Pour la présidentielle de 2012, ils sont très nombreux les technocrates annoncés. Pourtant, ils avaient toujours préféré rester au second plan. Est-ce la déception qui les motive autant ?
Il y a quelques jours, Cheick Bougadary Traoré a animé une conférence de presse. Auparavant, nous avions assisté à une rencontre de Cheick Modibo Diarra et à une de Soumana Sacko. Pour ne citer que ceux-ci. Ils ont presque les mêmes préoccupations et entendent tous opérer un changement dans le mode de gestion des affaires de l’Etat. Puis, ils ont tous décidé de créer leur parti pour ne pas être forclos au moment du dépôt de candidature.
Depuis les premières heures de notre indépendance, le Mali est géré par des enseignants ou des enseignants militaires. Leur gestion semble ne pas apporter la grande satisfaction que le peuple pouvait attendre d’eux. Alors, les technocrates, longtemps en arrière plan, ont décidé d’aller à la conquête du pouvoir. Pour une nouvelle vision et un nouveau mode de gestion. Tout simplement, il faut le dire, ils ont été déçus.
LE MALI EST RICHE MAIS SOUFFRE DE LA GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES
A les écouter et puis dans la logique, le Mali n’est pas un pays pauvre. Mais, tout simplement la gestion des affaires publiques sinon la gouvernance laisse à désirer. Car, de 1960 à 1968, le Mali est parvenu à mettre en place la base d’une économie solide. Mais, tous ou presque tous les dirigeants d’alors se sont enlisés dans un socialisme qui ne dit pas son nom. C’est pourquoi, lorsque Moussa Traoré a fait le coup d’état en 1968, le peuple était soulagé. Militaire et enseignant, il va faire des années à imposer sa suprématie en «éliminant» un à un ses frères d’armes les plus teigneux pour imposer «le moi». Ainsi, le parti unique a vu le jour en 1979 et commença la gabegie, le despotisme ainsi que l’enrichissement illicite.
A la suite d’un soulèvement populaire en 1991, le régime unique est tombé. L’ouverture politique s’installe. En dix ans de gestion (1992-2002), Alpha Oumar Konaré et ses hommes deviennent tous des milliardaires ou des multimillionnaires. Ils ont pris l’Etat en otage avec comme credo la raison du plus fort. Celui qui a achevé le soulèvement en arrêtant Moussa Traoré était à la touche. Pendant dix ans, il a observé. Il a été déçu. Afin que les acquis ne tombent pas dans l’eau, il a été appuyé pour revenir en tant que Président, c’est-à-dire ayant bénéficié du suffrage des Maliennes et des Maliens. Pour dit-on, sauver la démocratie, coudre les déchirures politiques. Il met tous les partis politiques dans l’escarcelle. Mais, il fait pire que Alpha. Car, désormais tout le monde s’enrichit, l’autorité de l’Etat est bafouée, etc., etc. A quelques mois de la fin de son mandat ayant débuté en 2002 et qui s’achève en 2012, il tente tant bien que mal à se faire légitimer. Car, il cherche à imposer sa loi parce que tout simplement ceux qu’il avait mis en mission l’ont déçu.
LES TECHNOCRATES POUR UN NOUVEAU MALI
Après ces différentes gestions, l’heure des technocrates semble sonnée. C’est en tout cas leur intime conviction d’où leur ruée pour la présidentielle. Parce qu’ils estiment qu’ils ne viennent pas pour s’enrichir ou préparer leur avenir. Mais, plutôt pour que le Mali soit un pays émergent, pour que les Maliennes et les Maliens puissent travailler et bénéficier du fruit de leur travail. Et désormais que les jeunes puissent être la fierté de leurs parents et non un fardeau. Va-t-on leur faire confiance ?
Wait and see !
B. DABO