Très déterminé à faire le toilettage de nos textes fondamentaux, le président Amadou Toumani Touré a, dès le départ, confié, à Daba Diawara, personnage éminent, la lourde tâche de prospecter le large champ institutionnel de notre pays. Par la suite, une commission multidisciplinaire, travaillera d’arrache-pied afin de présenter une proposition de nouvelle mouture de la constitution.
On se rappelle à l’époque que des mises-en-garde ont été faites au sujet de l’article 30 de la loi fondamentale relatif au mandat du président de la République. Cette sollicitude d’une frange de la classe politique et de la société civile a été, effectivement, respectée. Dès lors, il ne devrait plus y avoir d’inquiétudes au sujet de cette révision constitutionnelle. Malgré tout, au sein de la classe politique et des organisations de la société civile, les avis demeurent partagés. Certains avaient sollicité que le président de la République renonce à cette réforme. Ils évoquent les impératifs de temps et estiment, jusqu’à la preuve du contraire, qu’il vaut mieux concentrer les efforts sous l’organisation des élections qui constituent l’enjeu majeur. Sont-ils nombreux ? Certainement pas plus que ceux qui sont favorables à la réforme.
Ces derniers temps, des voix s’élèvent, un peu partout, pour exprimer des soutiens de taille à l’initiative de la réforme. Elles émanent de ceux qui continuent à apporter des soutiens de taille à la réforme et aux actions d’ATT. Parmi eux, il y en a qui sont, certainement, personnellement intéressés. Au nombre de ceux-ci, on peut citer en particulier le président du Haut Conseil des Collectivités, Oumarou Ag Ibrahim Haïdara. Celui-ci, à l’instar de plusieurs autres conseillers communaux, souhaite ardemment qu’ait lieu la réforme. Pour eux, il s’agit pour le Mali de moderniser et d’améliorer les structures afin de se mettre à niveau dans le concert des nations. A l’évidence, ils sont particulièrement intéressés par la transformation du Haut Conseil des Collectivités en Sénat. Ce qui, incontestablement, conférera plus d’importance aux élus communaux membres du Haut Conseil des Collectivités. Avec la réforme, assurément, ils auront un rôle plus important à jouer dans la consolidation du processus démocratique au Mali. C’est sans doute cela qui justifie leur soutien indéfectible à la réforme constitutionnelle.
La sortie récente des élus sous la houlette du président du Haut Conseil des Collectivités à Kayes en est une éloquente illustration. En cette circonstance, Oumarou Ag Ibrahim Maïga a expliqué qu’ils ont le devoir de soutenir le projet en raison des retombées qu’il aura pour le processus démocratique au Mali. Il ne faut pas perdre de vue qu’au delà des membres du Haut Conseil des Collectivités, plusieurs autres corporations y trouvent leur compte dont les journalistes. Puisque le président de la République a lui-même précisé qu’il tient beaucoup à l’adoption de ce texte par référendum, même lors de ses déclarations récentes à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationales, il faudra s’attendre à ce que l’on parte à ce référendum. Les nombreux soutiens enregistrés soutiennent cette action programmée, fruit d’un long processus enclenché depuis la veille de la présidentielle de 2007.
Sinaly