanéité.

Seulement, la passion et spontanéité ne sont pas toujours les meilleurs alliés des gouvernants. Surtout pas d’un Président de la République. Et Président de la République d’un pays comme le nôtre.

A cet égard, avertit le peuple : «il faut faire. Extrêmement attention». Et, quand on est au faîte de son pouvoir, il faut savoir renoncer. Du moins,  c’est ce que pense et dit tout bas le peuple.

Ce même peuple que la plupart des gens de Koulouba et de leurs proches imaginent sourds, muets et mêmes aveugles.

 

L’imagination, évidemment, peut jouer des tours. Pas toujours attendus. 

 

 

Mais comment faire attention ?

Le Président de la République s’est fait entouré de certains médiocres. Comme le « professeur » Makhan Moussa Sissoko dont la médiocrité n’est plus à démontrer.

Comme le Ministre Daba Diawara qui n’atteint pas Abdoul Wahab Berthé à la cheville. Abdoul Wahab, le Maître et le Professeur.

Nous aurions pu également parler de l’excellente Mariétou Macalou, Secrétaire Général de l’officieux ministère de la révision constitutionnelle. Pour sûr, Abdoul Wahab Berthé et Mariétou Macalou ne savent pas ramper.

Car comment ramper quand on est excellent ?

La réponse avec les faux experts

Les Makhan Moussa Sissoko, les Daba Diawara et autres faux experts ne sont pas excellents.

Ils ne sont même pas bons.

En tout cas, pas pour reformer l’Etat malien.

Encore moins réfléchir « sur la consolidation de notre démocratie ».

 Le Président de la République doit se rendre à l’évidence. 

 

Cela, pour dire que le peuple a bien foi en la « conviction » du Président ATT.

Celle qui consiste à dire : «la vitalité d’une démocratie réside dans sa capacité à se remettre constamment en question ».

Et «la nôtre ne pouvait se soustraire à cette exigence ». 

De même, n’est pas en cause l’engagement présidentiel. Notamment, son engagement «à prendre des initiatives, en accord avec la classe politique visant au renforcement de notre système politique et à l’amélioration de notre pratique démocratique ».

Ce qui est en cause c’est le « comité » essentiellement composé de faux « Experts » et  « dirigé par le ministre Daba DIAWARA ». Des « Experts » incompétents, en matière de droit constitutionnel. Comme l’a déjà la toute première proposition Daba Diawara.

Ainsi que le texte adopté par l’Assemblée Nationale du Mali. Sans oublier le débat télévisé sur la question.

Du coup, leur incompétence porte un coup fatal aux «reformes proposées ».

Du moins, à l’Etat, à la République et à la Démocratie. Puisque « le référendum passera comme lettre à la poste ». Comme le redoute fort la société civile  malienne qui sait  « les dés déjà pipés ».

Revenons plutôt aux« réformes »

Des réformes qui restent en travers de la gorge du peuple. Au sein duquel des Maliens de l’Extérieur, des partis politiques, le Forum de la Société Civile, la Coordination du Mouvement Démocratique, au moins 80 associations et organisations de masse l’UNTM, la CSTM…etc.

A ceux-là s’ajoutent d’éminentes personnalités des mondes politique, judiciaire, scientifique, culturel et des médias.

Evidemment que tous ces gens-là ne font pas partie du peuple pour nos  faux experts.

A ce propos, un d’eux nous confiera que « ce sont les mêmes gens ».

Mais le réveil risque d’être brutal. Trop brutal même.

Malheureusement, ils ne sont intéressés que par leurs « réformes ».

Des « réformes » qui jurent avec le rêve malien des années 70, 80 et 90.

Un rêve synonyme de «Mali libre, démocratique et prospère » où le peuple seul est roi.

A vrai dire, des réformes bidon.

Disons, des réformes assassines de l’Etat, de la République et de la Démocratie.

En ce sens que les « réformes » travaillent à l’avènement d’un Mali où l’essentiel des pouvoirs sont concentrés dans les mains d’une seule institution. A savoir le Président de la République. Celui-ci désormais sera avant, au début, au milieu, à la fin et même à l’après-fin de toute chose.

Tout part de lui et tout revient à lui. Les autres institutions ne seront alors que coquilles vides.

Dès lors l’adaptation des institutions et leur fonctionnement harmonieux restent illusoires. Tout comme la meilleure organisation des élections et leur transparence.

Puisque les pouvoirs organisateurs et les pouvoirs chargés de veiller à la transparence des élections seront au service exclusif du seul Président de la République.

Bien sûr, au mépris du peuple souverain du Mali.

Et au mépris de ses sous. Pour qui sait que nos élections c’est d’abord pour renflouer des caisses occultes.

Et pourvoir au besoin de postes fictifs.

Quant à la faible participation des citoyens aux élections, les textes en vigueur dans notre pays n’y sont pour rien.

Elle est plutôt due aux comportements et actes malsains de certains hommes et femmes politiques.

Sinon, on n’a pas eu besoin de « reformes » en 1991 pour faire sortir les gens.

En 1992, ces mêmes citoyens sont sortis pour dire oui à la Constitution.

Celle que la Conférence Nationale  leur a proposée.

Et que les Daba Diawara s’évertuent à envoyer au diable.

C’est également les citoyens du Mali qui ont exigé des militaires leur «retour dans les casernes ».

Et ont élu, dans la misère et la dignité, les tout premiers dirigeants du Mali démocratique.

