Certes, comme d’aucuns auraient bien voulu le dire, il faut être optimiste, mais sans jamais laisser l’optimisme noyer la logique. Les moins tranchants diront “pourquoi pas ?” dans la mesure où on a pu organiser la présidentielle et les législatives. Sauf que la donne a changé depuis, le Mali étant complètement absent de la région de Kidal depuis le 21 mai 2014. Or si nous consentons à dire que “Kidal c’est le Mali” , vouloir aller aux élections sans nos frères Kidalois serait, non seulement exclusif pour ces derniers, mais aussi de conforter la camarilla de terroristes, de narcotrafiquants et de bandits armés retranchés dans la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) dans son jeu favori, à savoir la manipulation.
Pour tout dire, il serait plus judicieux aujourd’hui qu’on réfléchisse sur comment gérer la problématique “vide juridique” qu’aurait occasionné la fin du rallongement par deux fois du mandat des conseils communaux en place, que de nous perdre en conjectures à propos d’un projet jusqu’ici incertain ? En effet, selon les textes, le mandat des conseils communaux ne peut être prorogé au-delà de deux fois six mois. La seule ouverture faite en pareille circonstance est la mise en place des délégations spéciales. Or, si l’État peut supporter les charges de cas d’exception de délégations spéciales, on le voit mal aujourd’hui, et surtout à un moment où les maliens tirent le diable par la queue, supporter les charges inhérentes à la mise en place de délégations spéciales dans les 703 Communes du Mali.
Faudrait-il alors convenir d’une jurisprudence permettant aux conseils communaux sortant de continuer, le temps qu’il faudra, jusqu’au retour définitif de la de la paix, et jusqu’à ce que l’État soit présent sur l’ensemble du territoire national? Le débat reste ouvert !
Assane Sy DOLO