Nous avons dit que le comportement du Président ATT devenait une clé de lecture. Ceci, il est vrai, n’est pas l’information. Il a fallu attendre le 3 décembre, lors de la journée nationale des communes, pour entendre dire le président de
Les lignes se forment et des lignes se confortent. Ce n’est même plus qu’on perçoit un léger frémissement en vue de la campagne référendaire. C’est tout une petite succession de faits et de gestes qui sont entrain de se dérouler sous nos yeux et qui sont pour conforter le camp du oui au referendum du 29 avril 2012. Coté mobilisation, d’abord.
ATT, le partisan masqué laisse aujourd’hui la place à l’arbitre affiché.
Voici la petite phrase qui sera scrutée sous toutes les coutures. Ce n’est pas le temps qui lui est compté, mais le président ATT a les yeux rivés sur le mercure social. Les oreilles grandes ouvertes du reste pour prendre le pouls de ses populations. Le voici président ATT, pleinement président, uniquement président. Ce referendum, ATT le portera encore. On peut affirmer sans risque de se tromper que le locataire de Koulouba est déjà dans le coup d’après. C’est-à-dire plus précisément dans l’après referendum du 29 avril 2012. Se regardant déjà comme responsable des difficultés surmontées. Il aura déjà fait des promesses, donner « plus » que des assurances à plus d’un… Il garde quelque chose du Mopticien, le président ATT : si un problème à des difficultés, alors mieux vaut déplacer ce problème… Henri Desgrange (coureur cycliste) a dit « les grands coureurs sont tous intelligents ; ils ont la compréhension nette et lucide des moyens précises qu’ils doivent employer pour arriver au but ». On ne saurait dire cela au président ATT. L’expertise n’est pas innée, elle s’acquiert. Le 3 décembre dernier, ATT était content de se retrouver permis les élus locaux. Une politesse rendue plutôt qu’une reconnaissance du ventre (n’ont-ils pas parrainé sa seconde candidature en 2007) qu’il saura traduire en les invitant tous à « soutenir totalement les reformes ». il sait que sa voix portera dans cette enceinte qu’il connait en parfait globe- trotter (240 voyages dit-il dans le pays réel en 9 ans de mandat). Les citoyens-experts par nature, on les trouve dans nos localités. ATT a su tirer aussi des leçons du sort fait à la reforme proposée par son prédécesseur le président Konaré. Car ce qui n’était plus tolérable, c’était d’entendre des politiciens qui n’avaient aucune proposition à tenir dans le domaine de la morale civique s’insurger contre ceux qui avaient le courage d’en formuler. ATT s’est ériger en « jury » pour évaluer notre parcours démocratique, et il a décidé d’y apporter sa touche personnelle. Pour cela, il s’allie les mêmes compliments et les mêmes reproches depuis 20 ans. En a-t-il tiré des leçons ? En tout cas, une forte mobilisation lui vient du coté des femmes. Onze collectifs de femmes s’engagent avec le ministre A. Sall (Relation avec les institutions) après la rencontre avec les jeunes au Carrefour des jeunes le 8 octobre dernier. Parmi les femmes suscitées, beaucoup de têtes couronnées comme Mmes Oumou Traoré, Dembélé Oulematou Sow, Diakité Kadidiatou Togola, Floride Sarr, N’Diaye Hawa Tassougué…Le ministre Daba Diawara en personne s’était déplacé pour les rencontrer au Centre Awa Keita. Alors question que fait désormais la mission d’appui aux reformes politiques ? Si l’on sait que dix nouvelles régions viendront s’ajouter sous peu aux huit existantes. Etions-nous dans une impasse face au projet mobilisateur pour le Oui au referendum ? Le conflit avait pris un tour ces jours passés dans les rues de la capitale. On est allé jusqu’à évoquer un scénario d’explosion sociale résultant de la conjonction de fortes difficultés économiques, voire de situation de détresse sociale et d’un pouvoir perçu comme arrogant, voire inéquitable. Le pouvoir semble commander aux vents pour l’heure. La grande mobilisation (qui selon ATT donnera au premier tour de scrutins couplés un caractère populaire, libre et démocratique) c’est ici qu’il ira la chercher dans la vox populi de nos communes… Ce qui ne veut nullement pas dire qu’il a tout réglé avec la classe politique. On ne change pas une société par décret a-t-on dit. Même quand ici il s’agit d’une loi (le Référendum). Y manque pour le moment la convivialité nécessaire que les partis politiques ne laissent transparaitre au fonctionnement optimal du texte fondateur à venir.
S. KONE