A l’issue des 3èmes Assises du Rassemblement Pour le Mali (RPM), un Collectif pour la Défense des Statuts et Règlements Intérieur du parti (CDSRI-RPM) a vu le jour. Ces frondeurs sont principalement composés de : Me Baber Gano, Mahamane Baby, Moussa Timbiné, Zeinab Maïga. Ils sont farouchement opposés au président du RPM. Dont ils accusent de : « violations des textes du parti », en l’occurrence sa désignation comme candidat naturel à la future présidentielle. Lors d’une conférence de presse, tenue ce jeudi 17 février 2022 au siège du RPM en CV du District, le CDSRI-RPM a exigé : « la tenue d’une conférence statutaire du congrès afin de pouvoir désigner le futur candidat du Parti du Tisserand ». Evidemment, Dr Bocari Téréta et ses partisans brillaient par leur absence. Comme on peut le constater, plus rien ne va au sein du RPM : ce parti est bord de l’implosion! Rappel et analyse des faits !
Le 27 décembre 2021, à la maison des Ainés de Bamako, une rencontre a lieu entre le BPN-RPM et les élus. Au lendemain de cet évènement, soit du 28 au 29 décembre, se sont tenues au Palais de la Culture, les 3èmes Assises du Comité Central du RPM. Mais les résolutions et les motions spéciales prises par ces assises sont vigoureusement dénoncées par le président du CDSRI-RPM et ses compagnons.
Dans son costume de Chef des frondeurs, Me Baber Gano juge qu’elles sont « non conformes aux dispositions statutaires et réglementaires du RPM ». Il évoque l’article 43 du règlement intérieur du parti qui, selon lui, est en contradiction avec les décisions prises, notamment la désignation de Dr Téréta comme futur candidat naturel des Tisserands. D’après lui, seul le Congrès est : l’instance habilitée à modifier les textes du RPM et désigner un candidat à l’élection présidentielle. Mais est-ce seulement l’application ou pas des textes du parti qui divise les ténors du RPM ? Bien sûr que non : en réalité depuis la chute d’IBK, le parti des tisserands (privé de fonds publics) est plus que jamais en état de déliquescence! Face à cette fronde, les partisans de Dr Téréta vont naturellement réagir. Et ça serait désormais un bras de fer entre les deux tendances sans aucun consensus possible !
Considéré à tort par certains analystes politiques comme étant le nombril du pouvoir IBK, le RPM, dormant sur ses lauriers, est demeuré confronté à une guerre de clans et de leadership. Le parti n’a visiblement pas cherché à murir. Le père-fondateur du parti, feu Ibrahim Boubacar Keïta, dans sa position dominante de président de la république, a malheureusement voulu qu’il en soit ainsi, en entretenant la guerre de positionnement entre ses protégés. Ces derniers, constamment obsédés par l’obtention d’un poste juteux dans la gestion des Affaires Publiques, n’ont logiquement pu s’affranchir. A chaque Congrès, c’est IBK qui tranchait en dernier ressort dans les nominations aux postes du parti. Aussi, durant tout le règne du mentor, le RPM fut faussement propulsé (à partir de tripatouillages électoraux) au rang de premier parti du pays. Mais sans jamais peser politiquement dans la gestion des Affaires publiques.
Ainsi, lors des désignations au poste de PM et d’autres portefeuilles ministériels, le RPM (en dépit de sa majorité absolue avec ses partis satellites à l’Hémicycle) n’était jamais consulté par le président de la république et père-fondateur du parti des tisserands. Dont les cadres n’avaient guère le choix que de se contenter de strapontins pour figurer dans les Gouvernements successifs. Dont aucune décision n’était d’ailleurs contestée à l’Assemblée nationale paradoxalement dominée par le RPM. Résultat : à la Chute du mentor, l’édifice de carton RPM ne peut que s’écrouler. C’est justement ce processus d’implosion auquel on assiste actuellement. Le RPM va inéluctablement imploser et ça n’est qu’une question de temps !
Falaye Keïta