Révision constitutionnelle : IBK veut renforcer ses pouvoirs

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En Afrique, les lendemains de révision constitutionnelle sont souvent sources d’instabilités de tous genres, notamment de guerres civiles, de conflits, de  coups de force entre autres. Comparaison n’est pas raison.       Que Dieu nous en garde ! Le cas malien est un peu spécifique puis que cette modification constitutionnelle ne vise pas à proroger le mandat du président de la République, toutefois la volonté de renforcement des pouvoirs de l’Exécutif est manifeste.

L’amendement de la constitution du 25 février 1992 est motivé par les exigences de l’heure. Il prend en compte nos réalités, nos aspirations, l’actualité comme les accords d’Alger, les instructions communautaires. Il n’est pas interdit de  s’inspirer des autres, mais les maliens ne veulent pas être des esclaves pour les autres.  La nouvelle constitution  ne doit pas être imposée au peuple malien.  Le 4ème président de la 3ème République du Mali IBK a déclaré en dehors de nos frontières, sa volonté de se succéder à lui-même. Les maliens en décideront au regard de son premier bilan. Mais d’ores et déjà, les choses sont claires, il ne s’agit pas de proroger indéfiniment le mandat du président de la République. Il y aura un Senat, une cour des comptes, désormais le président de la République va prêter serment devant la cour constitutionnelle et non plus devant la cour suprême. La Haute Cour de Justice qui juge le président de la République et les ministres cesse d’être une institution. Du coup, les institutions passeront de huit à sept. Celles-ci étaient : le président de la République, le Gouvernement, l’Assemblée Nationale, la Cour Suprême, la Cour Constitutionnelle,  la Haute Cour de Justice,  le Haut Conseil des Collectivités Territoriales et le Conseil Economique Social et Culturel. Notre désormais Haut Conseil des Collectivités Territoriales n’avait son pareil nulle part au monde, donc il fallait le transformer en Senat. La nomination de ses membres au tiers par le président de la République est un renforcement significatif de ses pouvoirs. Par ailleurs, le président de la Cour Constitutionnelle devant qui le président de la République prête serment est nommé par lui. Imaginez le scenario  ivoirien. IBK veut faire un passage en force l’an prochain. Le régime est fortement présidentiel et ce n’est pas étonnant que des opposants à ce qui se trame aient voulu marcher hier. Le vote référendaire est prévu pour le 9 juillet prochain.   Libres aux électeurs de voter pour le oui ou le non.

Koladji Diallo

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1 commentaire

  1. Bonjour,
    Votre article ne montre pas comment le Président va renforcer son pouvoir.
    D’abord sur le plan législatif il nomme le tier du Sénat donc il devient titulaire de 33℅ de la souveraineté au détriment du peuple qui n’a que 66%.
    Il nomme des chargés de le jugé.
    Pire cette nouvelle constitution lui permet d’avoir la main mise sur ses députés majoritaires en leur ôtant liberté de se mouvoir.

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