Les commissions administratives sont au travail depuis le 1er octobre pour une opération qui revêt un caractère spécial.
Le processus de préparation du référendum et des élections de 2012 est entré dans sa phase active. Après la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante, le chronogramme est désormais calé. Les dates des scrutins ont été fixées par le Conseil des ministres de mercredi passé. Quant à la révision des listes électorales, elle a débuté le 1er octobre dernier dans les six communes du District de Bamako comme dans le reste du pays. Cette révision des listes électorales est qualifiée de « spéciale ». En effet, beaucoup d’éléments nouveaux interviennent dans cette opération. C’est ce qui lui confère ce caractère « spécial ».
Les tableaux d’inscriptions, de radiations et de corrections qui servaient avant comme documents de travail aux commissions administratives, ont été fondus dans un seul formulaire appelé « tableau de mise à jour ». Ces changements ont conduit les responsables chargés de l’opération à initier une séance de formation à l’intention des équipes de travail composées des représentants de l’administration, des partis politiques et de la société civile. Le travail des commissions administratives est organisé de la même manière dans toutes les communes du District. Chaque groupe de travail détient les cahiers du recensement administratif à caractère électoral (RACE) de 2001.
La première tache consiste à repérer dans ces cahiers, les enfants nés en 1994 qui auront l’âge de voter en 2012, puis à les inscrire sur les tableaux. La seconde opération prend en charge les personnes nouvellement installées dans la commune. Si elles n’ont jamais été recensées, une équipe se charge de leur recensement en leur remettant une fiche jaune. Munis de ce document, elles s’inscrivent à la commission administrative. S’ils avaient été recensés, les intéressés se rendent dans leur commune de départ pour se faire radier. Avec la fiche de radiation, ils sont pris en compte dans la commune d’accueil. Des commissions administratives visitées en milieu de semaine dernière, la Commune VI enregistrait le plus grand nombre de nouveaux arrivants avec 632 nouveaux électeurs sur un total de 1240 inscriptions. Le président de la commission administrative de cette circonscription, Siaka Koné, explique cela par la construction ces dernières années de nombreux logements sociaux sur les terres de la commune. Beaucoup de personnes sont donc arrivées dans cette commune.
La commission administrative de la Commune III est présidée par Samba Fofana. Ici, 76 électeurs avaient radiés à la même date. En Commune V, une centaine d’électeurs demandent à venir voter au lycée Sacré cœur de Baco-Djicoroni dans le cadre de leur rapprochement de leur centre de vote, une possibilité offerte dans le cadre des opérations actuelles. Dans le temps, ces électeurs votaient au centre installé à l’école Ballo. Celui-ci aurait été entre-temps supprimé. Or, ce centre prenait en charge beaucoup d’électeurs dans la commune, assure Lassine Dembélé, le président de la commission administrative de la commune. En Commune IV, la commission administrative a été, mardi, le théâtre d’un incident. Un groupe de commerçants détaillants a fait irruption dans la salle où la commission administrative travaille pour … retirer leurs cartes d’électeurs.
Le président de la commission, Ibrahima Bia Zerbo, s’est évertué à leur expliquer que l’opération n’était pas encore entrée dans la phase d’enlèvement des cartes, ils n’ont rien voulu savoir dans un premier temps. Il a fallu beaucoup d’efforts d’explication et de patience pour les convaincre. Cet incident est la preuve qu’il reste un gros travail d’information et de sensibilisation à faire sur l’opération, a estimé le président de la commission. Partout où nous nous sommes rendus, le travail se déroule normalement. Les partis politiques sont représentés en grand nombre. Les fonds que le gouvernorat alloue aux commissions administratives ne sont pas encore tombés. Pour le moment, chaque équipe s’organise pour satisfaire ses besoins quotidiens (nourriture et thé notamment). Parfois, des visiteurs font un geste dans un bel esprit de citoyenneté.