Il est vrai que le peuple malien garde encore un mauvais souvenir des élections présidentielles de 2002.

Et de leurs préparatifs. Ça, c’est désormais de l’eau versée, comme on dit chez nous.

En revanche, comme disent encore les Bambara, la partie osseuse de la parole c’est «l’amélioration de la qualité de la presse écrite ».

Une « amélioration » dont le Président de la République, SEM ATT semble tant se soucier. Hélas ! L’apparence est trompeuse.

Sinon, le Président ATT est l’homme le plus puissant du Mali.

Et depuis 9 ans déjà !

Sans compter la Transition qu’il a dirigée du 26 mars 1991 au 8 juin 1992.

C’est dire à quel point le Président de la République a eu le temps d’améliorer « la qualité de la presse écrite ». Tout le temps !

En même temps, on ne peut pas tout faire.

Il y a des réformes qu’on est obligé de laisser à ses successeurs.

Surtout que «l’amélioration de la qualité de la presse écrite » ne dépend pas des « réformes de l’Etat ».

Mais plutôt de la volonté politique. En l’occurrence, la volonté du Président de la République.

Quand le chef ordonne de tracer la route sur le crâne, la route se fera. Quitte au crâne de fendre.

 

Le Président de la République a une caisse noire à sa seule disposition. 

 

 

Soit quelques 10 milliards de nos devises, à en croire certaines indiscrétions.

Nous ne sommes dans le secret des divinités mandingues. Pour, disons, savoir la valeur exacte de cette caisse bénite. Surtout que l’opacité demeure la règle à Koulouba.

En tous les cas, le Président peut bien allouer un minimum de 2 milliards à la presse écrite malienne.

Il peut aussi trouver des bourses d’études au personnel de la presse écrite.

Trouver du matériel pour chaque organe qui en manque.

Améliorer et augmenter l’équipement des organes qui en ont déjà.

Les possibilités ne finissent pas. A commencer par la réhabilitation des journalistes arrêtés lors de la malencontreuse « affaire de la maîtresse du Président ».

Mais aussi par la reconnaissance du mérite de la presse écrite. A travers, par exemple, la décoration de ses éminents membres qui se sont battus pour l’avènement de la démocratie. Sans oublier ceux qui continuent la dure bataille pour un Mali meilleur.

Oui, son excellence monsieur ATT peut véritablement améliorer « la qualité de la presse écrite ».

Le Président de la République a  aussi fait part de son souci du « respect du pluralisme politique au niveau de l’audiovisuel ». Le peuple malien le lui en rend grâce.

Seulement, les textes en vigueur imposent déjà un tel respect.

Puisque nous sommes, de toute façon, en démocratie. Forme de gouvernance qui ne tolère aucune immixtion dans la gestion des affaires des médias.

Au Mali, l’audiovisuel subit surtout la pression du pouvoir exécutif et celle des pouvoirs d’argent.

Or, généralement, pouvoirs d’argent et pouvoir exécutif sont liés.

Au détriment donc du «respect du pluralisme politique au niveau de l’audiovisuel ». Alors, que ces pouvoirs-là arrêtent de s’immiscer dans les affaires de l’audiovisuel. 

Pour ce faire, il y a le leadership présidentiel. Pas donc  besoin de « réformes de l’Etat ».

 

Surtout que ces « réformes » ne vont pas sans coût. Et au moment même où l’on prétend diminuer les coûts. 

 

 

S’agissant de la société civile, elle est déjà forte. Et mûre.

En tout cas, suffisamment pour assurer le rôle qui est sien.

Et de la façon la plus efficace. Ce qui pose problème : ce sont les conditions défectueuses de travail et de vie dans lesquelles le pouvoir exécutif la maintient.

Parce que comment faire «contribuer plus efficacement la société civile à la consolidation de la démocratie et de la citoyenneté » si l’on vit dans l’insécurité financière? Et de façon permanente ?

La misère fausse d’emblée les « bases » du « dialogue social ».

Et engendre « des conflits sociaux » qu’aucune réforme de l’Etat ne saurait résoudre. En tout cas, tant que les acteurs sociaux sont dans la misère la plus crasse.

Cette même misère qui constitue une violation flagrante des «droits et libertés ».

Pour penser à « une meilleure protection aux droits et libertés », il faut d’abord les protéger.

Or, à quelle protection le peuple a aujourd’hui droit en matière de « droits et libertés » ?

Simplement, à zéro protection. Et les « réformes » ne sont d’aucun secours.

Ce qu’elles proposent au peuple étant plutôt le contraire des « droits et libertés ».

 Ne serait-ce que par la confusion des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire que ces « réformes » instituent.

Ce qui est d’ailleurs un péché mineur.

En définitive, la constitution Daba Diawara, objet du prochain référendum, est entachée.

Le Président de la République, garant de l’unité nationale et de la cohésion sociale doit y renoncer.

Si tant est « que les modifications à la Constitution préconisées, dans le cadre des réformes politiques, n’ont pas vocation à régir les mandats en cours ». Et qu’elles «n’entreront en vigueur qu’après le 08 juin 2012 ».

Le Président ATT doit oublier les « réformes ».

D’autant qu’il n’est pas aussi blanchi. Il part le 8 juin 2012, au plus tard à minuit.

La majeure partie des Maliens en sont convaincus.

Même s’ils se posent encore des questions. Dont la principale est celle-ci : « Pourquoi un Président pliant bagage éprouve-t-il autant d’ardeur à changer la constitution ? »

Hawa Diallo

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