Après trois ans de pression des caciques de son parti, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a, finalement, cédé à la demande du Rassemblement pour le Mali (RPM) qui a toujours visé la Primature. Si le Président a reculé sur cette exigence de l’état-major politique de son parti, son choix a fait l’effet de surprise au sein des tisserands où l’ancien Ministre de la Défense, Abdoulaye Idrissa Maïga, a ravi la vedette à son rival déclaré, Dr Bokary Tréta.
Cet atterrissage forcé de l’ex patron du Département de la Défense, sur un terrain balisé par ses adversaires, dans la course à la succession d’IBK, est aujourd’hui considéré par certains barons du parti (à tort ou à raison) comme le probable héritier au fauteuil présidentiel de 2023. Vrai ou faux ? Une chose est sûre, c’est que le geste présidentiel en faveur de l’ancien patron du Département de la Défense vaut son pesant d’or. Durant ces trois dernières années, l’homme a impressionné IBK, par sa rigueur dans le travail, la gestion des fonds lors des campagnes électorales et sa loyauté. Même s’il ne fait pas partie du cercle restreint des membres fondateurs de son parti, il n’en demeure pas moins, aujourd’hui, qu’il se pose en acteur qui jouit de beaucoup d’estime et de confiance au sein de l’opinion nationale. Ce qui a conduit le Chef de l’Etat à le nommer à cette haute fonction, malgré la forte pression de certains de ses compagnons politiques, pour faire face à la situation que traverse toujours le pays à l’heure actuelle. Certes, la décision n’a pas été facile à prendre, le suspens fut long. Mais, en optant pour son ancien Directeur de campagnes, IBK a amené certains observateurs à penser qu’il n’a pas eu tort de le préférer au tisserand en Chef, Dr Bokary Tréta, qui a passé le clair de son temps dans une vaine lutte de positionnement et de leadership. Toute chose qui lui a souvent amené à prendre une posture de sabotage de certaines actions importantes des gouvernements précédents. Dès lors, certains analysent le choix porté sur AIM, comme une sanction d’IBK contre le Président de son parti. Toute la question est, aujourd’hui, de savoir si ce choix sera accepté sans quelques difficultés, au sein des tisserands. La réponse est à l’avenir !
Zeid Kéïta