Dans son discours d’investiture le Président de la République, Amadou Toumani Touré, a annoncé le changement de la donne politique : finie la gestion consensuelle et place à une opposition politique dotée d’un statut et surtout de prérogatives et de privilèges pouvant lui permettre de jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir. Une bonne initiative pour la démocratie malienne qui ne peut malheureusement pas en profiter du tout, les partis de la minorité étant trop divisés, affaiblis et désordonnés pour porter la contradiction.
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Divisée, elle l’est déjà au lendemain de l’élection présidentielle. Son regroupement, le Front pour la Démocratie et la République (FDR) a volé en éclats à la suite de la distance prise par l’un de ses leaders, Mamadou dit Blaise Sangaré de la CDS qui s’est vite dit prêt à travailler avec l’homme choisi par les Maliens, et des coups de boutoir portés par l’inlassable Issa N’Diaye qui a fustigé ses incohérences. Lesquelles se sont exacerbées à la rentée parlementaire quand le Rassemblement pour le Mali, malgré les déclarations fracassantes de son Secrétaire Général Bocari Téréta contre le consensus, a pris place au sein du bureau de l’Assemblée Nationale, délaissant le pauvre duo SADI . PARENA à son triste sort.
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Le parti d’Ibrahim Boubacar Kéita a tenté de se racheter par une bonne conduite consistant à dénoncer l’exclusion de l’opposition et à suspendre sa participation au bureau du parlement. Mais le coup était déjà parti et les oppositions à l’intérieur de l’opposition étaient déjà flagrantes. Les différends sont si nombreux entre les partis du FDR qu’il est de venu impossible qu’ils s’attendent autour d’une quelconque stratégie politique. D’ailleurs, IBK et ses camarades ne semblent pas prêts à emboîter le pas à la bande de Tièblé Dramé plus préoccupée de ses comptes avec le Premier Ministre, Modibo Sidibé supposé être à l’origine de tous leurs malheurs dans l’affaire de la gestion de Monsieur Dramé des fonds alloués à l’organisation du sommet Afrique France de décembre 2005. L’ancien président de l’AN trouve inutile de croiser le fer avec un président qui ne serait plus un adversaire dans cinq ans. Quant au parti SADI, il ne fait confiance à aucun d’entre eux, une manière de leur rappeler leur comportement politique volage.
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Malgré sa posture modérée, le RPM va-t-il pour autant laisser le leadership aux autres partis de l’opposition ? Cela n’est pas sûr, d’autant plus que le leader de l’opposition aura des privilèges considérables. Donc affaire à suivre.
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Abdoulaye Diakité
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