Rubrique «Mon œil» : Et parla enfin le PM Cheick Modibo Diarra …

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En annonçant sa feuille de route de sortie de crise, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra l’a vraiment avec la manière : regarder les maliens les yeux dans les yeux pour leur parler du bon comme du mauvais, de ce qui est gai comme de ce qui est mauvais. Avec un seul et unique objectif : mettre tout le monde ensemble afin de relever, dans un élan unitaire et solidaire, les grands défis qui s’imposent à la nation malienne, au point de saper son fondement.

Cheick Modibo Diarra, PM

Le Premier ministre a certainement compris que l’on ne peut conduire les destinées d’un pays dans l’indifférence, plus précisément dans le style du genre : «Laissons les dire tout ce qu’ils veulent, les chiens aboient et la caravane passe». Nous vivons à l’heure de la communication qui est incontournable comme un outil de gestion et force est de reconnaître qu’il n’est pas besoin de mille et une choses pour se plier à cet exercice oral qui répond bien à notre vie sociale dans laquelle l’oralité joue un rôle extrêmement important.
Avec cette sortie, le Premier ministre s’est rapproché un peu plus de ses administrés dont une partie trouvait en lui un froid glacial qui faisait peur en s’alimentant ensuite de toutes les rumeurs et de toutes les conjectures en cette période où les Maliennes et les Maliens, suite aux différents incidents ou accidents de l’histoire qui se sont manifesté en secouant leur vie quotidienne, ont les oreilles tendues, les yeux grandement écarquillés, sans pour autant s’armer du sens de la jugeote. Dans une pareille situation, si le gouvernement n’affine pas sa communication, elle sera toujours vouée aux gémonies parce qu’incomprise.
Il y a donc une nécessité absolue pour le Premier ministre de s’exprimer sur des sujets importants, mais en y mettant la manière comme il l’a fait la dernière fois. Dans le débit, l’attitude, la diction et la conduite d’ensemble du speech, il s’est beaucoup amélioré. C’est tout le contraire de ses sorties médiatiques précédentes où l’on était près de croire qu’il était pressé d’en finir, sitôt l’allocution entamée.
Non seulement il a parlé, mais il a fait parler ses ministres, à l’image de Sadio Lamine Sow, ministre d’Etat ministre des Affaires étrangères, qui a présenté aux diplomates et institutions internationales, qui sont l’œil et l’oreille de la communauté internationale, les grands axes de la feuille de route de sortie de crise, tout en faisant le point sur les préparatifs de la libération du nord du pays. Il doit bien mouiller le maillot celui-là, tout comme le très effacé ministre de la Communication, deux professionnels de la Communication qui sont tenus de justifier que leur choix, après une longue absence du pays, se justifie amplement.
Si Hamadoun Touré a su bien défendre l’image et la notoriété de l’Onuci en Côte d’Ivoire, les maliennes et maliens attendent plus de lui. Quant au ministre Sadio Lamine Sow, qui s’était chargé de gérer l’image d’Ibk à l’extérieur, du temps où celui-là était fraîchement nommé Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré, évidemment avec une lourde cagnotte à l’appui, c’est le moment, plus que jamais, de prouver  ce qu’il sait faire pour rendre service au Mali.
En un mot comme en mille, le Premier ministre doit savoir quelle importance accordée de nos jours à la communication car la première guerre menée actuellement et quotidiennement   dans le monde, pour laquelle les grandes puissances ne lésinent pas sur les moyens, méthodes et procédés, c’est bien la guerre de l’information.
Lynx

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5 COMMENTAIRES

  1. Cette feuille de route est mieux que rien. Le dictionnaire définit la feuille de route ‘’pour désigner les grandes lignes, et surtout les étapes, d’une politique, d’une stratégie ou d’un plan d’actions’’. Il n’y a pratiquement que des objectifs/résultats, autrement dit où le gouvernement veut aller. Mais où sont les ETAPES, c’est-à-dire le chronogramme, et avec quels moyen/stratégie ? 2013 c’est quand ? En avril ou en décembre 2013 ? Restent flous le ‘’ Quand’’, le ‘’Comment’’, ‘’Avec Qui’’ et ‘’Avec Quoi’’ ?
    J’aurai simplement souhaité noter que ‘’le gouvernement demandera à la CEDEAO le lundi 16 juillet 2012, d’envoyer des hommes et du matériel pour aider à protéger les institutions de la République, libérer le Nord, mettre en place un fichier numérisé pour tenir les élections en juin 2013. La balle sera alors dans le camp de la CEDEAO et des Nations Unies qui pourront dès lors trainer les pieds jusqu’en 2020. En attendant, les maliens sont quotidiennement volés, violés, tabassés, profanés, du Nord au Sud…

  2. Le PM commence a decvoir les Maliens. Dans le dernier numéro de Jeune Afrique il y a beaucoup de revelations sur sa complicité avec Sanogo et sur son inimitié pour Dioncounda. Il a composé le gouvernement actuel de ses amis, parents et (la famille GMT) de ceux de Sanogo (dont oncle maternel est le ministre de l’enseignement supérieur). Mieux le PM a dit publiquement en mai a Yamoussokoro que Dioncounda est guerri et qu’il pouvait venir malgré l’insistance de Boni Yayi qui venait de quitter Paris ou il a rendu visite a Dioncounda tres malade a l’époque. Tandis qu’il pleure publiquement pour le sort de Dioncounda, en douce il veut le liquider physiquement. C’est tres méchant de sa part. Comment les partisans (nombreux mais silencieux) de Dioncounda peuvent laisser un tel PM tranquille?

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