Après l’URD, le syndrome de la crise de leadership est en passe de se répandre sur une autre grosse pointure de la scène politique. Il s’agit du Rassemblement Pour le Mali, l’ancien parti présidentiel, dont le président, Bocari Treta, pourrait faire les frais de sa précipitation à s’auto-désigner comme porte-drapeau des Tisserands.
En effet, le président de l’EPM n’a pas fini de savourer son plébiscite par les militants de base que sa fête est troublée par une levée de boucliers sans précédent au sein de sa famille politique. En cause, sa désignation unilatérale comme candidat du RPM qui ne passe pas, selon toute évidence, chez plusieurs hauts cadres et non des moindres. On y dénombre des mastodontes comme Mamadou Diarassouba, actuellement membre du sans le RPM, le secrétaire général du parti Baber Gano, l’ancienne députée de Mopti et présidente de la Fédération RPM de la 5e région, Belco Samassekou, le président du Bureau nationale des jeunes et non moins éphémère président de l’Assemblée national défunte, Moussa Timbiné, l’ancien ministre et ancien DG de Canam Mahamane Baby ou encore l’ancien député Siaka Batouta. La liste n’est pas exhaustive. On dénombre une bonne quinzaine de hauts responsables du BPN-RPM ou de structures stratégiques du parti du Tisserand. Réunis au sein d’un Collectif pour la défense des statuts et règlement intérieur du RPM, ils sont tous signataires d’une déclaration de contestation en date du 05 janvier où ils remettent en cause vigoureusement la résolution générale de la troisième session du Comité central du parti ainsi que le mandat spécial donné au président Bocari Treta par les participants au Comité centrale, lors de ses assises en date des 28 et 29 décembre dernier. Pour le premier aspect de la question, il s’agit de la désignation de Bocari Treta comme candidat naturel à la présidentielle pour laquelle les contestataires estiment que les délégués aux dernières assises du Comité central n’ont aucun mandat de leurs bases respectives, en plus du fait le sujet ne figurait pas à l’ordre du jour dudit conclave. Pour le second aspect, ils contestent avec la même vigueur la latitude donnée au président sortant du BPN-RPM de faire l’économie de l’organisation d’un congrès pour procéder au remembrement des structures et instances du parti du Tisserand. Autant de décisions qui ne relèvent pas du champ des compétences d’un Comité central, martèlent-ils, en tirant la sonnette d’alarme sur une violation flagrante des textes du parti ainsi que sur l’illégalité des mesures contestées et en rappelant au passage que le mandat du BPN dirigé par Bocari Treta est arrivé à terme depuis 2019. Et les contestataires d’exiger par conséquent la convocation sans délai la convocation d’un congrès statutaire de redynamisation, de normalisation et du fonctionnement normal du parti, après l’annulation pure et simple par le BPN des décisions contestées. Manifestement une foire d’empoignes en perspective, qui intervient au plus fort du durcissement de la position du RPM de Bocari Tréta contre une Transition qui ne manque pourtant d’adeptes au sein de sa famille politique. Tout bien considéré, la levée de boucliers pourraient bien être motivée par une manœuvre de réorientation du parti du Tisserand sur la tendance favorable au pouvoir en place.
A KEÏTA