A l’instar d’autres formations politiques et OSC, le parti Mouvement Citoyen pour l’Alternance, le Travail et la Transparence (MC-ATT) de Jeamille Bittar, a décidé de se prononcer sur le projet de loi portant révision de la constitution du 25 février 1992. Sans prendre position, le benjamin de l’échiquier politique a organisé le samedi 22 juillet au palais de la Culture, une conférence débat sur le sujet dont le thème était : « Révision constitutionnelle, quel consensus pour une sortie de crise ? ». C’était en présence du président du parti, Jeamille Bittar en compagnie des cadres de son parti dont Mme Ascofari Oulématou Tamboura. Pour cet exercice, le principal conférencier était Me Amadou Tieoulé Diarra, avocat à la Cour.
Par cette première sortie, le parti s’inscrit alors dans une logique de consensus et de compréhension autour du texte qui doit être soumis à l’appréciation du peuple malien. Pour le président du parti, il ne s’agit pas de prendre position ni pour le OUI ni pour le NON mais chercher un consensus, la position qui vaut. « Les maliens ont besoin de la quiétude c’est pourquoi nous nous engageons pour le consensus pour une sortie de crise honorable », a estimé M. Jeamille Bittar. Pour dégager ce consensus dont le peuple a besoin, le parti MC-ATT prône le choix d’une personnalité forte que l’ensemble des maliens vont respecter pour pouvoir se comprendre. Cette personnalité pourrait être issue de la société civile, des confessions religieuses ou du milieu politique, a estimé Jeamille Bittar. Par rapport au contenu du texte, le président du parti soutient que la Cour Constitutionnelle s’est déjà prononcé, mais estime qu’avant cette solution juridique, il devrait avoir une solution sociale de nature à ce que les citoyens respectent la décision de l’institution. Une autre solution de crise, selon lui, c’est que même si le referendum devrait se tenir avec ce texte, qu’il serait mieux de le faire coupler avec la présidentielle de 2018.
Dans son exposé, le conférencier aussi s’est beaucoup appesanti sur le consensualisme. Selon lui, la constitution est sociale qu’il faut la partager. Me Amadou Tieoulé Diarra qui avait soutenu en 2011 que la révision de la constitution de 1992 était opportune, car il « y a des lacunes dans les textes », a un peu critiqué la démarche de cette troisième tentative de révision sans néanmoins faire de positionnement sur le contenu du texte. Il a d’abord critiqué la phase d’élaboration du projet. Selon Me Diarra, l’élaboration du document devrait être confiée à nos professeurs de droit. Ce qui est arrivé est un mépris de nos cadres, estime-t-il.
Par rapport à l’arrêt de la Cour Constitutionnelle, le conférencier dira qu’il n’est pas à l’abri de critiques. Selon lui, par la notion d’insécurité résiduelle, la Cour ne nous fait pas avancer. La Cour devrait, à son avis, trancher sur la base des considérations qui prennent en compte notre phénomène national. Il a indiqué que même si par extraordinaire l’on ne parvient pas à organiser le scrutin, c’est un consensus qui doit régler le problème.
DK