Référendum constitutionnel et échéances électorales de 2012 : Où va le Mali ?

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Par rapport aux élections présidentielles de 2012, il y a lieu de s’inquiéter quant à leur tenue dans les délais constitutionnels et à son issue.
Et point n’est besoin d’être un prophète pour prédire ce qui nous attend.
Pour cause, il y a des signes qui ne trompent guère.

Et ce n’est pas le gouvernement qui dira le contraire, après l’échec des deux dernières rencontres qui ont eu lieu entre lui et la classe politique à ce propos. Ainsi, la dernière rencontre qui remonte au 24 mai 2011 où gouvernement et la classe politique s’étaient retrouvés pour adopter un fichier électoral, discuter sur le référendum constitutionnel,  au gouvernorat de Bamako qui s’est terminée en queue de poisson comme la première s’est déroulée dans une atmosphère tumultueuse.

Plus inquiétant, les participants n’ont même pas pu se mettre d’accord sur l’ordre du jour à plus forte raison d’adopter quoi que ce soit.

Cet ordre du jour était établi ainsi : choix du fichier électoral, information sommaire  sur le référendum, mise en place des structures électorales, relecture de la loi électorale et l’administration des élections.
Pendant plus de 4 heures d’horloge, ils ont discuté sur tout et de rien.

Ni  le ministre Kafougouna Koné, ni le général Chiaka Sangaré de la DGE n’ont pu convaincre la classe politique qui reste elle-même divisée à propos des questions cruciales, comme le référendum constitutionnel et le choix du fichier électoral. Toute chose qui risque de fausser le calendrier électoral, a dit le ministre Kafougouna.

A en croire le ministre, avec le fichier Ravec, les maliens de la Côte d’Ivoire ne seront pas à même de voter. Ce qui est inadmissible. Or, selon le président de l’Adema, Dioncounda, de 1992 à nos jours, le nombre d’électeurs maliens dans ce pays ne cesse de baisser considérablement. Il était 400 000 en 1992. Ce qui sous entend qu’on peut belle et bien faire les élections sans ceux-ci.

Pour enfoncer le clou, M. Younouss Hamey Dicko dira qu’il n’y a aucun pays au monde qui a annulé ses élections pour ses compatriotes de l’extérieur. D’ailleurs, a-t-il dit, le Ravec n’a pas pris en compte les maliens du Bénin du Togo et bien d’autres pays. Et pourquoi, le ministre de l’Administration territoriale n’en a pas fait cas ?

Donc « nous ne voulons pas entendre parler du Race », a martelé M. Dicko.
En poursuivant, il dira que le gouvernement veut nous conduire vers une transition et,  « si transition il y en a, ce ne sera pas avec les actuels dirigeants, tout sauf ça » ajoutera t il.

Même son de cloche chez le représentant du parti Bara qui pense que la question des maliens de la Côte d’Ivoire est un prétexte pour abandonner le Ravec qui garantit la transparence, la crédibilité des échéances futures.

En effet, il a rappelé au général Kafougouna l’un de ses propos par rapport au Ravec : «le Ravec est prêt et on va le tester aux élections municipales prochaines ». Ce qui prouve que le gouvernement n’a jamais eu l’intention d’organiser les élections présidentielles et législatives prochaines avec le Ravec. Cela porte aussi à croire que la division autour de ces questions est préméditée par le gouvernement qui n’a nullement l’intention d’organiser les élections en 2012 aux dates prévues. 

S’agissant toujours du fichier électoral, le socle des élections, il y a lieu de s’interroger sur la bonne foi du gouvernement qui se penche vers celui issu du RACE, a dit le  représentant du Parena, Tiébilé Dramé qui a rappelé par la suite que le gouvernement, a la responsabilité d’organiser les élections et avec les partis politiques. Mais, aller jusqu’à décider à la place de ceux-ci, est anormal. Donc, il est impératif que le gouvernement revoie sa façon de travailler, a-t-il lancé.

Les propos du Général Chiaka Sangaré vont également dans ce sens. Pour lui, un fichier électoral est fiable lorsqu’il est consensuel, sinon il n’y a pas de fichier parfait, ni en Afrique, ni dans le monde, soulignera-t-il.

Pour le représentant du MPR, le temps et les moyens à propos des élections est un faut débat. Même s’il faut 20 milliards pour organiser les élections, il faut le faire. Rien n’est trop pour la stabilité d’un pays. 

En ce qui concerne, le référendum constitutionnel que le gouvernement malien entend organiser au plus tard le janvier 2012, il  est jugé par la plupart des partis politiques inopportun. Certains vont aller jusqu’à demander à l’Etat d’ajouter les sous du référendum à ceux des élections de 2012.
Par ailleurs, des partis envisagent déjà l’option de la rue pour contraindre le gouvernement à abandonner son idée d’organiser les élections avec le RACE.

Enfin de compte, le chemin à parcourir pour organiser les échéances électorales prochaines est encore long et parsemé d’embûches. Où va le Mali ?
Moussa L. Diallo
Administrateur à la retraite
Goundam

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