Plus besoin de se cacher et dénoncer à voix basse le mal subi par le peuple au risque de se faire happer par le régime. Au haut sommet de l’Etat, à Koulouba, le pouvoir a transformé le locataire. Dans ses sorties, il est imprévisible. Personne ne sait le chemin qu’il empruntera face à un sujet d’intérêt national. Autrefois spécialiste en dénonciation des décisions des tenants du pouvoir, aujourd’hui Dieu le place à la barre. Devenu président de la République par la circonstance du hasard, il a du mal à se contrôler. Nerveux, il l’est face aux Maliens qui critiquent ses approches. Ceux-ci sont des apatrides. Ils voient tout en mal et se sentent en l’aise quand le pays brûle. Telle est la vision de la Majorité au pouvoir.
Ah mon Dieu, je cherche IBK des années 2000. Ce politique dont l’aura était sans reproche. Homme idéal, il s’opposait à tout et voyait en ATT et ses alliés les responsables de la détérioration du climat social. IBK a usé de tous les moyens à l’époque pour fragiliser davantage le régime pour un soit disant combat pour l’honneur du Mali.
Aujourd’hui, Dieu lui rend la monnaie. Face à sa mauvaise gestion du Mali, il n’aime pas être critiqué. Il refuse le jeu démocratique. Il s’énerve et porte atteinte à tous ceux qui s’opposent à sa vision pour le Mali.
Pour preuve, dans son discours d’ouverture à la conférence d’entente nationale, IBK s’en est pris à l’opposition qu’il a traitée de tous les noms pour la simple raison qu’elle a refusé d’y participer.
Ce n’est pas la première fois. Cette habitude est le quotidien du chef de l’Etat. Mais elle se manifeste seulement contre des acteurs politiques qui sont à l’opposé du pouvoir. Ceux-ci sont des ennemis de la République.
Chose bizarre ! De l’autre côté du Mali, au nord où l’Etat a du mal à faire valoir son autorité, les vrais chefs sans légitimité du peuple dictent leur loi. Ils menacent, ils sont dorlotés, ils revendiquent le pouvoir central s’exécute. Ces mêmes hommes qui vivent grâce à la rébellion, IBK s’opposait catégoriquement lorsque ses prédécesseurs convenaient de quelque chose avec ceux-ci pour une sortie de crise. Tous les accords étaient source de diviser le Mali. Aujourd’hui, il est face à la même situation. Quant à lui, sa problématique est tout sauf salutaire. Sous son règne, le Malien a tout perdu.
Boubacar Yalkoué