Le président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), Tiébilé DRAME, a animé, le samedi dernier, une conférence de presse, à la Maison de la presse, pour se prononcer sur l’actualité dans notre pays. Le Conférencier a également abordé la situation sécuritaire, la révision constitutionnelle en cours et les projets routiers du président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA.
Plusieurs responsables de l’opposition, dont Soumaila CISSE de l’URD ; Soumana SAKO de la CNAS-Faso Hèrè ; Mamadou Oumar SIDIBE du PRVM Fasoko ; Djibril TALL du PDES… étaient présents à cette conférence de presse.
Sur la situation sécuritaire, le président du PARENA a brossé un sombre tableau. À propos de la révision constitutionnelle en cours, il a soulevé une kyrielle de griefs tout en demandant le retrait pur et simple du texte. En ce qui concerne les montants annoncés pour l’exécution des chantiers routiers prioritaires, il a dénoncé des surfacturations et demandé le limogeage des cadres impliqués dans la passation desdits marchés.
Situation sécuritaire précaire :
À l’entame de ses propos, Tiébilé DRAME a déclaré que notre pays traversait une des périodes les difficiles de sa longue histoire. Il a justifié cet état de fait des tueries et des bains de sang toutes les semaines. Selon lui, de jeunes militaires maliens ou leurs compagnons des forces internationales tombent au nord et au centre du pays, à tout moment. Aussi, dénonce-t-il, dans ces régions, les communautés qui vivaient en harmonie s’en prennent les unes aux autres.
« Jamais le Mali n’a été autant divisé. Jamais l’ethnie et la tribu n’ont été autant mises de l’avant comme elles le sont aujourd’hui au nord et au centre. Jamais la mauvaise gouvernance n’a fait autant de ravages. C’est l’existence même de l’État malien qui est menacée », a déploré le président du PARENA. Malheureusement, a-t-il déploré, c’est dans un tel contexte de climat social tendu que le président de la République a initié la révision de la constitution adoptée en janvier 1992 par le peuple souverain du Mali.
Tiébilé exige le retrait du texte
Après avoir expliqué que la constitution était la loi fondamentale du pays qui fixe les règles du jeu politique et institutionnel, Tiébilé dira que ‘’si elle n’est ni le Saint Coran ni la Sainte Bible, elle ne doit pas, ne peut pas être révisée sans dialogue politique, sans concertation avec l’opposition et les forces vives du pays’’.
Selon lui, le président et son gouvernement tentent en ce moment, un passage en force qui procède du mépris et de l’arrogance et qui heurtent la conscience démocratique.
Le conférencier a justifié ce propos en soulignant que cette révision est initiée au moment où les 2/3 du territoire sont en proie à une insécurité rampante. Il a révélé que 500 personnes sont mortes dans notre pays entre le 1er janvier et le 8 juin 2017. Aussi, dit-il, plus de 500 écoles sont restées fermées au nord et au centre, avec des milliers d’élèves qui sont restés à la maison. De même, a-t-il affirmé, au moins 70 sous-préfets ont été contraints de fuir leurs postes, à cause de l’insécurité. C’est pourquoi le président du PARENA trouve que dans ces conditions, vouloir organiser un scrutin référendaire relève de la cécité et du manque de sagesse.
« C’est une révision pour rien, à l’exception de la volonté de créer un monarque, un «mansa», un «faama» comme jadis au Mandé, comme jadis au pays de Ségou », a affirmé Tiébilé DRAME.
Selon les analyses du conférencier, avec le renforcement inouï et sans précédent et la concentration de tous les pouvoirs entre les mains du président de la République, ce projet codifie la personnalisation du pouvoir et codifie toutes les dérives autoritaires et autocratiques constatées ces dernières années. C’est la raison pour laquelle, il soutient que ce qui est en cours, n’est pas une révision, mais un bricolage de la constitution de 1992.
Le PARENA, par la voix de son président, a invité le président de la République à retirer ce projet. Aussi, le parti a lancé un appel à tous ceux qui sont contre cette révision constitutionnelle à se rassembler dans une large convergence, une large coalition, un large front pour exiger le retrait du projet.
Des surfacturations ?
À propos des projets routiers prioritaires initiés par le chef de l’État, le président du PARENA a déclaré que l’initiative est louable si bien que les populations et l’activité économique souffrent, en toutes saisons, à cause du mauvais état des voies de communication. Toutefois, dénonce-t-il, cette opération de désenclavement a donné l’occasion à des montages financiers douteux et scabreux avec comme résultat une énorme évaporation financière au détriment du contribuable malien.
Selon le conférencier, plusieurs spécialistes travaillant dans le secteur des routes ont répondu que le coût maximum du kilomètre de bitume au Mali ne saurait excéder 250 millions de francs CFA, quelle que soient la qualité et l’épaisseur du goudron. Par contre, relève Tiébilé Dramé, le kilomètre de goudron pour la seule route qui va relier le quartier Banconi à Nonsombougou coûtera au contribuable malien plus de 495 millions de francs CFA.
Par ailleurs, a-t-il fait savoir, les montants pour les projets routiers prioritaires du chef de l’État sont beaucoup plus élevés que les enveloppes inscrites au budget d’État 2017 au titre des infrastructures routières. Comme preuve, il a souligné que le pont de Kayes, sur une prévision de 48 milliards FCFA, a été conclu avec les entreprises à hauteur de 55,5 milliards de francs CFA. De même, la route Banconi-Nonsombougou : 17 milliards contre 27, 7 concédés à l’entreprise ; Kangaba-Frontière guinéenne : 13,5 contre 19,5 milliards négociés avec l’entreprise ; Yanfolila-Kalana : 13 milliards d’inscription budgétaire contre 18,8 convenus avec l’entreprise ; Baraouéli-Tamani : 5 milliards inscrits au budget contre 7,2 conclus avec l’entreprise chargée des travaux.
Pour conforter ses soupçons de surfacturations, Tiébilé DRAME a expliqué que le 2e pont de Kayes avec 532 m de long et 26 m de large coutera 36 milliards de FCFA au contribuable. Par contre, dit-il, le plus long pont jamais construit au Mali, celui de Sotuba, est long de 1616 m sur 24 m et a couté 30 milliards.
Par ailleurs, M. DRAME a noté que les voies d’accès au pont de Kayes battent tous les records de coût, avec le kilomètre de voie d’accès qui sera facturé à plus d’un milliard de FCFA.
PAR MODIBO KONE
Le texte sous sa forme actuelle est antidemocratique. UN PRESIDENT NE DOIT PAS AVOIR LE POUVOIR DE NOMMER LE TIERS DU SENAT!!!!!!!!!LE TEXT DOIT DONC ETRE AMELIORE’ AVANT DE LE PRESENTER AU PEUPLE MALIEN POUR SE PRONONCER!!! Un president malien au pouvoir n’a jamais perdu d’election. THEREFORE, SI ON PRESENTE CE MAUVAIS TEXTE, IL PASSERA!!!! LA CONSCIENCE DOIT DIRE AUX GOUVERNANTS DE LE RETIRER!!!! JE SUIS D’ACCORD AVEC TIEBLE’ ET SON PARTI SUR CE POINT!!!!
Comments are closed.