«Tout candidat à l’élection présidentielle doit être d’origine malienne». Ce nouveau concept préconisé par la reforme constitutionnelle n’est pas du goût du Malien d’origine Libanaise, M Jeammil Bitar, puisqu’étant de nature à l’exclure d’office de la course à la présidentielle. En réaction, l’homme a récemment appelé son Institution en renfort afin de fustiger la commission Daba Diawara à l’origine de la nouvelle notion.
La révision constitutionnelle pilotée par le ministre chargé de la reforme, Daba Diawara, si elle est adoptée, met en effet fin à l’ambition présidentielle de Jeamille Bittar et non moins 1er vice président du PDES, président du Conseil Economique, Social et Culturel (CESC) et Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM).
Profitant de la clôture de la 4ème cession ordinaire de la 4ème mandature du Conseil Economique, Social et Culturel (CESC) courant semaine dernière, il invité le président de la Commission Daba Diawara à « s’expliquer » sur la notion «Malien d’origine». De père, de mère ou des deux filiations ont demandé les membres du conseil. Des interrogations, on s’en doute, inspirées par M Jeammil Bitar lui-même, au regard de ses ambitions et surtout de son origine libanaise.
Pour sa part, le président de la Commission, M Daba Diawara de rappeler que « les reformes constitutionnelles sont l’initiative du président de la République. Beaucoup de chose lui ont être soumises et il a pris ce qui lui semble bon pour renforcer la démocratie ». Avant d’indiquer que ceux qui ne sont pas pour cette révision peuvent, à travers leur coloration politique à l’hémicycle de Bagadagji, chercher à bloquer l’adoption de la nouvelle constitution.
Il s’agit d’un message fort à l’adresse du 1er Vice Président du PDES étant entendu que le parti d’appartenance de M Bittar, le PDES, soutient la révision constitutionnelle en question et dans toutes ses compartiments. Pas question pour lui (le PDES) de s’y opposer.
A défaut donc de mobiliser la troupe à l’interne au sein de sa formation politique, M Bittar a visiblement choisi de se rabattre sur l’institution qu’il dirige, à savoir, le Conseil Economique, Social et Culturel (CESC).
Au motif que le conseil n’a pas été sollicité en amont et qu’il a été chagriné par les articles 106, 107 et 108 qui traitent des domaines de compétences et des missions de leur institution, l’institution décide tout simplement de rejeter lesdites reformes.
En réponse, M Daba Diawara a rappelé que toutes les institutions de la république ou presque ont subi des modifications dans leurs attributions et fonctionnement.
Les marges de manœuvre de Bittar désormais réduites
La révision constitutionnelle sonne indubitablement le glas pour le 1er Vice-président du PDES dans la course à la présidentielle. N’importe quel citoyen pourrait alors obtenir l’annulation de sa candidature sur la base de son origine.
Et ce ne sera pas pour déplaire à ces opposants au sein de sa propre formation. Dans ce milieu, l’homme n’a pas bonne réputation. Il y est considéré, comme un tournesol doublé de fauteur de troubles.
Aussi, à travers l’institution consulaire qu’il dirige, à savoir la CCIM, M Bittar a toujours tenté de ramifier ses tentacules à toutes les régions du Mali. Le but de pareilles manœuvres dilatoires était d’arriver à une convention nationale avec le maximum de poids politique, c’est-à-dire, la quasi-totalité des opérateurs économique regroupés au sein des délégations régionales de la CCIM. Mais cette démarche a été un échec cuisant. Le revers est cinglant : depuis des ans, Bittar ne fait plus l’unanimité au sein du monde des affaires du pays. Un flop magistral.
Ces adversaires l’accusent d’avoir provoqué la scission du monde des affaires. Bien plus : ses camarades l’accusent de se comporter en éléphant dans un magasin de porcelaine.
Au sein du PDES, Bittar a toujours été considéré comme un militant de la 25ème heure ; un homme d’affaires qui ne mise que sur les opérateurs économiques pour s’imposer. L’oligarque en puissance. Toute chose qui l’éloigne des intellectuels, véritables concepteurs des deux PDES, le programme et le parti, aguerris aux manœuvres politiques pour lesquels, il s’agit de trouver de véritables militants. Dans la mesure où les opérateurs économiques n’ont jamais constitué un électorat fiable et sûr au motif qu’ils privilégient toujours leurs seuls intérêts économiques. En clair, tout un monde sépare Bittar des siens. La reforme constitutionnelle vient réconforter ses détracteurs.
Jean pierre James